Thursday , 28 March 2024

En plein cyclone cette semaine : Aisha et ses 5 enfants jetés à la rue

  • Elle a passé deux nuits dans une voiture avec son bébé de 8 mois

Aisha, une mère de 5 enfants, et son époux, qui a des ennuis de santé, ont vécu un véritable calvaire lors du passage du cyclone Batsirai, cette semaine. Alors que le pays était déjà en alerte cyclonique, cette famille a été expulsée de la maison qu’elle louait pour n’avoir pas réglé deux mois de loyer. Le propriétaire a mis tous les effets dans la rue, exposés à la pluie et aux rafales qui s’abattaient sur l’île.

Avec son bébé de 8 mois qu’elle devait à tout prix mettre à l’abri du cyclone, Aisha a été contrainte de passer 2 nuits dans une voiture avec le nourrisson, tandis que ses quatre autres enfants, âgés entre 6 et 15 ans ont pu trouver refuge chez des proches. « Au debi, Al Ihsaan ti pé paye nu loyer, apré moi mo pas fine capave continuer parski mo missié pas travay. So dé genou ti blessé avec grinder et li fine fer accident tou apré ça. Nou fin retrouv nou dan ene sitiation vremen complike », nous dit-elle.

« Allah pe fer test… »

En larmes, Aisha nous raconte comment elle a dû passer 2 nuits dans une voiture avec son bébé de 8 mois. Avec les averses et les rafales de Batsirai, elle n’avait d’autre choix que de trouver refuge dans ce véhicule. « Mo leker fermal parski mo pe passe par ban momen difisil. Me mo koner ki Allah pe fer test avek moi », laisse-t-elle entendre. Elle remercie Umair Milatre qui veille à ce que sa famille ait quelque chose à se mettre sous la dent tous les jours, de même que l’organisation Al Ihsaan qui a trouvé une maison pour elle et ses enfants. « Depi confinement 2021, sekirite social pas fine envoye moi lettre pou mo pension. Mo gagne Rs 200 tou le zour pou okip ene dadi et mo aste kitsoz pou mo zenfan », explique-t-elle.

Dans sa nouvelle maison à la rue St-Pierre, à Plaine-Verte, Aisha et sa famille doivent à présent tout reprendre à zéro. Plusieurs de leurs effets ont été abîmés par les averses cycloniques. « Mo fine gagne 3 coussins mo fine met lor sali pou mo bébé dormi  », confie-t-elle timidement. Aisha lance un appel d’urgence à nos compatriotes pour aider à trouver un lit et une table pour mettre dans la maison. « Mo deman ban dimounes ki ena meuble ki zot pa servi, zot capave done moi », avance-t-elle.

Aisha tient à remercier Umair Milatre et Shakeel Anarath pour leurs gestes humanitaires, surtout pour leur promptitude durant le passage de Batsirai cette semaine. « Umair ek Shakeel, ce dé dimounes ki vraimem kone souffrance ban malere ek mo deman duah Allah ki garde zot en bonne santé pou zot continier sa bon travail la  », dit la mère de famille. Si vous souhaitez aider Aisha et ses enfants, vous pouvez prendre contact avec elle sur le 58 25 23 15.

Umair Milatre, travailleur social : «Mo pa gagn droit laisse ene fami dormi dehor zour cyclone»

Umair Milatre et Shakeel Anarath.

Umair Milatre, travailleur social de Plaine-Verte, n’est pas resté insensible à la détresse de cette famille. Après avoir appris la nouvelle à travers l’époux d’Aisha, il a tout de suite pris les choses en main pour trouver un abri pour cette famille. Il raconte avoir contacté Shakeel Anarath d’Al Ihsaan pour savoir si l’organisation serait en mesure payer le loyer d’une maison dénichée à la rue St-Pierre, à Plaine-Verte. « En tan ki ene travayer social lor terrain, mo pa ti gagn droit laisse ene fami dormi dehor en plein cyclone. Mo fine aide pou donne zot manger tou le zour ek mo fine rode de troi kitsoz pou met dans lakaz ki mo fin resi gagne pou zot », nous a-t-il déclaré. Le jeune homme estime que c’est « totalement inhumain » de mettre une mère de famille et son bébé à la rue en plein cyclone, quelles que soient les circonstances. Umair Milatre dit connaître l’époux d’Aisha qui avait fait un accident et qui ne travaille pas en ce moment.

Pour sa part, Shakeel Anarath, responsable de l’organisation Al Ihsaan, nous a confirmé qu’Umair Milatre avait pris contact avec lui pour lui faire part du sort de cette famille entière mise à la rue alors que le pays était en alerte cyclonique de niveau 3. « Mo priorité sa ler la ti sekirite sa mama la et so ban zenfan. Mo fine dire Umair rode ene lakaz ek Al Ihsaan pou paye so lokation », confie-t-il. Shakeel Anarath souligne qu’il ne pouvait pas faire autrement. Il précise que l’organisation Al Ihsaan a toujours démontré la volonté de venir en aide à des personnes en détresse.

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