Thursday , 28 March 2024
Hassan Massood

Hassan Massood, Chef Exécutif et Quality Assurance Manager : il ouvre trois hôtels 5 étoiles en Afrique

Parti de rien, Hassan Massood fait partie aujourd’hui des figures emblématiques de la gastronomie tant à Dubaï qu’en Arabie Saoudite. Chef Exécutif et Quality Assurance Manager chez Radisson Blu Hotel, il a cuisiné pour de hautes personnalités et a aussi mis en place 3 hôtels en Afrique.

«Either you break it or you make it ». Telle est la devise du Chef Exécutif Hassan Massood, 42 ans. Cordon bleu dont la renommée n’est plus à faire, il a eu l’honneur et le privilège de cuisiner pour 54 présidents d’Afrique ainsi que pour le Prince d’Abu Dhabi, Sheik Mohammed bin Zayed Al Nahyan. C’est à Plaine des Papayes alors qu’il était en vacances chez ses parents qu’il nous a reçus. « C’est un honneur de pouvoir raconter mon histoire aujourd’hui mais surtout amener les jeunes Mauriciens à croire en leurs rêves. Seulement, si vous ne faites aucun effort et aucun sacrifice, vous ne pourrez jamais grimper au sommet et atteindre vos objectifs», lance-t-il d’emblée. Vivant actuellement à Riyad en Arabie Saoudite, il est chargé de mettre en place son troisième hôtel 5 étoiles pour le compte du Radisson Blu Hotel. Précédemment en 2017, un hôtel avait ouvert ses portes à Djeddah. Mais c’est le lancement d’un premier hôtel au Rwanda qui avait été un tournant important dans sa vie. « De toute ma carrière professionnelle, je dirais que c’est bel et bien cet évènement qui m’aura le plus marqué. Tout d’abord parce que pour la première fois on m’avait fait confiance en me nommant Manager. C’était aussi le premier hôtel 5 étoiles du Rwanda et je devais absolument être à la hauteur», souligne-t-il. Hassan se souvient encore de la réaction de son directeur le jour de l’inauguration de l’hôtel lorsqu’il avait organisé une petite fête de remerciement pour tous ses employés. « Ce jour-là était vraiment un grand challenge car parallèlement à cette cérémonie d’ouverture avait lieu le 27eme Sommet Africain où je devais préparer un repas pour 54 présidents africains dont Mme Ameenah Gurib-Fakim, l’ex- présidente de Maurice. On n’a eu aucune complainte ce jour-là, et lorsque mon manager est venu me féliciter, il était tellement ému qu’il s’est mis à pleurer en me serrant dans ses bras. C’était vraiment un des plus beaux instants de ma vie » nous dit-il nostalgiquement.

Il accompagne le prince d’Abu Dhabi lors de ses vacances au Maroc

Une autre belle opportunité s’est présentée à Hassan Massood quand il a pu cuisiner pour le Prince d’Abu Dhabi, Sheik Mohammed bin Zayed Al Nahyan. « Nous tenions un restaurant à Dubaï et un de ses agents était venu dîner chez nous. Alors que le Sheik voulait partir en vacances au Maroc, il m’a proposé pour la première fois de l’accompagner. Il a l’habitude d’emmener ses chefs et j’ai fait partie de cette liste privilégiée », nous confie-t-il. Hassan a ainsi préparé un plat digne d’un roi pour le prince mais aussi pour le rroi du Maroc. Avec le temps, il a cuisiné pour des présidents, le premier ministre de la Chine et de nombreux ambassadeurs. « Ce qui ressort de cette expérience c’est que toutes ces personnalités sont vraiment abordables et très sympathiques. Par contre, le niveau d’exigence concernant la « security food » pour de hautes personnalités est très strict. Chaque plat doit être goûté auparavant et les chiens aussi sont de la partie pour renifler chaque ingrédient et tester nos plats avant d’être servis », nous dit-il en riant.

Enfant issu de la misère

Alors qu’il n’est pas un visage inconnu dans les émissions télévisées sur les chaînes arabes et qu’il fait la une de nombreux magazines culinaires, la vie d’Hassan n’a pourtant pas été un long fleuve tranquille. Issu d’une famille pauvre, son père était laboureur et devait nourrir sa femme et ses 4 enfants. « Je me rappelle avoir cumulé des journées de plus de 18 heures de travail par jour entre les études et mon métier de plongeur à l’hôtel Victoria. Je pédalais mon vélo de Plaine des Papayes à Pointe-aux-Piments », raconte-t-il. Un jour, alors qu’au dehors un cyclone faisait rage, lui filait un coup de main en cuisine à cause d’un manque de personnel. Personne ne pouvait imaginer à cet instant que son destin basculerait. « Mon chef, un Italien, avait vu en moi un certain potentiel. Il a décidé de payer mes études à l’École Hôtelière pour que je puisse me perfectionner comme cuisinier. Par la suite, quand il a reçu une offre pour travailler dans le célèbre hôtel Jumeira Rotana à Dubaï, il m’a emmené avec lui. C’est ainsi que ma belle aventure a commencé» raconte-t-il. C’est avec l’aide d’une connaissance, Akleema, qu’il arrive à payer son billet d’avion. Il réussira à la rembourser des années plus tard.

Hassan va alors surfer sur la vague du succès. Ill commence à voyager à travers le monde afin d’acquérir encore plus de compétences. Ainsi, on le voit tantôt à Singapour, tantôt en Italie, tantôt en Angleterre, tantôt dans le Golfe et durant sa carrière de 24 ans il posera ses valises dans une dizaine de pays. À l’âge de 28 ans il avait participé à son premier concours culinaire télévisé à Dubaï et avait remporté le premier prix. « C’est cette émission qui a été mon sésame d’entrée dans le monde médiatique. J’ai eu moins de 24 heures pour me présenter à cette émission et j’ai remporté cette compétition haut la main. Même moi je n’osais pas y croire », laisse-t-il entendre.

Hassan Massood
Gérant d’un hôtel à Singapour.

Son conseil aux jeunes : « Il faut apprendre à vous promouvoir »

La famille compte beaucoup pour Hassan. C’est d’ailleurs entouré de ses parents que s’est déroulé cet entretien. « Le namaz et la foi ont fait ce que Hassan est devenu aujourd’hui. Je suis aujourd’hui content et fier de voir ce qu’il est devenu aujourd’hui car j’ai été témoin des nombreux sacrifices qu’il a faits tout ce temps. Etant un enfant très pauvre, c’est à la sueur de son front qu’il doit aujourd’hui son succès » nous confie son père très ému.

Quant à sa mère, elle nous raconte les nuits blanches qu’elle passait à veiller l’arrivée de son fils afin d’être sûr qu’il ne manquait de rien. « Mon fils sortait du travail à minuit pour rentrer à bicyclette a 1 heure du matin. Il devait reprendre le travail a 5 heures du matin alors je m’efforçais de veiller a ce qu’il mange quelque chose avant d’aller dormir. Si nous vivons dans le confort aujourd’hui, c’est par la grâce d’Allah mais aussi grâce à mon fils Hassan qui nous donne tout ce dont nous avons besoin. Nous ne manquons de rien aujourd’hui », dit-elle.

Hassan Massood conclut notre entretien en adressant un message aux jeunes.

« Dans la vie nous faisons tous face à des difficultés. Mais si vous voulez réussir vous devez aller jusqu’au bout de vos objectifs avec amour, patience et surtout la passion et l’envie. Car si vous n’avez aucune passion pour votre métier jamais vous n’y arriverez. Il est important de promouvoir vous-même auprès de votre patron pour pouvoir gagner plus d’argent, avoir plus de responsabilités et grimper les échelons. Si j’ai réussi, ce sont ces petits détails qui ont fait ce que je suis aujourd’hui. Car beaucoup ont la capacité d’évoluer mais ils laissent la chance leur passer sous le nez car ils n’ont pas su la saisir», conseille-t-il.

Commentaires

A propos de Nufaisah Mosaheb-Khodabux

Ceci peut vous intéresser

ANECDOTES D’ICI ET D’AILLEURS : Habib Mosaheb, un ami de longue date

Je connais Habib Mosaheb depuis 1975. En ce temps-là, il habitait à Notre-Dame dans la …