Thursday , 25 April 2024
Shafik Cassim

Cardiac Centre – Shafik Cassim : «Le nombre de patients sur la ‘waiting list’ réduit de moitié»

Diminution du temps d’attente pour une intervention, recrutement du personnel additionnel ou encore appel à l’expertise étrangère pour la pratique d’interventions dites complexes et la formation du personnel existant. Telles sont les ambitions de Shafik Cassim, nommé président du conseil d’administration du Trust Fund for Specialised Medical Care (TFSMC) (Cardiac Centre) en avril dernier. Objectif : améliorer davantage la qualité des services proposés aux patients.

Quel bilan faites-vous de ces onze dernier mois, soit depuis que vous avez été nommé président du Conseil d’administration du Trust Fund For Specialised Medical Care. ?
Nous sommes parvenus à réduire le temps d’attente pour qu’un patient puisse subir une intervention (ndlr. intervention, angiographie, angioplastie) de 7 à 5 semaines. Nous nous sommes fixé comme objectif de réduire davantage ce temps d’attente à 3, voire 2 semaines, jusqu’à la fin de cette année.

«Le nombre de personnes sur la liste d’attente pour une intervention a été réduit de moitié, passant de 142 en avril 2017 à 70 en février 2018»

Comment comptez-vous vous y prendre pour atteindre cet objectif ?
En recrutant un chirurgien cardiaque additionnel. D’ailleurs, un appel à candidatures a déjà été lancé. Le recrutement de deux cardiologues est aussi prévu. Sans compter que le Board a déjà donné son aval pour accorder des ‘extra sessions’ au personnel du Cardiac Centre.

Des ‘extra sessions’, dites-vous ?
Oui. Le but est de leur donner la possibilité d’effectuer plus d’interventions par jour afin de réduire encore plus le nombre de patients dont les noms figurent sur la liste d’attente. Nous préférons débourser davantage afin d’offrir aux patients un service plus rapide. Sans compter que le nombre de patients présentant des maladies cardiovasculaires est en hausse. Il faut pouvoir répondre à une demande grandissante.

Mais le TFSMC compte un deuxième établissement à Candos depuis décembre 2016 ?
En effet. Toutefois, le centre de Candos n’était pas pleinement opérationnel. Ce n’est que depuis le 22 septembre 2017 que nous avons rouvert le centre, remis à jour les équipements et recruté un nouveau chirurgien cardiaque. Ainsi, du 22 septembre 2017 au 26 février 2018, 141 interventions chirurgicales ont été effectuées à Candos uniquement.

«Pour les cas les plus compliqués, nous faisons appel à l’expertise étrangère pour effectuer certaines interventions délicates»

Justement, parlons chiffres. Combien d’interventions ont été pratiquées par les deux centres ?
Du 17 avril 2017 au 26 février 2018, soit en 10 mois, les deux centres du TFSMC ont procédé à un total de 501 interventions et 1980 angiographie/angioplastie. Une hausse notable comparativement à 2016 où, de janvier à décembre, soit sur 12 mois, 486 interventions et 1882 angiographie/angioplastie ont été pratiquées. En outre, le nombre de personnes qui sont sur la liste d’attente pour une intervention a été réduit de moitié, passant de 142 en avril 2017 à 70 en février 2018.

Comment procède le Cardiac Centre pour les cas les plus compliqués ?
Nous faisons appel à l’expertise étrangère. Par exemple, entre octobre et décembre 2017, le TFSMC a fait appel à trois reprises à l’expertise étrangère pour effectuer certaines interventions délicates. Un total de 94 interventions ont été faites, à la fois sur des adultes que sur des enfants en bas âge. La première équipe a effectué 44 interventions considérées comme « highly complicated », sur des adultes. La deuxième, comprenant un « pediatric cardiac surgeon » a pratiqué 19 interventions sur des enfants en bas âge. Alors que la troisième équipe a pratiqué un total de 31 « Pediatric Interventional Cardiology Cases », soit la pose de « stent » sur des enfants.

Quels sont les projets du Cardiac Centre pour l’avenir ?
Il y en a plusieurs. Le Board du TFSMC a donné son aval pour la signature de trois Memorandum of Understanding (MoU). Il s’agit d’un programme d’échange visant à permettre que davantage d’interventions délicates, que ce soit pour les adultes ou les enfants, se fassent en faisant appel à l’expertise étrangère. Il sera aussi question de la formation du personnel du TFSPM, notamment pour les médecins, les anesthésistes et les infirmiers. Ces derniers seront formés pour une durée 1ui varie de 3 à 6 mois à l’extérieur. Les ‘nurse’ ne sont pas en reste. Un accord a été conclu avec le Mauritius Institute of Health (MIH). Elles obtiendront une formation spécialisée à la fin de laquelle elles auront un ‘Diploma in cardiac nursing’. Et pour terminer, nous recherchons un consultant pour nous aider à informatiser le système du Centre et les données des patients.

«J’estime que le pays et la politique ont un grande besoin de sang neuf»

Cela fera bientôt un mois depuis que l’ex-directrice du Centre, Vijaya Sumputh, a démissionné et son poste n’a toujours pas été rempli. Pourquoi ?
Depuis son départ, le ministre Husnoo a nommé un Deputy Permanent Secretary comme Officer-in-Charge du Cardiac Centre. Nous sommes pleinement satisfaits de sa performance et nous ne voyons donc pas la nécessité, du moins pas dans l’immédiat, de lancer un appel à candidatures pour ce poste.

Le TFSMP a été créé pour permettre le développement de «super-spécialités» telles que la chirurgie cardiaque, la neurochirurgie ou les transplantations d’organes. Comment expliquez-vous que depuis sa création en 1992, seul le Cardiac Centre a vu le jour ?
Jusqu’ici, malheureusement, le Centre n’a pas obtenu les ressources nécessaires pour permettre à leur développement. Ce qui fait que cela n’a pas abouti. Toutefois, le ministre Anwar Husnoo envisage toujours la possibilité de regrouper ces « super-spécialités » sous l’ombrelle du TFSMC. Cela sera possible si l’on donne les moyens nécessaires au Centre, que ce soit en termes financiers, main d’œuvre, infrastructurel et logistique.

L’on vous voit souvent accompagner le ministre Anwar Husnoo lors de ses déplacements. Vous prenez la parole lors de certaines fonctions et vous gardez une certaine proximité avec les mandants du ministre. Avez-vous des ambitions politiques ?
Comme tout bon citoyen, si l’on fait appel à moi pour mettre à profit mes compétences et expérience, je ne refuserai pas car j’estime que le pays et la politique ont un grand besoin de sang neuf.

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