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À 41 ans, Noussereen Bibi Dowlut incarne la force et la résilience. Accounts Officer chez Blue Fire, le pôle mode du groupe Hyvec, elle jongle avec les chiffres et les responsabilités du quotidien avec une rigueur admirable.
Mère célibataire de deux garçons de 19 et 11 ans, elle gère seule son foyer depuis une décennie. Entre son métier, sa famille et ses obligations religieuses, elle trouve un équilibre qui lui permet d’avancer avec détermination. Pour cette habitante de Beau-Bassin, le mois de Ramadan est une période de grande spiritualité, mais aussi de défis quotidiens. Entre les réveils aux aurores, les repas à préparer et la fatigue qui s’accumule, elle garde le cap, animée par la foi et l’amour des siens.
Noussereen rêvait d’être hôtesse de l’air, attirée par l’idée de voyager aux quatre coins du monde. Mais elle a fini par abandonner cette idée en trouvant dans les chiffres sa véritable vocation. La comptabilité et l’administration sont devenues son univers, un domaine dans lequel elle excelle. « Manipuler des chiffres me procure une satisfaction unique, une manière de me concentrer, de structurer ma pensée et même d’échapper aux soucis du quotidien », confie-t-elle.
Son travail chez Blue Fire lui permet de mettre à profit son expertise, tout en évoluant dans un environnement stimulant. Mais une fois la journée terminée, c’est un autre rôle qu’elle endosse : celui de maman.
Durant le mois de Ramadan, les journées de Noussereen commencent bien avant l’aube. À 4h du matin, elle se lève pour préparer le Sehri, ce premier repas de la journée avant le lever du soleil. Ensuite, elle réveille ses fils et ensemble, ils accomplissent la Salât-ul-Fajr. Elle dirige cette prière à voix basse, un moment de connexion spirituelle en famille.
Une fois la prière terminée, le sommeil ne revient plus. Plutôt que d’aller se recoucher, elle commence déjà à organiser sa journée : un peu de ménage, quelques préparations pour le dîner du soir, et la planification de tout ce qui doit être fait avant l’iftar, le moment tant attendu de rupture du jeûne.
L’iftar, un moment de partage en famille
Chez les Dowlut, le fils aîné, Naadeer, prend en charge la préparation des fritures et du jus de fruits. Les week-ends, le menu est un peu plus festif avec du alouda préparé par la mère de Noussereen. Son cadet, Nail, quant à lui, rentre de l’école en car et prend le temps de souffler avant d’attaquer ses devoirs. Chez eux, l’entraide est naturelle, chacun apportant sa contribution au bon déroulement de Ramadan.
Mais ce mois de jeûne n’est pas sans difficulté. La chaleur pèse, surtout pour Noussereen qui souffre d’anémie et d’hypotension. Pourtant, elle garde le cap, portée par la foi et la certitude que chaque effort en vaut la peine.
Eid : Une célébration en grand
Si le mois de Ramadan est une période de discipline et de privation, l’Eid est un moment de fête et de renouveau. Une semaine avant, Noussereen entame le grand nettoyage. Les rideaux sont changés, la maison retrouve un éclat neuf, prête à accueillir la célébration. Chez elle, l’Eid s’étend sur trois jours. Entre les invitations à déjeuner et à dîner chez les proches, le temps est à la convivialité. Noussereen, veille à perpétuer les traditions. Chaque année, elle prépare des gâteaux pour les amis et la famille, une manière de prolonger la joie et la générosité de cette fête. Et bien sûr, un détail important ne manque jamais : chacun a droit à des vêtements neufs pour ces trois jours de festivités.
Malgré les responsabilités et les défis, Noussereen garde toujours le sourire. Car, pour elle, le Ramadan et l’Eid sont bien plus que des obligations religieuses : ce sont des moments de transmission, de partage et d’amour, où elle donne à ses fils des souvenirs qui, elle l’espère, les accompagneront toute leur vie.
