Le Lord-maire, Omar Kholeegan, attend avec impatience la concrétisation des projets des deux gares afin que les marchands ambulants soient définitivement relocalisés.
- Le mois de décembre s’approche et des marchands ambulants sont tentés de revenir sur les trottoirs. Comment allez-vous gérer la situation ?
Ce n’est pas un secret pour personne que depuis des années, pendant les mois de novembre et de décembre, la ville attire des marchands saisonniers. L’année dernière, nous étions venus de l’avant avec les badges verts. Suite à cette initiative, les choses ont bien évolué. Il y a eu par exemple la relocalisation des marchands ambulants. Certes, il y a des problèmes avec quelques cas isolés que nous allons considérer au cas par cas. Néanmoins, nous avons constaté que des marchands ambulants veulent venir opérer dans les rues de la capitale. Nous avons émis des communiqués et la semaine dernière, j’ai animé un point de presse pour informer le public que les officiers de la municipalité et la force policière ont monté une opération contre les marchands saisonniers. On ne peut relocaliser les marchands ambulants temporairement dans des endroits en raison d’un ordre de la Cour et laisser des marchands saisonniers venir s’emparer des rues de Port-Louis. Ce n’est pas en « peak period » que nous allons permettre de telles choses. Les statistiques démontrent qu’il y a en moyenne 1 500 marchands ambulants qui travaillent dans la capitale et en période de fin d’année, ce chiffre atteint 4 000 à 4 500.
- Il n’y a pas que les marchands saisonniers. Certains marchands ambulants relocalisés souhaitent également revenir dans les rues pendant cette période…
C’est hors de question que cela arrive. Certes, il y a une vingtaine qui opèrent toujours dans les rues. Mais, la police procède à la saisie de leurs marchandises chaque semaine. Il y a également eu une question parlementaire à ce sujet. La police continuera à saisir les marchandises de ceux qui continuent à enfreindre la loi.
- Certains marchands ambulants affirment que leurs chiffres de vente ont connu une baisse considérable après leur relocalisation. Eprouvez-vous des remords?
Vendredi matin, j’ai rencontré une dizaine de personnes qui ont évoqué ce point avec moi. Mais je n’arrive pas à comprendre comment cela est possible. Je cite un exemple. Si je n’ai pas le moyen d’acheter une chemise dans un magasin et que je dois l’acheter chez les marchands ambulants, j’irai chercher le site ou ils opèrent. De plus, les sites de relocalisation sont à proximité des gares et non pas à des lieux isolés. Si les marchands avaient été relocalisés à Les Salines ou au Champ de Mars, j’aurais compris qu’il y a un problème d’accessibilité. D’ailleurs, il n’y a aucune preuve que les chiffres d’affaires sont en baisse.
- Vous avez fait mention de quelques cas isolés de marchands qui devront être relocalisés. Où en sommes-nous avec ces cas ?
Nous n’avons pris aucune décision à leur sujet jusqu’ici. Je ne veux prendre aucune initiative sans l’avis de notre conseiller légal. Je ne veux pas que quelqu’un entre une injonction contre la municipalité en Cour. Je ne favorise personne. Nous ne sommes là que pour trouver une solution car parmi ces cas isolés, il y a des marchands ambulants qui possèdent leur permis mais qui n’étaient malheureusement pas présents au moment où nous avons fait le sondage.
- Qu’en est-il des marchands qui n’occupent pas leur stand jusqu’à présent ?
Nous menons des sondages régulièrement. Un beau jour, nous allons contacter le marchand pour lui réclamer des explications. S’il n’a aucune raison valable ou s’il ne répond pas à notre convocation, nous allons reprendre le stand et l’allouer à un autre marchand « genuine » et méritant, notamment parmi ces cas isolés.
- Est-ce que la relocalisation des marchands ambulants ne compromet pas votre chance d’être élu aux élections municipales ou législatives à Port-Louis ?
Pas du tout. Je suis croyant et tout ce qui arrive est déjà écrit. Beaucoup de gens autour de moi me le demandent. Mais, je dois dire que jamais je n’ai pensé à cela quand j’ai pris des actions.
- Ne croyez-vous pas que vous êtes devenu impopulaire ?
Non. Du point de vue des marchands ambulants, certains ont réalisé et m’ont confié que j’ai fait du beau travail, d’autres sont toujours « wild ». Mais, la population en général, notamment les usagers de la route, reconnaissent que j’ai réalisé quelque chose de bon. Ils évitaient de venir dans la capitale auparavant avec des marchands dans toutes les rues. Ils disent être plus confiants désormais. Je précise néanmoins, que je n’ai pas fait tout ce chemin pour devenir plus populaire. Nous étions forcés de prendre des actions pour ne pas être traînés en cour pour « contempt of court » . Je dois également préciser que les marchands ont été casés dans le centre-ville (Central Business District). Ils n’ont pas été relocalisés dans des endroits lointains ou isolés.
- Le projet de parking au Champ de Mars, a-t-il uniquement un effet d’annonce ou peut-il être concrétisé ?
Un comité technique s’est réuni vendredi matin. Nous avons finalisé le nombre de parkings qui s’élève à 1000. Le terrain est alloué au Mauritius Turf Club (MTC). Nous avons déjà établi un contact avec le MTC qui a demandé à être présent à tous les comités techniques. Maintenant, nous travaillons sur la finalisation de la « request for proposal » que nous allons publier dans les journaux locaux. Les entrepreneurs seront appelés à construire le parking, le faire opérer et fournir les services de navette. En parallèle, nous devons prendre en considération le système de drains. Les nouveaux drains seront raccordés aux anciens réseaux. Nous avons demandé des parkings modernes avec un système de carte. Les services de navette couvriront le centre-ville. J’ai également demandé qu’outre les usagers du parking, les personnes qui doivent voyager à travers le centre-ville peuvent aussi bénéficier des navettes.
- À combien s’évalue la contribution de la municipalité pour la deuxième édition de Porlwi by light ?
Nous n’avons aucune contribution en termes de finance. Toutefois, nous contribuons en termes de main-d’oeuvre. Notre équipe de techniciens de la « street lighting and electrical section » a commencé à travailler avec le groupe depuis le jeudi 17 novembre et sera active jusqu’à probablement le 12 décembre. Nous avons à leur payer des heures supplémentaires. Notre contribution c’est de rémunérer nos employés. Au niveau des toilettes publiques, nous avons formulé une demande pour qu’elles restent ouvertes et nous avons des frais à payer pour cela. Pour le ramassage d’ordures, nous fournirons en partie des services afin que le lendemain matin, la ville soit propre. Directement, nous n’avons aucune contribution mais nous devrons payer nos employés et la facture est importante.
- Y-a-t-il une chose que vous avez voulu réaliser pour la capitale et que vous n’y êtes pas parvenu de faire ?
Il y a beaucoup de projets à venir. Mais personnellement, j’attends avec impatience le projet de parking au Champ de Mars, qui sera un grand parking moderne, avec des services de navette sur toute la capitale. J’attends aussi avec impatience le projet des deux gares, avec des stations de bus modernes. Ce projet vise à attirer plus de touristes. Nous avons 1,2 million de touristes qui visitent Maurice et je souhaite que chaque touriste se fasse un devoir de visiter la capitale comme on ne manquera pas de visiter la Tour Eiffel lorsqu’on se rend en France.