Friday , 29 March 2024
Iqbal Goolamaully et son épouse Nazimabee ont plaidé coupables d’avoir financé leur neveu Zaafir Goolamaully pour rejoindre l’EI.

Frère et soeur présumés djihadistes : Zaafir et Lubnaa Goolamaully auraient rejoint l’État Islamique

Zaafir Goolamaully et sa soeur Lubnaa se seraient laissé gagner à la cause du djihadisme et auraient rejoint le groupe Daesh qui a proclamé en juin 2014 le califat de l’État islamique (EI) sur un territoire qui s’étend de la Syrie à l’Irak.Depuis une semaine la nouvelle fait le tour du pays après l’interpellation de Mohammed Iqbal Goolamaully et de son épouse Nazimabee, un couple mauricien installé en Angleterre. Mohamed Iqbal et son épouse ont plaidé coupables d’avoir financé leur neveu Zaafir Goolamaully pour rejoindre l’EI. Ce couple mauricien qui vit à Streatham, dans le sud de Londres avait été coffré par la Counter Terrorism Command du Metropolitan Police Service en 2015 pour avoir viré Rs 11 826 sur le compte d’un intermédiaire de Daesh basé en Turquie. Il était en contact avec Zaafir sur WhatsApp et a organisé son départ de Maurice pour rejoindre les rangs de Daesh en Syrie. Zaafir avait quitté le pays pour Dubayy en 2014. Son rôle consistait à patrouiller la frontière turque et il devait se battre contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan. Iqbal Goolamaully et son épouse étaient aussi en contact avec la soeur de Zaafir, Lubnaa Goolamaully. Celle-ci aurait rejoint son frère en mars 2015. Selon les enquêteurs, dans un message intercepté de Lubnaa à son oncle Iqbal, elle disait que Zaafir lui avait acheté une arme et que ce dernier aurait dit à son oncle qu’il avait reçu une formation pour le maniement d’armes et qu’il allait bientôt se battre à l’Est de la Syrie.

Zaafir et sa soeur étaient des adolescents normaux issus d’une famille éduquée et sans histoire. Étudiant au collège Royal de Curepipe, Zaafir était très intelligent . Il aimait la musique rock et ne parlait que très rarement de ses sentiments à ses amis. Selon ses professeurs, Zaafir était un élève brillant et ne manquait jamais de faire ses devoirs. Personne au collège n’a jamais constaté de tendances extrêmes chez lui, ni n’a-t-il jamais discuté de religion, de l’islam ou de radicalisation. Zaafir avait des amis de toutes les communautés et ses potes le considéraient comme un vrai Mauricien. Tous ses amis sont choqués par sa prise de position pour l’État islamique et son engagement aux côtés des djihadistes. Il n’a jamais parlé à personne de son désir de quitter le pays. En 2014, il s’était intéressé aux chansons rock et s’est laissé pousser une barbe pour suivre la tendance. Tous ceux qui l’ont connu de près sont unanimes à dire que Zaafir n’a pu faire une chose pareille ni pris une décision pour rejoindre l’EI avant de quitter le pays. « C’est sûr que c’est en Syrie qu’on lui a fait un bourrage de crâne », nous dit un proche. D’autres disent que leur ami n’a pas le droit de quitter Daesh et sa vie est menacée. Un ex-étudiant avance que la soeur de Zaafir est entre les mains des combattants et qu’il n’a pas le choix que de continuer à combattre. Est-il en Syrie pour raison humanitaire? « Peut-être », disent ses amis.

Lubnaa, ex-étudiante du collège Queen Elizabeth, est une fille intelligente. Ses amies de classe la décrivent comme une fille normale et douce. Elle ne faisait pas son âge, 17 ans. Lubnaa parlait peu et ses voisins ne la voyaient que très rarement à la sortie des leçons particulières. Ses proches sont choqués et disent ne pas comprendre le changement de Lubnaa qui avait un avenir très brillant. Tout comme son frère, Lubnaa ne discutait jamais de religion avec personne. En sortant de l’école coranique qu’elle fréquentait, elle ne parlait jamais des tendances radicales, ni de Daesh ni de la Palestine . Les voisins de la famille Goolamaully décrivent ses membres comme des gens sans histoire, raffinés et ouverts à tous les courants. À Vacoas où ils habitent ,ils vivent très renfermés et ne sortent que pour aller travailler. Le père et la mère de Zaafir et Lubnaa sont enseignants du secondaire. « Personne n’est à l’abri », fait ressortir une dame. « Comment Zaafir et Lubnaa ont-ils pu se radicaliser alors qu’ils étaient entourés des parents très ouverts? », se demande-t-elle. Nous avons essayé d’entrer en contact avec Rechad Goolamaully pour nous parler de ses enfants mais à chaque fois il nous a dit qu’il préfère laisser les choses se calmer auparavant.

Commentaires

A propos de Rahim Murtuza

Ceci peut vous intéresser

Faizal Jeerooburkhan

Pour une campagne électorale plus transparente : Think Mauritius propose plusieurs mesures novatrices

Lors d’une conférence de presse le mercredi 28 février dernier, Feizal Jeeroburkhan de Think Mauritius …