L’alerte a déjà été sonnée sur le noble métier d’enseignants qui n’attire plus les jeunes. Ce constat se dresse de par le monde. On ne peut pas quand même prétendre qu’avec le numérique ou avec l’Intelligence Artificielle, la robotique pourrait supplanter l’humain.
Le métier d’enseignant ne tolère pas le virtuel mais nécessite le réel en présence. Le professeur est un être en chair et en os, qui comprend l’aptitude de l’apprenant et qui s’arme de patience pour inculquer le savoir.
Si rien n’est fait par les gouvernants à inciter les jeunes à l’apprentissage de l’enseignement, le monde serait voué à l’échec.
A Maurice, la situation s’empire parce que le gouvernement en place ne comprend pas le réel besoin de ses enseignants. Pour commencer, le salaire du primaire et du secondaire est encore dérisoire. Deuxièmement, l’état prône toujours une espèce d’élitisme qui n’est, hélas, pas de saison actuellement. Depuis l’an dernier, l’état oblige un jeune licencié qui veut se joindre à l’enseignement au secondaire, d’entamer des études pédagogiques (P.G.C.E), c’est déjà éliminer une bonne partie de ces diplômés qui vont abandonner toute démarche à devenir prof. Ce n’est pas parce que le M.I.E n’a plus d’étudiants pour suivre ses cours que l’état doit brandir cette prérogative qui force les jeunes diplômés à s’envoler dans ces cours de l’Institut de Pédagogie.
En plus l’état commet une autre bévue avec la débauche des enseignants dans le secteur privé. Le Ministère de l’Éducation recrute soit des « permanent educators » soit des ‘ Supply Teachers’. Cet exercice aurait dû être effectué en novembre ou décembre pour prendre le travail à la rentrée de janvier. Mais le Ministère semble oublier que tout exercice doit se faire par un planning. Or, il n’a pas de planning. Donc, à toute vitesse, en janvier de le rentrée scolaire, appel téléphonique aux candidats sélectionnés pour son recrutement le lendemain dans un collège d’état !
Le Ministère est carrément indifférent au fait qu’il procède à une débauche sous prétexte que tout candidat qui aurait fait une application comme Educator ou Supply Teacher est libre et sans emploi.
Malheureusement tel n’est pas le cas. Ils ne peuvent chômer en attendant et mourir de faim. Pour toute interview faite par le P.S.C. ou autre, il fallait mettre une note quelque part pour savoir si le candidat travaille quelque part. si tel était le cas, la P.S.C ou autre serait consciente de l’application de la loi du Travail qui stipule le préavis de 30 jours à accorder avant de quitter son job !
Par conséquent, avec cette débauche, les collèges privés et subventionnés se trouvent sur le pavé. Pas de profs pour beaucoup de matières sur le marché du travail.
Actuellement le fait est indéniable : il y pénurie de profs dans toutes les matières à Maurice. Qui faut-il blâmer dans cette situation ? Entretemps des milliers d’étudiants dans le secondaire privé et subventionné sont pénalisés par un manque de vision.
Par Dr Hassam Sakibe Coowar