Monday , 2 October 2023

Face à la crise Covid-19 : l’innovation, la clé de la survie pour les entrepreneurs

Le parcours d’un entrepreneur est jonché d’obstacles et de défis. La pandémie Covid-19 a mis à genoux de grandes entreprises à travers le monde, et les petites entreprises n’ont pas été épargnées également. Toutefois, certains entrepreneurs font preuve d’abnégation et ont apporté, dans la foulée, une touche d’innovation à leur business. Rencontre avec trois jeunes entrepreneurs qui surmontent la crise à leur façon.

Pareenaz Busgeet-Ghannoo : «J’ai lancé mon business en plein confinement»

Pendant la période de confinement alors que plusieurs entrepreneurs craignaient un ralentissement des affaires ou même la fermeture de leur entreprise, Pareenaz Busgeet-Ghannoo a, elle, lancé « House of Chocolates ». Elle révèle que House of Chocolates a été créée en marge de la célébration de l’Eid-ul-Fitr en mai dernier ainsi que pour d’autres occasions spéciales qui ont eu lieu pendant le confinement. « Cela peut paraître absurde mais j’ai lancé mon business en plein confinement. Alors que peu d’entre nous pouvaient se déplacer, j’ai voulu venir de l’avant avec quelque chose de différent pour mettre du baume au cœur des Mauriciens et leur redonner le sourire afin de surmonter cette période difficile », explique l’entrepreneure de 29 ans.

Pareenaz avance qu’elle a lancé un nouveau produit sur le marché local : des dattes farcies et recouvertes d’une variété de chocolats et de noix. Malgré le fait que le confinement n’était pas un moment idéal pour un lancement, elle a toutefois voulu tenter le coup. « Le lancement a été très stressant, car mon époux et moi avons pris d’énormes risques en investissant notre argent dans un concept que les gens n’ont probablement jamais entendu », raconte-t-elle. Elle fait ressortir qu’il a cependant eu tout le soutien de son époux, Jibran Ghannoo. « Nous avons fait notre lancement via les réseaux sociaux », ajoute-t-elle.

Notre interlocutrice soutient que les débuts n’ont pas été de tout repos. « Il y avait beaucoup de ‘trial and errors’, beaucoup de dégustation et d’amélioration. Au début, les internautes me contactaient uniquement par curiosité. On ne recevait pas de commandes et l’Eid approchait à grands pas. Heureusement, le nombre de commandes a soudainement augmenté et ce, au-delà de nos espérances », confie cette habitante de Saint-Pierre et d’ajouter qu’elle avait peur de s’investir dans ce projet tout en courant le risque de ne pas couvrir les dépenses pendant une période où tout le monde appréhendait une crise financière.

Cela dit, l’entrepreneure dit n’avoir fait aucun compromis sur la qualité de ses produits. « Nous avons opté pour les meilleurs chocolats sur le marché ainsi que d’autres produits de qualité. Mais au début, les gens étaient très sceptiques. De plus, c’était difficile pour moi surtout avec un bébé et un enfant en bas âge sur les bras. Mon époux et mes parents ont été d’un grand soutien. Nous avons passé des nuits entières à tout planifier et à préparer les dattes. Jibran s’occupait des enfants et de la maison pendant que moi je veillais à ce que les commandes soient prêtes », souligne-t-elle.

Par ailleurs, en raison de la crise sanitaire et des normes de sécurité imposées, Pareenaz dit avoir pris toutes les protections nécessaires lors des livraisons. « Aujourd’hui, je suis prête à tout risquer à nouveau pour venir de l’avant avec d’autres projets similaires. Les boîtes de dattes au chocolat ont connu un vrai succès. Je crois qu’il faut savoir saisir les opportunités quand elles se présentent », conclut-elle.

Farheen Mosafur : «J’ai conçu de nouveaux styles de décoration pour les mariages»

Gérante de Farheen Crazz Candles, Farheen Mosafur est une jeune entrepreneure qui a su renverser la vapeur durant le grand confinement. Cela dit, elle ne nie pas que la situation liée à la Covid-19 ait été extrêmement douloureuse et éreintante. Selon elle, en raison du couvre-feu sanitaire et des restrictions imposées par le gouvernement, tous les mariages, fêtes d’anniversaire et bien d’autres événements ont dû être annulés. « Toutes mes préparations ont été vaines. Certains clients ont même annulé tous leurs événements. Comme ce fut une situation sans précédent, j’ai dû rembourser mes clients », dit-elle.

Toutefois, Farheen ne s’est pas laissée décourager et a redoublé d’efforts pour surmonter la crise. Elle a, en effet, décidé de profiter du confinement pour apprendre davantage sur les décors et être plus innovante et au diapason des dernières tendances. « Avec l’aide de mes sœurs, j’ai pu être plus créative. J’ai conçu de nouveaux styles de décoration pour les mariages. J’ai aussi eu l’occasion de faire la conception des nouveaux modèles de bougies. Ainsi, j’ai eu la chance de terminer un travail que j’avais prévu de faire l’année prochaine », ajoute cette habitante de Rose-Belle.

En tant qu’entrepreneure, elle estime qu’il est essentiel d’avoir de l’amour, de la passion, de la patience et surtout de la détermination. « Vous devez toujours faire plus de recherches et travailler sur vos idées, construire vos propres designs et créations. Chaque entreprise a toujours débuté grâce à une idée », laisse-t-elle entendre.

Aniis Rostom : «S’adapter en diversifiant mes activités»

Aniis Rostom, un habitant de Port-Louis, a lancé FrenchKiss, une plateforme de e-commerce avec l’idée de commercialiser des vêtements et des accessoires pour les dames. Il pensait importer des produits de qualité de France mais avec la pandémie Covid-19 et la fermeture des frontières, tout son plan a été chamboulé. Néanmoins, il a pu contourner cette difficulté pour permettre à son entreprise de rouler. « J’ai pensé à diverses solutions et j’ai ensuite rencontré un ami qui avait déjà importé des sacs. Ainsi, j’ai commencé à chercher d’autres fournisseurs qui ne pouvaient pas écouler leurs produits à cause du confinement », explique-t-il.

Aniis Rostom dit avoir préférer « s’adapter et diversifier ses activités » pour maintenir la tête hors de l’eau. « C’était impossible de concentrer les activités uniquement sur la vente de vêtements pour dames. J’ai, en parallèle, débuté la commercialisation de vêtements pour hommes et d’autres produits technologiques », ajoute le jeune homme. Selon lui, c’était une période difficile pour la plupart des entrepreneurs. « En tant qu’entrepreneur, je crois qu’il faut avoir le flair pour savoir quand modifier les stratégies et s’adapter au vent du changement. Même si vous faites face à un changement brusque, vous devez avoir cette aptitude à évaluer la situation et à vous adapter. Vous tournez ainsi les changement en votre avantage », précise Aniis Rostom. Ses conseils aux jeunes entrepreneurs : toujours analyser les tendances et garder à l’esprit les problèmes auxquels sont confrontés les gens.

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