Saturday , 18 October 2025

Mon premier Ramadan comme ministre

Nommé ministre du Travail et des Relations industrielles en novembre dernier, Reza Uteem vit cette année son premier Ramadan sous une toute nouvelle dynamique. Entre les exigences d’un ministère en perpétuel mouvement et les aspirations spirituelles propres à ce mois béni, il jongle avec une journée rythmée par les prières, les décisions et les rencontres. Plongé dans un emploi du temps chargé, il trouve pourtant un équilibre entre son engagement religieux et ses responsabilités gouvernementales. Confidence.

Ma journée commence par le Sehri en famille. Je suis entouré de mon épouse et de trois de nos cinq enfants. Malheureusement mes deux filles ainées ne sont pas avec nous, elles étudient en Angleterre. Le Sehri est un moment sacré, et il prend toute son importance lorsque toute la famille se réunit pour ce repas. C’est une occasion précieuse, car, au quotidien, nos obligations respectives nous empêchent souvent de partager un repas ensemble. Je dirais que c’est là le premier bienfait de la journée pour toute famille musulmane.

Ensuite, je me rends à la mosquée la plus proche de chez moi pour accomplir la prière de Fajr. De retour à la maison, je m’adonne à la lecture du Saint Coran, une discipline que je considère essentielle pour quiconque mène une vie très chargée. Je ne peux concevoir de jeûner sans lire le Coran, d’autant plus que Ramadan est avant tout le mois du Coran. Si mon emploi du temps me le permet, je fais une courte sieste matinale, mais bien souvent, mes obligations commencent tôt.

Une fois au bureau, la journée est très intense. Diriger un ministère aussi sensible que celui du Travail et des Relations industrielles signifie être sollicité en permanence. D’un côté, les travailleurs et les syndicalistes me sollicitent pour des problèmes allant des conditions de travail non respectées aux licenciements abusifs, en passant par les salaires impayés. De l’autre, les entrepreneurs viennent me voir avec leurs préoccupations, notamment concernant le recrutement de travailleurs étrangers. Beaucoup d’entre eux se plaignent des délais pour l’obtention des permis de travail. Depuis mon arrivée à la tête du ministère, je m’efforce d’assainir ce secteur, mais la tâche est loin d’être simple. En plus de ces dossiers, de nombreuses autres questions requièrent mon attention au quotidien.

Le soir, je fais mon possible pour rentrer à la maison et rompre le jeûne en famille. Ce n’est pas toujours évident. Si je ne peux me libérer à temps, je fais l’Iftar dans l’une des mosquées de ma circonscription (No 2 – Port-Louis Sud/Port-Louis Central). Par ailleurs, je suis souvent sollicité pour des invitations à l’Iftar, organisées par des ambassades, des associations ou des groupes locaux. Malheureusement, je ne peux répondre à toutes ces invitations, qui peuvent aller jusqu’à quatre ou cinq par soir. J’accorde toutefois une grande importance à ces rassemblements.

Chaque soir, j’accomplis la prière de Taraweeh à la mosquée de Mare-Gravier, située à quelques pas de la résidence de mon père (NDLR : l’ancien Président de la République, Cassam Uteem). C’est une habitude que je perpétue depuis mon enfance. Après la prière, je passe chez mes parents pour partager une tasse de thé avec eux.

De retour à la maison, je reprends la lecture du Coran avant de me plonger dans mes dossiers pour le lendemain. En semaine, durant le mois de Ramadan, je dors très peu, mais je me rattrape durant le week-end.
Ce rythme peut paraître exigeant, mais il ne l’est pas dans un mois aussi béni. Malgré un emploi du temps très chargé, Ramadan se passe très bien. L’essentiel est de trouver un équilibre entre les obligations professionnelles et la spiritualité.

La première PNQ

Je dois souligner que la première semaine de Ramadan a été marquée par ma première Private Notice Question (PNQ) en tant que ministre, posée par le leader de l’Opposition. Elle portait sur le recrutement des travailleurs étrangers. J’ai affirmé qu’une véritable mafia opérait dans ce secteur à Maurice. De nombreux employeurs ont attendu des mois pour obtenir leurs permis. À chaque fois, on leur trouve des excuses, on les harcèle, et, au final, ils sont forcés de changer de recruteur pour que les portes s’ouvrent. Mais bien sûr, cela leur coûte plus cher.
Que chacun en soit assuré : avec moi, il n’y aura pas de place pour la corruption. À bon entendeur, salut.

Fin de Ramadan à La Mecque

Ces dernières années, j’ai eu la chance et le privilège de passer la dernière semaine de Ramadan en famille à Makkah. Cette année encore, j’ai l’intention de m’y rendre. C’est une expérience inoubliable de pouvoir accomplir les prières, et notamment le Taraweeh, derrière les imams de la Grande Mosquée sacrée. Un moment unique de recueillement et de spiritualité.

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