Plus d’une dizaine d’avocats figurent sur la liste des candidats des principaux partis politiques. D’ailleurs, l’Assemblée nationale a tout le temps été composée de plusieurs avocats-parlementaires. Qu’est-ce qui attire des hommes de loi à la politique ? Réponses avec ces avocats candidats aux législatives 2019.
Rubna Daureeawoo (Alliance Nationale) : «Nous sommes au service des gens de par notre profession»
Me Rubna Daureeawoo a prêté serment comme avocate en 2011. Elle est attirée par la politique depuis son jeune âge après avoir étudié l’histoire de notre pays. « Je considère la politique comme un engagement pour contribuer au développement du pays », dit-elle. Elle est d’avis que beaucoup d’avocats sont attirés par la politique car chaque jour ils font face à des cas où les gens pauvres ont besoin d’une personne pour les soutenir. Selon elle, au Parlement, un avocat, qui est un bon orateur et maîtrise l’anglais et le français, est à l’aise lors des débats, pose les questions parlementaires et comprend mieux que quiconque la complexité des dossiers.
La candidate de l’Alliance Nationale au no 13 insiste que ce n’est pas vrai de dire que les avocats font de la politique pour attirer des clients. « Un avocat a fait le serment pour défendre une personne devant la justice et servir la personne avec dignité. Nous sommes au service des gens de par notre profession et nous n’avons pas besoin de faire de la politique pour attirer des clients », laisse-t-elle entendre.
Assad Peeroo (Alliance Nationale) : «Les avocats ont le don de la parole»
Me Assad Peeroo se mesure à deux ténors de la politique dans la circonscription no 19 (Stanley/Rose-Hill) où il croisera le fer avec Ivan Collendaveloo et Paul Bérenger. Il se dit fier de faire partie d’une équipe de jeunes professionnels et considère que faire de la politique c’est être au service des autres et comprendre la souffrance de ceux qui se battent jour et nuit pour joindre les deux bouts. « Les avocats ont le don de la parole et peuvent facilement s’exprimer à l’Assemblée nationale pour défendre la cause des opprimés et apporter des nouvelles idées pour transformer l’île Maurice en un pays moderne », dit-il.
En tant qu’avocat, Assad Peeroo dit qu’il a tout le temps aidé les gens gratuitement et même s’il est élu comme député il sera toujours au service des autres pour les défendre gratuitement. Le candidat de l’Alliance Nationale (PTr-PMSD) dit qu’il n’a pas besoin de faire de la politique pour attirer des clients. «Je suis un avocat très connu et dans mon cas ce n’est pas de la politique qui va m’attirer plus de clients», laisse-t-il entendre.
Nabil Moolna (MMM) : «Les avocats peuvent faire de la politique en restant libres»
Nabil Moolna, candidat du MMM dans la circonscription no 2 (Port-Louis Sud/Port-Louis Central), a débuté sa carrière comme journaliste et a fait des études en Sciences politiques. Il a prêté serment comme avocat au mois de septembre 2018. Selon lui, les avocats ne font pas de la politique pour attirer plus de clients. «Je suppose que chacun à ses motivations propres et je pense que la profession d’avocat est un engagement au service de la justice où on est confronté à la réalité concrète des problèmes des gens », dit-il. Nabil Moolna voudrait résoudre les cas d’injustice et endiguer les fléaux qui gangrènent notre société.
Pourquoi les avocats sont-ils attirés par la politique ? À cette question Nabil Moolna répond que le métier d’avocat est une profession libérale et les avocats « peuvent faire de la politique en restant libres et indépendants ». Mais il dit que dans son cas il ne fait pas de la politique pour attirer plus de clients. Nabil Moolna qui est dans le social depuis longtemps avant son engagement politique aide les gens de plusieurs façons.
Chetan Baboolall (MMM) : «tre au service des gens c’est une mission comme enseignée par dieu»
Me Chetan Baboolall, avocat depuis 2011, fait de la politique par passion. Candidat sous la bannière du MMM dans la circonscription no 9 (Flacq/Bon-Accueil), il a choisi le MMM pour faire de la politique afin de servir les gens comme ses parents lui ont enseigné. « Être au service des gens c’est une mission comme enseignée par dieu et c’est notre devoir en tant que patriote », dit-il. Il est attiré par la politique depuis qu’il était enfant. Son frère, Girish Baboolall qui était lui aussi avocat, avait rejoint le MMM depuis longtemps pour mener une lutte contre les inégalités sociales.
Chetan Baboolall dit avoir choisi de s’engager en politique pour être plus proche de la réalité des citoyens. Comme avocat, chaque jour il est confronté à la souffrance des gens. «Ena banne mamans ki vine plorer akoz zotte zenfant fine prend mauvais chemin et li dans prison», laisse-t-il entendre. Il dit que dans le métier d’avocats ses confrères sont souvent appelés à aider les gens gratuitement.
Zahid Nazurally (Alliance Morisien) : «Je serai un rempart contre le communalisme»
Zahid Nazurally, avocat de profession depuis 2010, briguera les suffrages dans la circonscription no 10 (Montagne-Blanche/GRSE) pour la première fois. Enfant de la circonscription, il est engagé dans le social depuis sa jeunesse. Il a à son actif l’organisation de quatre marches pacifiques pour la paix, la sécurité routière, contre la drogue et contre le communalisme. « Je serai un rempart contre le communalisme », dit-il. Zahid Nazurally n’est pas d’accord qu’un avocat doit faire de la politique pour avoir plus de clients. « Dans mon cas, cela ne s’applique pas car je gagne bien ma vie et je fais mon travail avec passion et pour l’amour de la justice », souligne-t-il.
Attiré par la politique, le jeune avocat considère que cet engagement va lui ouvrir les portes de l’Assemblée nationale pour l’aider à contribuer davantage au développement et le bien-être des habitants du no 10. «Les jeunes attendent beaucoup de l’Alliance Morisien et j’ai pris l’engagement d’être à leurs côtés pour les aider dans leur choix de carrière et rendre la région pour devenir plus moderne », dit-il.