La finale du National Urdu Drama Festival a eu lieu mardi dernier à la Serge Constantin Hall, Vacoas. Le prix de la meilleure pièce est décerné à « Meri Zameer Meri Adalat Hai » de la SSS Simadree Virahsawmy, celui de meilleur acteur à Yousouf Soubratty de la SSS Rajcoomar Gajadhar et celui de la meilleure actrice à Amirah Suffee toujours de la SSS Simadree Virahsawmy.
Yousouf Soubratty n’est pas un inconnu du National Urdu Drama Festival. C’est la sixième fois qu’il est sacré meilleur acteur. Enseignant d’ourdou à la SSS Rajcoomar Gajadhur à Flacq, il s’est dit à l’aise comme acteur de théâtre.
Les conseils de Yusuf Soubratty
1. Maîtrisez la langue ourdoue. Les erreurs de prononciation vous font perdre beaucoup de points pendant les compétitions.
2. Pour supprimer votre peur de la scène, vous devez pratiquer beaucoup lorsque vous êtes seul et également lorsque vous êtes en groupe. Commencez par pratiquer de petits actes. Avec le temps, vous serez confiant pour faire face au public.
3. De nombreux problèmes inattendus peuvent surgir sur scène ; vous ne devez jamais perdre votre calme. Improvisez, ne laissez pas les gens remarquer vos erreurs.
4. La règle d’or : la pratique vous fait devenir parfait. Cette règle est vraie dans tous les domaines, y compris le théâtre.
5. Sacrifiez un peu de temps libre pour vous consacrer à des sessions pratiques. Au collège, on peut utiliser le temps libre pour pratiquer des pièces.
6. Voyez autant de pièces que vous pouvez. Pratiquez les points forts d’autres acteurs et apprenez des faiblesses d’autrui.
Amirah Suffee, meilleure actrice
« Je suis très heureuse et satisfaite de ma performance. Mes amis et le directeur de la pièce m’ont beaucoup soutenu pendant mes sessions de pratique. Nous avons débuté le 24 mars 2017. On a fait beaucoup de répétitions pour arriver jusque là. Je dis mille mercis aux personnes qui m’ont encouragée pour participer, » dit Amirah Suffee.
« Meri Zameer Meri Adalat Hai », meilleure pièce
«J’ai choisi l’acte de « Meri Zameer Meri Adalat Hai » parce qu’il contient un message fort pour la nouvelle génération. Beaucoup d’enfants maltraitent leurs parents et n’ont aucun respect pour eux. Il est grand temps qu’ils apprennent à être reconnaissants. Des filles souvent quittent le toit de leurs parents si ces derniers agissent avec sévérité. Les jeunes ont beaucoup à apprendre de cette pièce, » affirme Shameem Edoo, habitant de Brisée Verdière.
Liste des récompensés
Meilleur acteur: Soobraty Mohammad Yousouf
Meilleur actrice: Suffee Bibi Amirah
Meilleure mise en scène: Shameem Edoo pour Meri Zameer Meri Adaalat
Meilleur écrivain local: Sameer Conhye
Meilleur décorateur: Parweeza Ramputh
Deuxième meilleur acteur: Mohammudally Fayaz Ali
Deuxième meilleur actrice: Monibahal Shaariyah Bibi Mehanaaz
Meilleure directrice: Beebee Suhailah Mohungar
Meilleur esprit d’équipe: Le collège de Queen Elizabeth
Prix du jury: Caunhye Sameerah, Renana Ashrafi, Perou Amira, Riyaad Khodabux
Les trois pièces en finale
« Mera Zameer Meri Adaalat He » Simadree Virahsawmy SSS
Rashida vit avec sa mère et ses deux filles, Zeenat et Farheen. Zeenat est une fille responsable qui respecte les aînés, mais Farheen se rebelle toujours et elle est amoureuse d’un non musulman. En apprenant cela, toute la famille est en peine et demande à Farheen de ne pas quitter la maison pour aller vivre avec son copain. Cette pièce a remporté 3 prix. Elle brosse le portrait de nombreuses familles musulmanes à Maurice. Elle se termine par les conseils de Rashidah et les problèmes qu’elle a rencontrés quand elle avait fui avec un garçon non musulman à l’époque. Farheen est finalement éclairée et demande pardon à sa famille. L’acte se termine par une forte émotion. L’audience n’a pas pu retenir ses larmes.
Sarasimgy par Deewana Group
Un avocat est occupé à travailler dans son bureau durant la nuit, quand soudain, un étranger le dérange. Qui est-il? Que veut-il ? Bien que la pièce soit une comédie, elle transmet un message fort. Nous apprenons à la fin que l’étranger travaille pour une compagnie d’assurances. En dépit d’être un grand avocat, il n’a pas pris une assurance vie et n’a rien fait pour protéger sa famille à l’avenir.
Aaj Ki Gounj par S. Jugdambi SSS
Begum, une femme d’affaires, reste éternellement agitée car elle n’a pas entendu parler de son fils qui est parti en Amérique pour ses études supérieures. Un jour, une inspectrice vient lui parler de son fils. Que ressent-elle et comment réagit-elle? Begum est complètement brisée quand elle apprend que son fils a été arrêté en Amérique pour avoir rejoint un groupe terroriste et avoir eu recours à des actes terroristes. Elle est prête à sacrifier toutes ses richesses pour sauver son fils ; ce qui semble pourtant impossible. L’inspectrice fait comprendre à Begum que la bonne orientation de l’enfant est primordiale. Les derniers gestes de Shariyaah Monibahal dans le rôle de Begum sont remarquables et ont captivé l’audience quand elle sombre dans la folie.
L’au-revoir de Rashid Neerooa
Cette année sera marquée par le départ à la retraite de Rashid Neerooa, le Principal Arts Officer et le lancement de son livre « Watan Ka Qarz » par Farouq Rujul qui comprend des pièces de théâtre en ourdou. Soulignons que Rashid Neerooa a aidé considérablement dans la promotion de l’ourdou à Maurice à travers le théâtre. Il a donné la touche moderne à ses pièces qui portent sur les problèmes de la société. L’ICAC a récompensé les participants dont les pièces évoquent le combat contre la corruption. Neerooa a saisi l’occasion pour encourager les étudiants présents à jouer plus de pièces avec pour thème la corruption. « Avec une vingtaine d’officiers à ICAC, nous ne pouvons pas sensibiliser une population de 1.5 million d’habitants. C’est la responsabilité de chaque Mauricien de promouvoir la lutte contre la corruption dans notre pays. Les pièces de théâtre peuvent aider beaucoup dans cette direction, » souligne l’officier Awotawa, le représentant de l’ICAC.