Les vidéos faisant montre de brutalité policière actuellement en circulation sur les réseaux sociaux ne seraient que « the tip of the iceberg ». D’autres vidéos et témoignages sont attendus la semaine prochaine.
La semaine écoulée a été marquée par la publication de plusieurs vidéos, montrant des officiers de la police, notamment de la Criminal Investigation Division (CID), torturer des suspects en détention avec notamment l’utilisation de pistolet à impulsion électrique ou taser. Il y a eu aussi ces vidéos, moins violentes, certes, mais tout aussi humiliantes où des suspects deviennent l’objet de plaisir des policiers, ceux-ci étant appelés à chanter l’hymne national, des chants religieux, entres autres.
Depuis, plusieurs victimes qui s’étaient jusqu’ici murées dans le silence sont sorties de l’ombre pour dénoncer les actes de brutalité perpétrés à leur encontre pendant qu’elles étaient entre les mains des policiers. Hier, dans un entretien accordé à l’émission Spotlight, l’ex-épouse d’un sergent de police qui faisant partie de la CID de Terre-Rouge, est venue expliquer comment elle-même a été victime de cette bande, alléguant avoir été kidnappée, séquestrée et violentée.
Tout porte à croire que les témoignages et dénonciations devront se multiplier dans les jours à venir. Car, durant la matinée de ce samedi 4 juin, Linion Pep Morisien (LPM), un panel d’hommes de loi, de psychologues et d’homme religieux ont rencontré d’autres victimes et témoins de brutalité policière. Lors d’un point de presse en fin d’après-midi, hier, José Moire de LPM parle de témoignages « glaçants ». « L’ampleur du problème dépasse ce que nous avons vu jusqu’ici sur les vidéos en circulation », dit-il, précisant que des photos ont aussi été remises par les victimes.
Neena Ramdenee abonde dans le même sens et parle, elle, de témoignages poignants. « J’ai appris que des détenus ont été appelés à marcher sur des glaçons. Ena finn gagne coute taser dans la bouss ek dan zorey. Des victimes ont perdu de leur faculté. C’est impensable », dit-elle.
Special Cell
Le Commissaire de police, Anil Kumar Dip, a mis sur pied une « special cell » au Central Criminal Investigation Department pour enquêter sur les cas de torture. Cette équipe a été placée sous le commandement du Deputy Commissionner of Police (DCP) Heman Jangi, patron du CCID, depuis le jeudi 2 juin. Cette équipe compte passer au peigne fin les détails entourant les allégations de torture des suspects par les limiers de la CID de Terre-Rouge. À tour de rôle, après les victimes, les différents policiers concernés seront appelés à fournir leurs explications. Trois policiers qui étaient affectaient à la CID de Terre-Rouge en 2019 ont été arrêtés pour l’heure.