« Si le gouvernement maintient les nouveaux règlements, le secteur des véhicules de seconde main se dirigera vers une mort certaine». C’est ce qu’affirme l’opérateur Swaley Dumun, qui craint que la décision de réduire l’âge limite des véhicules va entrainer la disparition de ce secteur.Selon le nouveau règlement décidé par le gouvernement les voitures d’occasion importées doivent être âgées de moins de trois ans au lieu de quatre. « Il est difficile d’avoir des véhicules de moins de trois ans au Japon. Nous achetons ces véhicules aux enchères », dit-il. Swaley Dumun explique que les Japonais doivent débourser un « token fee », pour une durée de trois ans, quand ils achètent un véhicule neuf. Selon notre interlocuteur, les Japonais préfèrent vendre leurs voitures aux enchères après l’expiration du « token fee ». « Ce sont ces véhicules que nous importons et c’est la raison pour laquelle les véhicules de seconde main importées ont plus de trois ans d’existence », explique Swaley Dumun.
Il précise que le « token fee » pour le van s’étend sur quatre ans et pour celui du camion sur cinq ans. « Si le gouvernement persiste à maintenir ses conditions, les Mauriciens n’auront plus l’occasion de s’offrir une voiture de seconde main. Les entrepreneurs auront du mal à trouver un véhicule commercial de seconde main. Nous demandons au Premier ministre de prendre ces aspects en considération et maintenir les critères tels qu’ils sont actuellement », avance le plaignant.
Les opérateurs ont d’ailleurs eu une rencontre avec le ministre du Commerce et de la Protection des consommateurs, Ashit Gungah, le mercredi 29 juin dernier. « Nous avons fait part de nos doléances au ministre Gungah, tout en lui soumettant des statistiques sur les véhicules d’occasion importés en 2014, 2015 et pour les premiers mois de 2016. Nous avons constaté que le pourcentage d’acheteurs de véhicules de seconde main à Maurice s’élève à plus de 75%, pour voitures, minibus, ou camions. Le ministre a accepté de prendre en considération notre doléance », dit-il.
Au sujet de la hausse de la garantie bancaire, Swaley Dumun avance que beaucoup d’opérateurs ne pourront se permettre de débourser de grosses sommes d’argent comme garantie bancaire. « Actuellement, nous sommes appelés à déposer une somme de Rs 2 millions comme garantie bancaire pour obtenir la Dealer’s licence. A son tour, la banque nous exige de déposer Rs 4 millions pour une durée de deux ans. Maintenant, le gouvernement exige qu’on dépose s Rs 5 millions comme garantie. Ce qui implique que nous aurons à trouver Rs 10 millions pour obtenir la licence. Les petits opérateurs auront du mal à trouver une somme aussi importante », avance-t-il.
Pour rappel, le ministre Gungah a dévoilé les nouvelles conditions en conférence de presse le vendredi 24 juin. Le jeudi 30 juin, les membres de l’Imported Vehicle Dealers Association (IVDA) ont à leur tour animé une conférence de presse pour faire part de leur mécontentement sur deux des règlements. Ils ont également soumis une requête par écrit au ministre concerné.
Ashit Gungah soutient qu’il a effectivement reçu leur doléance et qu’il étudiera le dossier en comparant les chiffres reçus de l’IVDA et ceux de son ministère. Par la suite, il prendra la décision de soumettre la requête de l’IVDA au Cabinet ou pas. « Nous souhaitons travailler en collaboration avec l’association des concessionnaires et nous sommes ouverts aux dialogues. Ma porte est grande ouverte », a-t-il déclaré.
Les conditions :
- L’âge des voitures d’occasion passera à 3 ans. Idem pour les véhicules utilitaires (2×4, 4×4, etc), les vans et les bus. Quant aux camions, la limite d’âge passe à 5 ans.
- Toutes les inspections sur les véhicules avant qu’ils ne soient vendus à l’île Maurice devront se faire par des compagnies qui sont certifiées par le ministère du Commerce.
- Chaque véhicule de seconde main importé devra avoir un historique complet.
- Aucune nouvelle licence pour cette activité ne sera délivrée pour les deux prochaines années.