Friday , 12 September 2025
Reza Uteem

Réforme d’envergure du permis de travail : le ministre Reza Uteem impose sa marque

Pas question de laisser perdurer les dérives. Reza Uteem, le ministre du Travail, passe à l’action et frappe vite en quelques mois seulement.

Un plan de réformes approuvé par le gouvernement, vendredi, vise à mettre fin aux abus : fin des quotas arbitraires, encadrement des agences, contrôle renforcé du recrutement et contribution obligatoire des employeurs à un fonds pour le bien-être des migrants. Une réforme de rupture, qui promet de redessiner les règles du jeu dans l’emploi étranger.

Depuis son arrivée au ministère du Travail et des Relations industrielles, Reza Uteem, n’a pas tardé à donner le ton. Il avait promis de mettre de l’ordre dans un secteur gangrené par la fraude, la corruption et les abus, en particulier à l’égard des travailleurs étrangers. Fidèle à son engagement, le ministre s’est rapidement mis au travail pour élaborer un plan de réformes visant à rétablir l’éthique, à renforcer la transparence et à redonner de la dignité à des milliers de migrants.

« C’est un ministre qui ne laisse pas traîner les choses », confie un haut fonctionnaire, soulignant la cadence soutenue imprimée par Reza Uteem. Moins de dix mois après son installation, un rapport élaboré par un comité interministériel a été avalisé par le Conseil des ministres, ouvrant la voie à une refonte complète du système des permis de travail.

Fin du système de quotas arbitraires

La réforme prévoit d’abolir le principe des quotas préétablis, souvent critiqué pour son opacité. Désormais, les employeurs devront démontrer leur incapacité à recruter localement avant de pouvoir embaucher un travailleur étranger. Cette mesure entend protéger l’emploi mauricien tout en répondant aux besoins concrets des entreprises.

Des garde-fous contre les abus

La durée maximale de séjour des travailleurs étrangers sera plafonnée à dix ans, tous secteurs confondus. En parallèle, la réglementation des agences de recrutement privé sera revue pour assurer davantage de transparence et d’éthique dans leurs pratiques. L’objectif est clair : mettre fin aux intermédiaires douteux et aux circuits parallèles qui exploitent les travailleurs migrants.

Coopération et hébergement encadré

Pour assainir le processus, des protocoles d’accord seront signés avec les pays pourvoyeurs de main-d’œuvre afin de garantir un recrutement régulier et ordonné.

Autre innovation importante : le système de logement collectif. Les nouveaux règlements prévoient que le permis de logement (LAP) sera octroyé directement aux propriétaires des bâtiments, et non plus aux employeurs, afin d’éviter les situations de dépendance et de contrôle abusif.

Procédures numériques

L’Economic Development Board (EDB) modernisera la plateforme nationale de e-licensing afin de permettre la soumission et le traitement simultanés des demandes de permis de travail et de logement. Le système sera élargi au suivi des contrats, à l’émission de permis électroniques et aux certificats d’exemption. Cette digitalisation vise à réduire les lourdeurs administratives et à éliminer les zones grises propices à la corruption.

Bien-être et protection des migrants

Un fonds spécial sera mis en place, alimenté par une contribution annuelle de Rs 500 par travailleur, versée par les employeurs. Il servira à financer les frais de subsistance ou de défense légale des migrants en cas de litige. En parallèle, des opérations conjointes avec le Passport and Immigration Office cibleront les étrangers travaillant avec un visa touristique ou sans permis valide.

Étudiants étrangers sous surveillance

Les établissements d’enseignement supérieur devront instaurer un mécanisme de suivi afin de garantir que leurs étudiants étrangers respectent la loi en matière de travail, notamment en ce qui concerne le nombre d’heures autorisées.

Mise en œuvre

Certaines mesures nécessiteront des amendements législatifs et des consultations supplémentaires. Un comité de suivi, placé sous l’égide du ministère du Travail et comprenant le Bureau du Premier ministre, le Passport and Immigration Office et l’EDB, supervisera l’application de ces réformes.

Avec ce train de mesures, Reza Uteem veut frapper fort : éliminer les passe-droits, encadrer strictement les recrutements, protéger les migrants et, surtout, redorer l’image d’un secteur longtemps miné par les irrégularités.

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