Forte de ses 15 ans d’expérience dans le domaine de l’entrepreneuriat, Rowzidabee, 57 ans, n’hésite pas à relever les défis et à se lancer dans de nouveaux projets. Nous avons rencontré à Latapie, Brisée Verdière, la vice-présidente de l’Association des Femmes Entrepreneures de Flacq. Rowzidabee s’est lancée il y a 15 ans dans la production de chips de bananes et de pommes de terre. Avec le temps, elle a diversifié ses activités et tout récemment, elle a commencé la production de nouilles fraîches. « J’aime apprendre afin d’augmenter mes connaissances et découvrir quelque chose de nouveau. Après avoir suivi des cours dans la production de nouilles, je me suis lancée dans ce domaine. Je suis très heureuse d’avoir fait ce choix, » révèle-t-elle.
Depuis son jeune âge, Rowzidabee savait déjà quoi faire dans la vie. Ses parents travaillaient pour leur propre compte et elle voulait leur emboîter le pas. Quand elle s’est mariée, avec l’aide de son époux Sheik Illias, petit à petit elle s’est mise elle aussi à son propre compte. C’était pour contribuer au budget familial avec les frais de scolarité élevés des enfants.
Après le mariage de ses enfants, elle a eu plus de temps libre et a commencé à suivre des cours pour approfondir ses connaissances et élargir ses horizons. Elle y a pris goût et a fini par en suivre une bonne douzaine. Elle nous confie qu’elle a choisi de ne plus faire des chips car la concurrence était rude et le prix des bananes avait flambé. « Le marché des chips est vraiment saturé. Il y a beaucoup de personnes qui ont commencé à produire différents types d’amuse-bouche. Cela devenait difficile. Donc, il était temps de passer à autre chose, » dit-elle.
La production de nouilles
Elle a donc dû investir dans l’achat d’un appareil pour la production de nouilles. Toutes ses économies y ont passé. C’était se lancer en terrain inconnu certes mais il lui fallait prendre le risque et foncer car l’aventure des chips était bel et bien terminée. Elle met la main à la pâte très tôt le matin avec le concours de son époux et d’une dame. « La production des nouilles est très délicate et demande beaucoup de patience. Nous devons être prudents quand nous pétrissons la pâte. A mesure que nous travaillons, les étapes deviennent plus faciles, » relate-t-elle.
En deux heures, elle peut produire environ 50 livres de nouilles. Pendant les weekends, les demandes sont plus conséquentes que pendant les jours de semaine quand elle ne produit qu’environ 25 à 30 livres seulement. « De petits restaurants nous achètent des nouilles et parfois nous prenons des commandes de particuliers, » ajoute-t-elle.
Malgré les difficultés, elle ne baisse jamais le bras. Selon elle, il y a des jours où les commandes sont très minimes, mais elle reste positive. « Dans ce domaine aussi, la compétition est féroce mais j’ai confiance en moi-même. J’ai une vision, » dit-elle.
Fruits cristallisés
Rowzidabee confectionne aussi des fruits cristallisés qu’elle commercialise à travers l’île. Comme chaque fruit ou légume a sa saison, elle reste attentive aux produits proposés sur les étals des marchés aux puces. Ses fruits cristallisés sont très appréciés. « Beaucoup de gens m’ont fait des compliments par rapport à mes produits. Ils disent que j’ai une main magique. Le secret de ma recette est l’amour que j’ai pour ma profession. Je prends mon temps à bien préparer les fruits. Je prends des commandes par rapport à la demande des personnes, » confie-t-elle.
En tant que la vice-présidente de l’Association des Femmes Entrepreneurs de Flacq, elle cible les femmes de la région et les encourage de venir de l’avant avec leurs idées. « Il y a beaucoup de femmes qui ont le savoir-faire mais elles n’ont pas de visibilité. Nous travaillons dans ce sens. Nous apportons notre soutien aux femmes dans la région. Nous savons que gérer une petite entreprise est difficile et que ce n’est pas évident de faire de la publicité. C’est pour cette raison que nous organisons des foires, » dit-elle.
Produits innovants
Dans les mois à venir, Rowzidabee va introduire des nouveaux produits sur le marché local qui sont très bénéfiques pour la santé. « Nous avons déjà entamé les procédures et nous attendons avec impatience le lancement des nouveaux produits qui vont changer la vie des Mauriciens, » laisse-t-elle entendre tout en se gardant de nous dire de quels produits il s’agit. Cependant, elle n’en fait aucun secret sur son rêve le plus cher : agrandir sa petite entreprise afin de pouvoir créer plus d’emplois pour les femmes.