Friday , 29 March 2024

COP26, COVID-19 et Co.

Entre d’un côté insouciance et irresponsabilité et de l’autre catastrophisme et panique, notre réaction face aux menaces est des plus incertaines.

Nous pouvons ici penser à la Covid-19. Mais aussi au changement climatique. La COP26 à Glasgow est l’occasion pour 196 États et l’Union Européenne, mais aussi pour des régions, des villes, des entreprises et des ONG de se rappeler que le changement climatique est là à cause de promesses non-tenues. Et de réactions incertaines, mais aussi dangereuses. Car, les hommes ont été surtout outranciers vis-à-vis de la nature et d’eux-mêmes. Et ils continuent de l’être.

En attendant, est bien arrivée la pandémie de la Covid-19, et au lieu de s’en servir comme une opportunité de ‘Build Back Better’ comme réponse climatique, il apparait que c’est le contraire qui se passe. L’humanité ne s’est pas repentie et continue de plus belle à détruire la planète. Avant on pouvait plaider l’ignorance quant aux impacts sur le climat. Aujourd’hui, on n’a aucune excuse. Même notre pays fait une démonstration de la stupidité humaine avec la proposition d’un Offshore Petroleum Bill à quelques jours de la COP26.

Le World Energy Outlook avance que l’augmentation de la température globale moyenne atteindrait 1,5° Celsius dès 2030 (au lieu de 2100). Ces risques sont plus élevées liés à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre post-Covid-19. Pour inverser la tendance, il faudrait diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre au cours des dix années à venir.

Avec la Covid-19, la partie n’est pas gagnée. Y-a-t-il une possibilité que la pandémie se termine d’ici là ? Rien n’est moins certain lorsque nous voyons que moins de 2% de la population en Afrique est vaccinée, alors qu’aux USA les enfants de 5 ans sont éligibles gratuitement aux meilleurs vaccins. Et rien n’indique que si jamais la pandémie disparait il y aura un ‘Build Back Better’ pour contrer le changement climatique, s’il n’est pas trop tard. Par contre, si nous sommes sérieux dans la lutte contre le changement climatique, nous serons mieux armés à faire face à la pandémie. Les deux exigent des actions de coopération globale et de solidarité internationale, surtout à travers des mesures préventives au lieu d’attendre après pour réparer les dégâts.

La COP26 est censée être décisive face à ces constats mais ses nombreux détracteurs, avec raison, pensent que c’est un évènement médiatique coûteux où la communication l’emporterait sur l’action. Qui se souvient de la COP25 de Madrid et des engagements pris ? Depuis la COP15 à Copenhague nous attendons que les pays développés mobilisent 100 milliards de dollars en faveur des pays en développement annuellement. Les Petits Etats Insulaires, comme nous-mêmes, mais aussi les pays pauvres n’ont pratiquement rien reçu jusqu’ici. Les quelques miettes mendiées sont vite acceptées, couvertes de publicité et n’atteignent pas souvent les vrais nécessiteux.

Pire, le phénomène de la migration climatique s’amplifie avec les plus vulnérables cherchant par tous les moyens à gagner soit les métropoles urbains au Sud ou les pays du Nord. Avec la pandémie de la Covid-19, les migrants seront encore plus nombreux et peuvent faire face à davantage d’exploitation et de traitement inhumain de part et d’autre. La crise sanitaire a fragilisé les économies, ce qui rend difficile la réponse que ce soit au défi du changement climatique qu’au problème de migrants illégaux.

Que faire ?

Le pessimisme n’est pas loin face à une telle réalité. Comme au niveau individuel, nombreux parmi nous, partout, se sentent aussi désemparés face aux différentes vagues de la Covid-19. Imaginons un instant ce qui se passera si nous souffrons une semaine d’une pluie torrentielle ou flash flood, une autre semaine d’une vague de chaleur, des mois ensuite d’une sècheresse, une année d’un cyclone d’intensité extrême comme semblent probables avec le changement climatique. Sans compter la montée des eaux, l’érosion des plages, la perte de la biodiversité ou encore l’émergence de nouveaux vecteurs de maladie. Et dire que face à ces risques, nous ne pouvons dire que nous avons les meilleures formes de gouvernance qui soient, que nos institutions fonctionnent ou que nos leaderships ne soient pas souvent fautifs.

Nous assistons à une schizophrénie lorsqu’un pays qui demande justice de la part des pays responsables du problème climatique décide de se lancer lui aussi dans des activités qui aggraveront les émissions de gaz à effet de serre. Tout comme rien n’est plus hypocrite que de voir des multinationales du pétrole se félicitant de l’investissement dans quelques panneaux photovoltaïques alors que leurs contributions au changement climatique ailleurs sont des millions de fois plus significatives. Certes, il y a quelques efforts sincères qui sont initiés partout au monde, mais nous sommes très loin du compte. Et la tendance n’est pas prête à changer, surtout et malgré la Covid-19.

Finalement, ce qui arrivera, arrivera. L’homme est comme si en perdition. Toutefois, pour ceux qui ont la foi, l’espoir est indéniablement permis. Pas nécessairement l’espoir de réussir, mais l’espoir d’être dans le camp de l’honneur, de la dignité et de la vérité. Que ce soit pour le changement climatique, la Covid-19 ou encore n’importe quelle épreuve qui soit, il n’y a pas que le résultat matériel en ce bas monde qui compte. Pour les êtres de conviction, une bataille n’est pas livrée uniquement lorsque la victoire mondaine est garantie. Ces gens prennent position, souvent contre les forces dominatrices, et agissent à la lumière de leurs consciences intimes. Ils ne baissent jamais les bras et ne se soumettent jamais, même lorsque tout est contre eux. Ils attendent aucune reconnaissance ou récompense ici-bas car ils ne font que leurs devoirs. Ce sont leurs efforts et leurs intentions qui comptent, pas que les résultats immédiats de leurs engagements. Ils savent qu’ils sont sur le droit chemin et qu’ils sont bien guidés dans leurs convictions. Les défis, que ce soit le changement climatique, la Covid-19 ou autres, n’ont été que des épreuves de vie et de mort, des témoignages de leur foi.

Le dernier Messager de Dieu (que la prière de Dieu et Son salut soient sur lui) aurait dit concernant le Jour Dernier: « Si l’Heure a lieu alors que l’un d’entre vous a une petite plante à planter dans sa main, s’il peut la planter… qu’il le plante. »

Par PROF. KHALIL ELAHEE

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