Friday , 14 February 2025

Mère et fils tués dans un accident : Massoom et Sidick inséparables dans la vie comme dans la mort

Un accident de la route à Rivière-du-Poste a coûté la vie à Beebee Massoom Neeroo, 79 ans, et à son fils, Mohammad Sidick Neeroo, 46 ans, le 30 décembre 2024. Un destin cruel qui les a unis jusqu’à leur dernier souffle.

La famille Neeroo, originaire de Rivière-des-Anguilles, est plongée dans un chagrin indicible. Le 30 décembre, un accident tragique a emporté Massoom et son fils Sidick dans une collision frontale d’une rare violence sur la route de Rivière-du-Poste. Leur décès a laissé un vide immense, car Sidick avait consacré toute son existence au bien-être de sa mère.

Selon les proches, Sidick n’était pas qu’un simple fils. Il était le pilier de la maison, le protecteur, l’ange gardien de sa mère. Twamimah Neeroo, la benjamine de la famille, parle de lui avec une émotion palpable : « Mo frer ti enn garson extraordiner. Lin sacrifier tou pou mama. » Depuis la mort de leur père, il y a 21 ans, Sidick avait pris la responsabilité de veiller sur leur mère, qui souffrait de divers problèmes de santé.

Chaque geste de Sidick témoignait d’un amour profond. « Kan li ti pe sorti, li ti touzour embrasse mama lor so fron. Parfwa li retourn zis pou fer sa ankor », dit-elle. Un attachement si fort qu’il avait renoncé à sa propre vie sentimentale, refusant de s’engager dans une relation pour rester disponible pour sa mère.

Twamimah, mère de trois enfants dont une fille handicapée, confie que Sidick jouait aussi un rôle essentiel dans sa propre vie. « Li ti pe pren soin mo tifi depi so 13 mwa. Kan mo ti gagn problem dan mo mariaz, li ti la pou soutenir nou tou », se désole-t-elle. Sidick, tôlier de profession, travaillait dur, mais son cœur restait auprès de ceux qu’il aimait. Sa priorité restait sa mère. « Li ti dir mama ’to finn get nou kan nou ti zanfan, aster mo tour’ », raconte Twamimah, émue.

Le jour du drame

Le lundi 30 décembre restera gravé comme un jour noir pour les Neeroo. Ce matin-là, Massoom, souffrant d’une enflure au pied, devait se rendre à l’hôpital. Sidick, comme à son habitude, s’est porté volontaire pour l’accompagner. « Asgar, mo lot frer, ti pe bizin al travay. Alor Sidick inn pran mama dan loto pou amen li lopital », explique Twamimah.

Vers 12h10, une collision frontale entre deux véhicules s’est produite. Un véhicule de marque Volvo, et conduit par un homme de 52 ans, résidant à Centre-de-Flacq, a violemment percuté la Suzuki Swift de Sidick Neeroo. L’impact a été d’une telle violence que les deux voitures ont subi d’importants dégâts.

Les premiers secours, comprenant le SAMU et les pompiers de la caserne de Rose-Belle sont rapidement intervenus. Massoom et son fils ont été transportés d’urgence à l’hôpital Jawaharlal Nehru (JNH) de Rose-Belle. Mais malgré les efforts du personnel médical, la situation a rapidement basculé. La septuagénaire, admise à l’unité des soins intensifs, a succombé à ses blessures vers 16h. Son fils, gravement blessé, était admis dans le service de traumatologie où son état semblait stable.

Cependant, la tragédie s’est poursuivie. Aux premières heures du mardi 31 décembre, vers 2h45, Sidick a également succombé à ses blessures. Son décès a été certifié par le médecin de garde. L’autopsie pratiquée par le Dr Gungadin, Chief Police Medical Officer (CPMO), a conclu que la cause de leur décès était un choc dû à de multiples blessures. Le conducteur de l’autre véhicule est sorti indemne de l’accident mais est en état de choc.

Un double deuil

Les blessures étaient trop graves. Twamimah raconte, la voix brisée : « Kan monn ariv lopital, monn trouv mama kouver ar disan. Mo pa ti trouv Sidick ziska plitar. » Quelques heures plus tard, la nouvelle tomba comme un couperet. Un départ qu’il semblait avoir pressenti. « Li ti dir avek mama : ‘si to alé, mo pa pou kapav viv apré.’ »

Les funérailles de Sidick et Massoom Neeroo ont eu lieu ensemble, le 31 décembre. Une fin d’année marquée par la douleur et le chagrin pour la famille et la communauté de Rivière-des-Anguilles. Twamimah, accablée, se console à peine en repensant à l’amour inébranlable qui unissait son frère et sa mère : « Zot inn ale ansam, parey kouma zot ti viv ansam. »

Un double deuil, une douleur infinie, mais surtout, l’héritage d’un amour pur et sincère qui continuera à marquer ceux qui les ont connus.

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