Sunday , 12 May 2024
Iqbal Bengah

À pailles : Iqbal Bengah cherche une maison de repos pour son épouse

Shenaze Bengah, 62 ans, est tétraplégique depuis 18 ans et reste clouée au lit 24 /7. Son époux, Iqbal, voudrait la faire admettre dans une maison de repos.

Quand nous avons  rendu visite à Shenaze, elle était  allongée sur son lit.  Une dame lui ouvrait la bouche comme à un bébé pour lui faire avaler de la purée. Elle nous regarde avec tristesse et nous fait des signes. Son époux, Iqbal, nous demande de le suivre dans le salon pour nous raconter le calvaire de celle qu’il a épousée et qui lui a donné un fils et une fille.

Il nous raconte que Shenaze avait été une femme de forte corpulence et pleine d’énergie. La famille menait une vie heureuse jusqu’à ce qu’elle tombe malade il y a 18 ans. Une simple douleur aux pieds l’a conduite à l’hôpital et elle a été opérée du genou. Les problèmes s’accumulent et les allers retours à l’hôpital n’en finissent pas.

Parcours du combattant

Un beau jour Shenaze ressent une vive douleur au corps. Ses mains et ses pieds se tordent. Elle hurle de douleur et pleure à chaudes larmes. Le verdict des médecins est terrible : Shenaze ne pourra ni marcher ni se servir de ses mains. Fort heureusement, son cerveau est intact et ses yeux n’ont pas été affectés.

Commence alors un parcours du combattant pour Iqbal qui est obligé de s’occuper de son épouse. Auparavant il travaillait dans une firme privée mais il a vite été licencié pour fréquence des retards et des absences. Pour joindre les deux bouts, il ouvre un atelier de vulcanisation à Pailles qui attire à peine les clients.

Iqbal nous raconte que depuis le début de la maladie de sa femme, à la pension d’invalidité  de cette dernière qui s’élève à Rs 8,500, il ajoute sa pension de vieillesse pour pouvoir payer deux personnes qui donnent à Shenaze son bain et les soins nécessaires. « Les crèmes, les couches et autres médicaments coûtent une fortune », nous dit-il. Il assure qu’il n’abandonnera pas son épouse mais qu’il est souvent à court l’argent. « Acheter ene paquet biscuit fine vinne ene luxe », confie-t-il. Il raconte que très souvent le repas du soir  se compose d’un œuf et d’un morceau de pain.

Vivre le calvaire

En proie au désespoir, il a entamé des démarches auprès des maisons de retraite et des hospices pour y faire admettre son épouse, mais il n’a essuyé que des refus.  « Mo triste pou séparé avec Shenaze, mais mo népli éna moyen pou occupe li et pou paye deux dimounes», indique-t-il.

Iqbal a contacté la clinique  Chisty Shifa qui est d’accord pour héberger son épouse contre une somme de Rs 17.000 mensuellement. « Mo disposé paye la moitié et si ène frère capave aide moi pou paye lotte moitié mo ti pou senti moi soulagé », dit-il. Iqbal essuie une larme et nous montre la photo  de son épouse avant sa maladie. Elle rayonnait de bonheur.  « Mo pe retrouve moi dans ene situation cotte mo obligé demande banne frère et sœurs aide moi pou l’amour d’Allah», ajoute-t-il. Il raconte qu’il s’est rendu à la maison de repos de la rue Labourdonnais, mais on lui a fait comprendre que seules les personnes en bonne santé y sont admises. Idem pour celle de Pointe aux Sables gérée par le ministère de la Sécurité Sociale. « Zotte dire moi aller nous pou faire où conner », dit-il. Cela fait 2 ans qu’il attend.

Après que Shenaze a fini son repas ,nous nous approchons de son lit pour lui parler. Elle demande à Iqbal de nous montrer ses mains et ses pieds qui se sont tordus. Elle nous raconte d’une voix à peine audible sa souffrance et son calvaire depuis 18 ans. « Pou pousse ene fourmi lor so figure li crié moi, li pas capave faire aukaine zefforts », explique-t-il.

Iqbal confie que son fils et sa fille se sont mariés et il ne veut pas les embêter. « Zotte éna zotte responsabilité et pas gagne le temps pou guette zotte maman », laisse-t-il entendre. Il fait ressortir qu’il restera auprès de son épouse jusqu’à son dernier jour comme l’islam le prescrit.

Iqbal prie pour que son épouse puisse être admise  à la  clinique Chisty Shifa. « Mo demande Allah mette impé pitié dans le cœur banne frères et sœurs pou zotte comprend nous souffrance », dit-il.

Si vous désirez aider Iqbal Bengah, vous pouvez le rencontrer à son atelier à la rue Perroquet 1 à Pailles ou le contacter sur le 5752 6242 ou le 286 4094.

Appel à l’aide

Collecte de fonds pour Shahana Shamtally

Après une longue attente, Abdool Rashid Shamtally, un habitant de Curepipe a finalement eu le feu vert de la police pour une quête publique. Il fait un appel à l’aide auprès de ses compatriotes pour recueillir des fonds pour le traitement de sa fille  Shahana, 16 ans qui souffre  de « surdité profonde bilatérale ». Depuis 2005, elle porte un appareil auditif qui nécessite des mises à jour chaque année. Dans ce contexte, la famille a besoin de trouver Rs 300 000. Abdool Rashid Shamtally peut être contacté sur le 5821 2443. Tout versement peut être effectué sur le numéro de compte : 060100026873 (MauBank).

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