Friday , 1 December 2023

La vie est chère…

Le coût de la vie devient cher. Quand nous cherchons des solutions, la première chose qui nous vient à l’esprit, c’est l’argent.

Or, Dieu nous a promis qu’il nous éprouvera certainement par ‘quelque chose provenant de la crainte et de la faim, et de la perte parmi les biens, les personnes et les bénéfices’ (Le Coran 2 :155). Au point que nous savons que le Messager de Dieu (bénédiction et paix sur lui) implorait la protection de Dieu contre la pauvreté dans la même phrase qu’il demandait la protection contre le rejet de la foi. Car, des fois, la pauvreté peut mener vers la mécréance si nous ne comprenons pas le sens de l’épreuve. La vie en soi, avec la foi qui l’anime, doit nous être plus chère que ce coûte notre subsistance matérielle.

La foi

En deux occasions, Dieu ordonne aux gens dans le Coran de ne pas tuer leurs enfants par peur de pauvreté. Il leur rappelle qu’Il lui revient de leur donner leur provision, pour eux comme pour leurs enfants. Pour leurs enfants comme pour eux. Et si la faim, ou le refus de Dieu, nous pousse à dire que ceci n’est pas vrai, alors regardons autour de nous. L’oiseau quitte son nid le matin et revient le soir le ventre rempli. Et si encore nous persistons à croire que ce sont les hommes qui se nourrissent ou qui nous nourrissent, alors demandons-nous d’où vient la nourriture dont l’absence peut nous mener vers le déni de Dieu ? Même celui qui est riche et semble tout avoir, il ne faut jamais croire que c’est grâce à ses propres efforts uniquement qu’il apparaît être devenu ainsi.

L’épreuve nous est promis, mais y-a-t-il des solutions sans se tourner vers Dieu avec patience et persévérance ? Oui, diront certains, qui veulent croire que leurs efforts suffisent. Mais d’autres, et nous voulons être de ceux-là, placent leur confiance en Dieu et agissent selon leurs capacités. Ils se contentent aussi de peu, sont reconnaissants pour ce que Dieu leur accorde et Le remercient. Ils ne sont pas d’éternels insatisfaits, ni des victimes qui plaignent toujours et toujours. Dieu leur suffit. Ils implorent même Son Pardon, car ils sont convaincus qu’ils ne font pas les louanges de Dieu comme Il le mérite. Invariablement, Dieu leur donne encore dans ce monde, et dans l’autre, in sha Allah, ils auront ce qui est infiniment meilleur. Et s’ils n’ont pas ce qu’ils demandent ici-bas même s’ils font des efforts pour cela, ils se remettent à Dieu.

L’espoir

La pauvreté matérielle, si elle n’est pas comprise comme un test de Dieu, ouvre la porte à tant de maux de la société, pour certains malheureusement. De la jalousie jusqu’au vol en passant par le mensonge, le surendettement, la corruption, l’alcoolisme, la dépression et le suicide, l’absence d’argent nous fait oublier que notre vie doit nous être plus précieusement chère que son coût en roupies. Nous oublions toutes les autres richesses que Dieu nous a données, que ce soit notre santé, notre famille autour de nous, nos parents s’ils sont là, jusqu’à la beauté et la grâce de la nature, à commencer par la faveur de l’air frais que nous respirons. Notre sort peut bien être la conséquence de notre ingratitude, voire le résultat de nos propres manques, défauts, oublis, négligences ou mauvaises actions. Au lieu de repentir, de chercher l’aide divine, de reprendre le bon chemin et de rectifier, il arrive que nous nous enfoncions dans la voie de la perdition, physique, morale et spirituelle.

L’espoir absolu en tout autre que Dieu, y compris en nos propres moyens, fini toujours par tomber à l’eau finalement. Par contre, Dieu nous promet qu’avec la difficulté, il y a maintes facilités. Jusqu’à nous sauver par des moyens que nous n’aurions jamais imaginés. Et en fait, que peut-il aussi nous arriver de pire sachant que ce monde qui nous tracasse tant n’est pas qu’éphémère, rien comparé à l’au-delà si nous y croyions vraiment ? Rien ne nous atteindra sauf ce que Dieu a voulu. À quoi bon se plaindre sur ce qui ne nous a jamais été destiné. Et pour ce que nous avons, ne tombons pas dans l’arrogance, car Il peut tout enlever en un clin d’œil.

Conclusion

Certes, il faut tout faire pour tenir debout, travailler, s’aider soi-même, s’entraider, partager et faire preuve de solidarité. Humblement et sincèrement. Dieu ne nous demande pas seulement de croire, mais aussi de faire des bonnes actions. Il faut multiplier les initiatives à faire circuler les richesses, à en créer dans le respect des limites, comme concernant l’environnement, et à rendre efficace les instruments de justice sociale, comme la zakat. L’un des objectifs de la sharia est la préservation des biens dans le respect de la justice et de la dignité humaine. Il faut lutter contre la pauvreté, jamais contre les pauvres, car ils sont un test pour ceux qui sont plus aisés. Toutefois, une épreuve plus grave demeure le fait que la pauvreté peut mener, aux premiers comme aux derniers, à oublier que la vie humaine doit être chérie plus que l’argent. Et que la foi doit nous être encore plus chère.

Par PROF. KHALIL ELAHEE

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