Friday , 29 March 2024
Rashid Shamtally

Rashid Shamtally : Rs 2 m de dettes pour soigner sa fille sourde-muette

Que ne ferait un père pour son enfant, surtout s’il est malade ? Pour donner une chance à sa fille de parler et d’entendre, Rashid a dépensé gros. Mais aujourd’hui, il croule sous une montagne de dettes.

Comment Rashid Shamtally s’est-il retrouvé dans cette impasse ? L’histoire qu’il  raconte est bouleversante.  « à la naissance de ma fille aînée (il a trois filles âgées de  3, 13 et 16  ans), l’hôpital n’a pu nous dire si elle entendait ou non. Quand elle a eu un an et demi, alors qu’elle était cachée derrière la porte, mon épouse et moi l’avons appelée. Nous l’avons appelée par son nom à maintes reprises, mais elle n’a jamais réagi. C’est alors que nous nous sommes rendus compte qu’il y avait un problème. Nous nous sommes posé cette question : Comment ce problème d’ouïe avait-il échappé à son pédiatre vu qu’il ne nous avait rien dit ? »

« Nous avons emmené l’enfant à l’hôpital ENT. Une thérapie a été initiée. Ils ont noté que la capacité de l’ouïe était 90-120, ce qui était insuffisant pour qu’elle puisse entendre. On lui a mis un appareil auditif, ce qui était inutile à nos yeux. Qu’est-ce que cela allait changer ? », poursuit-il.

Mes dépenses au total se sont élevées à Rs 4 millions. Il me reste encore Rs 2 millions à rembourser

Rashid commence à effectuer des recherches par lui-même. Puis, il se rend avec sa fille à l’île de La Réunion. Les médecins découvrent alors ceci :  il y a une otite dans chacune des oreilles de l’enfant. C’est cela qui la rend autant agitée et nerveuse. Elle avait alors trois ans.

Pour l’emmener se faire traiter à l’île Sœur, il dépense près de Rs 100 000 dans un premier temps. « Il ne m’est resté plus un sou. Après une dizaine de jours, je suis revenu à Maurice. Je suis retourné vers le médecin traitant de ma fille pour m’informer auprès de lui s’il existait un traitement à la lumière du diagnostic des médecins réunionnais. Il m’a répondu par la négative », déclare-t-il.

Pour soigner la crise de nerfs de sa fille – elle brise pratiquement tout ce qu’elle voit à portée de main, sans oublier ses caprices -, un traitement est initié avec une psychiatre.

« Un jour, je me suis rendu chez son médecin traitant pour m’entretenir de manière plus personnelle avec lui. J’ai conversé avec lui pendant près de deux heures. Il m’a dit qu’il n’y avait pas de traitement pour le cas de ma fille. à la fin de notre conversation, il m’a dit qu’on pouvait opérer l’enfant, mais que ce serait une intervention chirurgicale très risquée », raconte-t-il encore.

« À l’époque ma fille avait 4 ans et sa situation était toujours la même : agitation, crise de nerfs, incapacité d’avoir le sommeil, etc. La situation état très difficile pour nous. J’ai décidé d’aller voir un autre médecin qui à son tour m’a recommandé un autre collègue. Il m’a dit qu’on pouvait avoir recours à des implants, comme c’est le cas en Inde. Il m’a conseillé d’orienter mes démarches dans cette direction. Pour commencer, je me suis renseigné auprès de plusieurs pays, Australie, Inde, Canada, France, Angleterre, Afrique du Sud. Ils m’ont envoyé leurs cotations. Comme les frais de traitement les plus abordables pour moi étaient ceux de l’Inde, j’ai entamé des démarches auprès du gouvernement mauricien pour emmener ma fille là-bas, à Chennai plus précisément. Le ministère m’a accordé la somme de Rs 200 000. Mais au total les frais  se montaient à près de Rs 1 million. J’ai contracté un prêt auprès d’une banque. Finalement, j’ai pu emmener ma fille à Chennai », dit-il.

La situation de mon enfant s’est grandement améliorée depuis la pose des implants. Elle a aujourd’hui 16 ans et elle parle et elle entend.

Une fois là-bas, on l’a opérée tout de suite pour lui poser les implants. « On l’a opérée le jour même de ses cinq ans, le 5 décembre. Mais les médecins m’ont prévenu que le succès de l’opération était de 50-50 puisque c’était une intervention délicate. J’ai dit à ma femme que quoi qu’il adviendrait à notre fille ce que Dieu décidera, on l’accepterait car tout reposait sur Lui », déclare Rashid.

Dettes bancaires et maison mise engage

« L’opération a duré 10 heures (13 h à 23 h). Je transpirais froidement, mais j’avais la foi. L’opération a été un succès. Grâce aux implants, le niveau de la surdité de ma fille a baissé. Mais par la suite, on a eu un problème et on a dû y remédier à plusieurs reprises. Je me suis même rendu en Inde une dizaine de fois. Ce qui fait que je dois maintenant près de Rs 2 millions à la banque. Ma maison a été mise en gage  », avance Rashid.

« Avant de partir pour La Réunion, j’avais fait, en fournissant toutes les preuves, une demande auprès de la police pour faire une deuxième collecte de dons. On m’avait dit de trouver un autre moyen de m’y rendre et à mon retour au pays, j’obtiendrai l’autorisation. J’ai déposé mes papiers depuis décembre dernier et j’attends toujours. La situation de mon enfant s’est grandement améliorée depuis la pose des implants. Elle a aujourd’hui 16 ans et elle parle et elle entend. Et ce n’est qu’à 45 % de ses capacités. Mais l’argent que j’ai emprunté pour la faire soigner, je dois le rembourser. Mes dépenses au total se sont élevées à Rs 4 millions. Il me reste encore Rs 2 millions à rembourser. Je dois Rs 300 000 pour mon passage à La Réunion. C’est cela mon plus gros souci actuellement. Mon emprunt auprès de la banque, j’arrive à le rembourser tant bien que mal. C’est cette somme additionnelle de Rs 300 000 qui pèse sur moi. Si j’avais la permission de la collecte, cela me soulagerait. Mes créanciers m’avaient accordé un délai de trois mois, mais ce délai est expiré et ils m’appellent sans cesse  », explique-t-il.

Rashid Shamtally est menuisier mais il dit ne plus pouvoir compter sur son métier. « à une époque le travail marchait fort bien et je gagnais aisément ma vie. Mais depuis les choses ont changé. Les gens ont choisi un autre mode en matière d’ameublement et je n’ai pratiquement plus de commandes maintenant », déclare-t-il. Toute personne désireuse de venir en aide à ce monsieur peut verser sa contribution sur ce numéro de compte bancaire : Rashid Shamtally 060100026873 (MauBank).

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