Les actions d’Israël contre le peuple de la Palestine suscitent de vives réactions et une profonde préoccupation à l’échelle mondiale. À Maurice, les jeunes ne restent pas insensibles face à ce génocide.
Umar Sayad Hussein : «Les actions d’Israël sont condamnables»
« On ne peut oublier ces images. Elles resteront à jamais gravées dans ma mémoire. » Umar Sayad Hussein, étudiant en finance à l’université de Maurice, se dit profondément touché par ce qui se passe à Gaza. « Ces crimes de guerre comprennent des bombardements indiscriminés de zones civiles, le ciblage d’hôpitaux, d’écoles et de bâtiments résidentiels, ainsi que l’utilisation d’une force disproportionnée. Tragiquement, les plus jeunes et les plus vulnérables de la région, les enfants, ont été particulièrement touchés », remarque-t-il.
Il attire d’ailleurs l’attention sur le meurtre d’enfants, que ce soit par des attaques directes ou les traumatismes qu’ils endurent face à la menace constante de la violence. « Les actions d’Israël dans ce conflit ont suscité l’indignation et sont hautement condamnables. La cruauté observée dans le déplacement de nombreuses familles palestiniennes, le déni d’accès humanitaire et la restriction des ressources essentielles telles que l’eau potable et les fournitures médicales sont profondément préoccupants », déplore-t-il.
Face à la détresse des Palestiniens et à leurs souffrances, Umar Sayad Hussein, est convaincu qu’une action urgente devient plus que nécessaire. Pour le jeune homme, la communauté internationale a la responsabilité de garantir que la justice et la reddition de comptes prévalent. Pourtant face à l’inaction des grands États et des autorités internationales, il dit ne plus savoir sur qui compter pour que prévale la justice. « Dans de tels moments, plaçons notre espoir en Allah », conclut l’habitant de Beau-Bassin.
Farheen Mosafur : «Cette terre ne deviendra jamais celle d’Israël»
Farheen Mosafur, une entrepreneure de 29 ans, se demande d’emblée ce que cela fait que de se réveiller dans un pays en guerre et de réaliser que sa famille n’est plus présente. « Ce crime de guerre engendre des pertes insupportables, déchirant les liens familiaux et causant une douleur profonde. C’est une triste réalité pour le peuple de la Terre sainte », se désole-t-elle.
Selon elle, même si Israël dispose de toutes sortes d’armes lui permettant d’envahir la terre d’autrui et de faire souffrir le martyre aux innocents, elle dit avoir confiance que le vent tournera. « Cette terre ne deviendra jamais celle d’Israël. Nous avons avec nous, les paroles et la promesse de notre Créateur, et cela suffit pour nous donner espoir », se console-t-elle.
Malgré les cas d’injustice, Farheen Mosafur n’a pourtant qu’un seul et unique message ; celui de la paix. Selon elle, les aspirations à la paix et à la justice pour le peuple palestinien sont partagées par de nombreuses personnes qui espèrent que la communauté internationale trouvera un moyen de parvenir à une résolution pacifique qui apaisera enfin les cœurs meurtris de ce peuple tyrannisé depuis des décennies.
Ra’naa Bint Hussain Bahadoor : «Une honte pour l’ONU»
À tout juste 21 ans, Ra’naa Bint Hussain Bahadoor s’interroge sur les atrocités commises par Israël contre les Palestiniens alors que le reste du monde dort paisiblement la nuit dans un lit chaud, avec de l’eau propre, de la nourriture et la chance d’avoir une bonne santé. « La foi de nos frères et sœurs palestiniens nous apprend à être reconnaissants », avance l’étudiante en droit à l’université de Middlesex. Elle est d’avis qu’au cours des dix dernières années en particulier, il y a eu un genre de repli sur soi dans la mentalité et la politique israéliennes vers la droite – le nationalisme – et d’un plus grand extrémisme, passant d’une sorte de démocratie de style plus ou moins scandinave à une sorte de caricature de néolibéralisme extrême, assez semblable aux États-Unis, avec de fortes inégalités, du racisme, entre autres problèmes.
Pour Ra’naa Bahadoor, «c’est une honte pour l’ONU de parler des droits de l’homme tout en fermant les yeux sur cette occupation criminelle soutenue par Washington et tolérée par l’Europe». « La souffrance de Gaza est notre Badr et œuvrer pour mettre fin aux crimes d’Israël est notre responsabilité, surtout pour mettre un frein à cette sauvagerie », clame-t-elle. En cette période de grave violation du droit international, même si les actions sont limitées, Ra’naa Bahadoor encourage les dons à des sources fiables pour les Palestiniens touchés par le régime de malnutrition imposé par Israël en raison du blocus.
Muhammad Ajmal Aubdoollah : «Le peuple palestinien a été abandonné par le monde»
Muhammad Ajmal Aubdoollah, étudiant à l’université de Maurice, est catégorique et avance d’emblée qu’au cœur de cette guerre se trouve une question qui transcende les frontières religieuses. « La cause palestinienne n’est pas simplement une cause musulmane, contrairement à ce que certaines perceptions peuvent laisser croire. Elle incarne avant tout une lutte pour la dignité humaine et les droits fondamentaux », dit-il
Le jeune homme attire l’attention sur le fait que pendant des décennies, le peuple palestinien a enduré des souffrances incommensurables sur sa terre, des terres dont la légitimité est contestée, et ses droits ont été systématiquement bafoués. « La quête de justice ne se limite pas à un cessez-le-feu, mais implique également un retour sans équivoque des terres qui ont été prises aux Palestiniens. Il est crucial de reconnaître et de répondre à la souffrance des Palestiniens dispersés à travers le monde depuis la Nakba de 1948 », fait-il ressortir.
Cet habitant de Curepipe estime qu’en prenant en considération le « massacre en masse » actuel, il ne peut s’empêcher de penser que la solution aux problèmes des Palestiniens semble lointaine et que « le peuple palestinien a été abandonné par le monde ». « Mais peu importe les défis qui se dressent devant nous, que la justice humaine soit réalisée ou non, la croyance en la promesse d’Allah apporte un profond réconfort aux cœurs meurtris », rappelle Ajmal Aubdoollah.