Friday , 29 March 2024

Zarah Bheekhoree, veuve depuis 5 ans : «Mo mem amen rol mama ek papa»

Le témoignage de Zarah Bheekhoree qui a perdu son époux, il y a 5 ans, est poignant. Sans ressources après l’accident de son époux, elle perd son père et sa belle-mère en l’espace de quelques mois. Mère d’une petite fille, elle ne savait plus à quelle porte frapper pour avoir une aide financière.

Zarah Bheekhoree raconte qu’en 2011, son époux a été victime d’un accident de motocyclette. Il est alité pendant trois longues années remplies de souffrance. La jeune femme, qui n’a jamais connu le monde du travail, doit alors chercher un emploi pour subvenir aux besoins de son époux et de sa fille en bas âge. Son cas est même rapporté dans nos colonnes et il se tourne vers un tribunal pour chercher justice. « Pa ti fasil pou moi, mo ti oblize ale travay ek amen rol mama ek papa dan lakaz  », confie-t-elle.

En raison de sa condition, son époux bénéficiait d’une allocation de l’État jusqu’à son décès en 2017. Elle tombe des nues quand elle apprend qu’elle ne touchera pas la pension de veuve étant donné que son nikah n’était pas enregistré et que l’allocation de son enfant est aussi supprimée. Zarah Bheekhoree confie que lorsque son époux était en vie, elle avait contracté un emprunt pour la construction de sa maison. « Mo fin retrouv moi pe bizin rembourse loan, tire ration ek pay tou ban faktir », poursuit-elle. Avec difficulté et en se serrant la ceinture, elle parvient à garder la tête hors de l’eau grâce au salaire qu’elle recevait. « Plizir foi mo fin bizin pren kas preter avek fami ou avek kamarad parski tou mo lapay ti pe ale dan loan », laisse-t-elle entendre.

Zarah Bheekhoree n’a cependant jamais perdu foi en Allah et après chaque salât, elle levait les mains vers le ciel pour supplier son Créateur de lui venir en aide ainsi qu’à sa fille qui est aujourd’hui âgée de 12 ans. « Mo tifi pas fin kone lamour so papa ek so nana ek dadi ousi fin mor kan li ti enkor tipti », regrette-t-elle. Cette semaine, quand elle apprend la bonne nouvelle du ministre Padayachy lors du discours budgétaire, elle a laissé échapper quelques larmes tout en pensant à son défunt époux, à son père et à sa belle-mère qui, de leur vivant, l’ont soutenue dans les moments difficiles. Elle avoue que maintenant qu’elle va toucher la pension de veuve qui lui revient de droit, « la vie sera moins difficile ».

Zarah Bheekhoree avance qu’elle ne vit que pour sa fille et qu’après ses études, elle va l’aider à réaliser ses rêves. « Allah zamai ferme So laport kan ou solicit So aide avek sincerite. Li pou ouver ene laport pou ou », conclut-elle. Notre interlocutrice se dit reconnaissante envers tous ceux qui ont mené un combat en faveur des veuves musulmanes privées de pension, en particulier Bhai Basir Mohabuth, et remercie le gouvernement pour avoir trouvé une solution à leur problème.

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