Entre la Covid-19 et la dengue, Mahfouz Moussa Cadersaib, maire de Port-Louis, a eu du pain sur la planche durant la période de confinement. Il se réjouit toutefois d’avoir pu, durant le Ramadan, consacrer plus de temps aux prières et à sa passion qu’est le jardinage.
Sacrifice. C’est ainsi que le Lord-maire résume le Ramadan cette année qu’il juge différent des années précédentes. « Couvre-feu sanitaire oblige, les mosquées n’ouvrent plus leurs portes aux fidèles. Un sacrifice qu’on doit faire pour ne pas s’exposer au virus et prendre le risque d’infecter par la suite nos proches et toute la population », dit-il. C’est donc chez lui, à la maison, que le premier magistrat de la ville accomplit ses prières. Cela ne l’empêche pas pour autant d’avouer que les Taraweeh le soir à la mosquée lui manquent particulièrement. Et pour cause, Mahfouz Moussa Cadersaib avait ses petites habitudes. Des fois, il se rendait à la mosquée de la rue St Georges et des fois à celle de la rue St James, à Ward IV. « Mais on se doit d’accepter et de se soumettre à la volonté d’Allah et il faut aussi respecter les règles du confinement », rappelle-t-il.
Mais sur une note positive, notre interlocuteur indique le Ramadan durant le confinement lui a permis de consacrer plus de temps aux prières, car il s’arrangeait pour terminer le travail et rentrer à la maison plus tôt. « Dès que je rentre, je prends un bain et je me repose jusqu’à la salaat-ul-Asr. Je consacre ensuite une trentaine de minutes au jardinage qui, d’une part est ma passion et d’autre part me permet aussi de consommer des légumes frais de mon potager. J’en profite aussi pour faire la lecture du Coran et la rupture du jeûne se fait en famille; mon épouse, mes deux enfants, ma tante et moi », dit-il.
Pas de «confinement»
Le lord-maire explique qu’il n’y a pas eu de confinement en tant que tel pour lui, car il devait se rendre à l’hôtel de ville tous les jours. Il fallait, dit-il, s’occuper des affaires urgentes de la mairie et s’assurer du maintien des services essentiels. « J’étais plus actif pendant le confinement qu’en temps normal », dit-il d’un air amusé.
Selon ses dires, il arrivait au bureau vers 8h45. Dépendant de son emploi du temps, il restait jusqu’à 13h ou 15h, sa journée étant jalonnée essentiellement de réunions et de visites sur le terrain. « Malgré un effectif réduit, je devais, par exemple, m’assurer que le service de voirie fonctionne convenablement de sorte à ce que la capitale reste propre, sachant qu’avec le confinement, la quantité de déchets ménagers générés par les foyers a augmenté », avance-t-il. Il précise d’ailleurs que son plus gros souci, durant le confinement, a été le « illegal dumping ».
Mahfouz Moussa Cadersaib explique que la mairie a aussi profité de cette période de confinement pour entreprendre un vaste exercice de nettoyage et de désinfection des infrastructures qui tombent sous la gestion de la mairie : marché central, foires, gares routières, abris bus. Quasiment tous les lampadaires défectueux de la capitale, souligne-t-il, ont été remplacés. Les jardins et les aires de jeu pour les enfants auraient aussi été nettoyés. « Je m’assure que le travail est fait et j’attends ensuite les ‘feedback’ de mes chefs de département », fait-il ressortir.
En sus de la Covid-19, le Lord-maire s’est retrouvé avec un autre problème sur les bras : la dengue. Raison pour laquelle, dit-il, la mairie a été appelée à se montrer doublement vigilante. Un comité technique, précise-t-il, a d’ailleurs été institué pour se pencher sur cette épidémie qui sévit dans plusieurs endroits de la capitale. « Les travaux consistent à nettoyer les drains, les ruisseaux ou encore les terrains en friche. Nous bénéficions pour cela de la collaboration de plusieurs ministères et des élus de la mairie. Je dois d’ailleurs les remercier tous pour le bon travail qu’ils ont accompli, de surcroit durant la période de confinement », déclare-t-il.
Eid en famille à la maison
Selon Mahfouz Moussa Cadersaib, il n’y aura pas de grand changement le jour de l’Eid cette année. « Normalement ce jour-là, c’est déjeuner en famille. Etant donné que mes frères et moi habitons à proximité, rien ne va donc changer de ce côté-là. À l’exception de ma sœur qui ne va malheureusement pas pouvoir faire le déplacement cette année », dit-il. Aussi, il se dit triste à l’idée de ne pas se rendre chez les parents de son épouse où ils sont généralement invités pour le dîner. « Malheureusement, cette année ce ne sera pas possible. C’est par ‘videocall’ qu’on va se parler », prévoit-il. Et de conclure : « Je souhaite Eid Mubarak à tous les Mauriciens et spécialement les habitants de Port-Louis ».