Quelques points seulement les séparent des lauréats. Ces jeunes ont tout donné aux cours des examens du HSC en 2019 et ont le mérite de figurer sur la liste des classés. Tournés désormais vers l’avenir, ils mettront bientôt le cap sur des universités étrangères pour leurs études supérieures.
Mohammad Zubeir Woozeer : «Je souhaite exercer dans le domaine humanitaire»
Classé 4e dans la filière Arts au collège John Kennedy, Mohammad Zubeir Woozeer dit qu’il ne s’attendait pas à obtenir de si bons résultats. « Certes, je suis agréablement surpris mais je dois avouer que j’ai bossé vraiment dur au cours de ces deux dernières années. Je me suis beaucoup sacrifié afin de me consacrer pleinement à mes études. Je me souviens que peu avant les examens, je révisais jusqu’aux petites heures du matin et ne me contentais que de très peu de sommeil », nous confie le jeune homme. Zubeir avance aussi qu’à un moment donné, il a commencé à sous-estimer ses capacités mais que ses amis ainsi que les enseignants au collège lui ont fait comprendre qu’il avait le potentiel de bien faire.
Mohammad Zubeir, qui habite Beau-Bassin, soutient que chaque enfant a le potentiel de réussir brillamment aux examens du HSC. Selon lui, la clé du succès demeure une bonne planification. « Il faut savoir gérer son temps. Au cours de mes études, je n’avais pas totalement abandonné les loisirs. J’ai simplement trouver le bon équilibre entre les sorties, les loisirs et les études. Et aussi, je pense qu’il faut également de la discipline et de la bonne volonté. Si vous avez établi un plan de travail, veillez à le respecter à tout prix », ajoute-t-il. Aux examens du HSC, Mohammad Zubeir a obtenu : A+ en français, A en sociologie et B en anglais. Comme matière subsidiaire, il avait opté pour Islamic Studies.
Ambitieux et déterminé, le jeune homme est résolument tourné vers l’avenir. Passionné par la géopolitique et les relations internationales, il souhaite poursuivre ses études dans ces domaines à l’étranger. Il hésite entre différentes universités au Canada, en France et en Grande-Bretagne. « Après mes études, j’ai l’intention d’intégrer une ONG ou même les Nations Unies, car je souhaite exercer dans le domaine humanitaire », ambitionne-t-il. Soulignons que Mohammad Zubeir a participé, en janvier 2020, au Model United Nations (MUN), et il a représenté la Suède. Il a été désigné « Most Outstanding Delegate ». Au collège, il a tout le temps répondu présent lors des activités extracurriculaires et participait aux concours d’élocution, de prononciation et aussi au MUN national.
Mohammad Zubeir tient à remercier son père, Feroz, qui est commerçant, et sa mère Soulma, femme au foyer, ainsi que ses enseignants du collège et ceux des leçons particulières. « Zubeir est fils unique. Il fait la fierté de la famille et de son collège. C’est une faveur d’Allah », nous dit Feroz, ému.
Zubeir Mackoojee : «L’adaptation a été difficile à Rodrigues»
Zubeir Mackoojee, 18 ans, s’est classé 5e côté science au Rodrigues College. Il reconnaît avoir fait beaucoup de sacrifices afin de goûter au succès. Depuis le primaire, Zubeir démontrait qu’il était un élève à haut potentiel et ses enseignants étaient émerveillés par ses performances scolaires. Ils avaient tous prédit que Zubeir se distinguerait aux examens.
Cependant, les circonstances ont voulu que ce ne serait pas à Maurice qu’il récolterait les lauriers. En effet, ses parents s’étant installés à Rodrigues pour le business, il a dû les suivre et changer d’école. Ex-étudiant du collège Ste Marie à Palma, Zubeir a alors été admis au Rodrigues College en 2015. « La phase d’adaptation a été difficile et malgré le manque d’enseignants pour les leçons particulières, j’ai réussi à surmonter tous les obstacles pour montrer que l’effort et la foi en Allah peuvent nous faire accomplir ce que notre cœur désire », nous confie d’emblée le jeune homme. « Les facilités ne sont pas les mêmes pour les études qu’à Maurice. Mo ti bizin fer mo propre zeffort et apprane par mo même », ajoute-t-il. Quand les résultats du HSC ont été proclamés, il avait des appréhensions même s’il savait qu’il avait bien travaillé. Quand il a parcouru la liste des lauréats et des classés à Rodrigues, il a éprouvé une joie immense. Il a tout de suite remercié le Créateur pour l’avoir guidé vers le succès. « Le mérite en revient aussi à mes parents, surtout mon père, Salim, et ma mère, Anisa, qui m’ont remonté le moral pour faciliter mon adaptation », laisse-t-il entendre..
À Terre-Rouge, à Rodrigues, où il habite, il accomplit la salat à la mosquée. D’ailleurs, malgré le temps qu’il accordait à ses études il mettait un point d’honneur à accomplir autant que possible ses prières quotidiennes. Zubeir compte partir à l’étranger pour des études en aviation. Il se passionne pour la natation, la pêche et le football. Il adore voir évoluer son équipe fétiche, Manchester City, et aime voir jouer Riyad Mahrez et Gabriel Jesus. Soulignons que Zubeir est le neveu de Mufti Ayoob Mackoojee et le petit-fils de Reshad Bassa, travailleur social connu à Vallée-Pitot.
Aatiqah Reshan Auleear : «Je retournerai servir le pays après mes études»
Et de trois pour la famille Auleear ! Après son frère Omar, lauréat de la MCB Fondation Scholarship en 2014, et sa sœur Aisha qui s’était classée en 2018, Aatiqah Auleear s’est, elle aussi, distinguée lors des examens du HSC. Elle s’est classée dans la filière Economie au collège Queen Elizabeth lors des examens de la cuvée 2019. Elle a décroché deux A+ en mathématiques et économie, et 3 A en Accounting, General Paper et français. Selon la jeune fille, il n’existe aucun secret pour réussir aux examens du HSC si ce n’est de la persévérance, de la discipline et de procéder étape par étape lors des révisions.
Aatiqah nous raconte que son frère Omar ainsi que sa sœur Aisha ont été pour elle une source d’inspiration. « Je voulais tellement leur emboîter le pas et faire aussi bien qu’eux lors de ces examens. Par la grâce d’Allah, j’y suis parvenue. C’est une grande faveur du Créateur et j’en suis très heureuse », dit-elle. Elle conseille aux jeunes de ne pas abandonner le chemin d’Allah à cause des études académiques. Selon elle, la spiritualité et les études vont de pair. « Je n’ai jamais cessé de prier lors de mes études. J’ai fait mes propres efforts certes mais j’ai placé mon entière confiance en Allah », poursuit-elle.
Aatiqah a des mots élogieux à l’égard de son père Reshan, expert-comptable, et sa mère Zahida, enseignante de chimie. « Mes parents n’ont épargné aucun effort pour nous offrir une bonne éducation. Je ne pourrai jamais assez les remercier », dit-elle. Désormais, Aatiqah souhaite entreprendre des études supérieures dans le domaine de la comptabilité et de la finance soit au Canada, en Australie ou aux États-Unis. « Je retournerai servir le pays après mes études. Je vais aussi aider mon père dans son cabinet d’expertise comptable », laisse-t-elle entendre.
Muhammad Altaaf Dulloo : La réussite malgré l’adversité
Muhammad Altaaf Dulloo, 19 ans, fait partie de la liste des Top 500 Scholarship Rank Orders. Il avait opté pour la filière scientifique en HSC et a obtenu de bons résultats : A en mathématiques, A+ en chimie, A en physique, A en Computer Studies et A en General Paper. Il se dit fier d’avoir pu faire honneur au collège Sir Leckraz Teelock.
Habitant de Montagne-Blanche, Altaaf n’a pas connu un parcours de tout repos au cours de ses études secondaires. Lors de ses dernières années d’étude, sa mère est tombée malade et le jeune homme a dû trouver du temps pour s’occuper d’elle. « J’étais très stressé durant cette période mais par la grâce d’Allah, j’ai réussi à obtenir de bons résultats », dit-il. Altaaf est aussi d’avis qu’il est important de trouver le bon équilibre entre les études, les activités extrascolaires et la vie personnelle.
Altaaf dit qu’il ne pourrait jamais assez remercier sa mère qui, malgré sa maladie, a toujours été présente à ses côtés. Auparavant, elle travaillait à la foire. Il a aussi une pensée spéciale pour son père, Jeelany, qui exerce comme maçon, son grand frère Ashfaq, garde-chiourme, ainsi que tous ses enseignants. Il compte entreprendre des études informatiques à l’université de Maurice.
Khansa Rayya Bauyooa : «Rien n’est impossible avec Allah à vos côtés»
Classée 6e dans la filière Arts, Khansa Rayya Baubooa, 18 ans, fait la fierté du collège Doha. Elle a obtenu de très bons résultats lors des derniers examens du HSC : A+ en sociologie, A+ en littérature anglaise, A en Islamic Studies, A en General Paper et A en français. « Je suis très reconnaissante à Allah, le Tout puissant. Pour être honnête, je n’attendais pas à ce que mon nom figure sur la liste des classés. J’avais le sentiment que je ne m’étais pas assez préparée avant les examens. J’avais aussi quelques petits soucis de santé et je disais à mon père que je redoublerai le HSC. Mais Alhamdoolilah, avec la faveur du Créateur, j’ai eu de bons résultats », souligne cette habitante de Camp-Chapelon.
Khansa Rayya estime que pour réussir aux examens, il faut bien planifier son emploi du temps. « Cela dit, c’est Allah seul qui décide de tout. Pour moi, les miracles d’Allah ne sont guère des mirages », dit-elle. La jeune fille confie qu’elle ne ressentait aucune pression sur ses épaules au cours de ces deux années du HSC. Son secret ? Une connexion constante avec le Créateur. « Savoir que rien n’est impossible pour Lui. Savoir qu’en Lui faisant confiance et plaisir, que ce soit en aidant son prochain ou en se changeant soi-même pour le meilleur, la réussite vous court après sans que vous alliez la chercher, et cela inclut tous les aspects de la vie, y compris les études. Rien n’est impossible avec Allah à vos côtés », ajoute-t-elle.
Khansa Rayya compte, à présent, mettre le cap sur la Malaisie pour entreprendre des études dans le domaine de la psychologie. En dehors de ses études, Khansa se passionne pour la lecture, l’écriture, les jeux-vidéo, les animes et la cuisine. Elle tient à remercier son père Aadil, enseignant du primaire, sa mère, Almaz, ses grands-parents, Feizal, Hamid, Nazma et Shanaz, son frère Zaydaan et ses soeurs Rayna, Hayba et Hayaa. Elle a une pensée spéciale pour ses enseignants ainsi que quelques proches, en particulier, Nuzha Baubooa, Nashreen Hissoub et Haziq ibn Helmi qui ont toujours été présents à ses côtés.
Salman Bassa : «Un petit regret de n’avoir pas ‘compete’»

Ceux qui aspirent à être lauréats ou à voir leur nom sur la liste des classés après les lauréats doivent au préalable s’inscrire lorsqu’ils sont en deuxième année de HSC afin de pouvoir concourir à une bourse. Il existe néanmoins des élèves qui obtiennent d’excellents résultats mais qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas « compete ». C’est le cas de Salman Bassa, 18 ans.
Le jeune homme, qui fréquentait l’établissement privé de Ste Marie, s’est classé premier de sa promotion au collège. Il a obtenu des A+ et des A dans toutes les matières pour lesquelles il avait opté en HSC. « Cela ne changera rien par rapport à mes études supérieures. Désormais, je sais que j’ai du potentiel mais il faut naturellement que je fasse encore plus d’efforts et de sacrifices pour la suite. Ces résultats m’ont motivé davantage pour mes études tertiaires. Néanmoins, avec du recul, j’avoue que j’ai un petit regret de n’avoir pas ‘compete’ », dit-il. Salman remercie avant tout le Créateur pour Ses faveurs et aussi ses parents pour leur soutien indéfectible.
Shamsheed, le père de Salman, nous dit que les résultats de son fils lui ont quelque peu surpris. « Nous sommes très fiers de lui. À présent, on se concentre sur l’avenir et nous allons l’encourager à poursuivre ses études supérieures », souligne-t-il.