La magistrate Shavina Jugnauth a condamné fermement les actes de violence survenus le 21 octobre 2023 à La Citadelle, à Port-Louis, et rejeté la demande de remise en liberté sous caution de sept prévenus.
Ces personnes, Mohammad Anfaal Khodadin, Mohammad Imteeaz Tourabaly, Sooltan Sorabally, Muzaffar Ali Muhammad Raeez Salauroo, Ally Zameer Khan Batchkhan, Noor Mohammad Ally Hosanee, et Muhammad Ajmal Aniff Imrit, étaient prétendument impliquées dans un incident où un groupe de personnes avait perturbé un concert à La Citadelle dans la soirée du 21 octobre.
La magistrate a retenu quatre objections pour Mohammad Anfaal Khodadin et Mohammad Imteeaz Tourabaly, notamment l’interférence avec des témoins, la manipulation de preuves, la sécurité personnelle et la sécurité du public. Des preuves directes, telles que le témoignage de la police et les images des caméras de surveillance, ont été citées pour justifier leur détention en attendant le déroulement de l’enquête. La magistrate a souligné que l’incident avait mis en danger la vie du public et que les accusés représentaient un danger potentiel pour la sécurité publique.
Pour les cinq autres prévenus, la magistrate a retenu trois objections, mais a rejeté l’objection de manipulation de preuves, car aucun objet incriminant n’avait été trouvé lors des perquisitions à leurs domiciles. Elle a exhorté la police à conclure rapidement l’enquête pour ne pas causer de préjudice aux prévenus. En conséquence, les sept accusés seront détenus en attendant leur prochaine comparution devant la Bail and Remand Court (BRC) le 20 novembre 2023. La magistrate a souligné la gravité des actes de violence et la nécessité de garantir la sécurité publique dans cette affaire complexe.
De plus, la police a informé la magistrate qu’elle n’objecte pas à la remise en liberté sous caution de Muhammad Anas Ruksheed Lallmahomed, arrêté dans le cadre de cette même affaire. La magistrate a fixé une caution de Rs 25 000 et une reconnaissance de dette de Rs 500 000 pour sa libération sous caution, avec des conditions strictes, notamment l’obligation de se présenter quotidiennement au poste de police le plus proche de son domicile et l’interdiction de contacter d’autres personnes impliquées dans l’affaire.
Mécontentement
Me Shafik Cassim, représentant les intérêts de son client Noor Mohammad Ally Hosanee, dit respecter la décision du tribunal, mais a exprimé son mécontentement face au délai supplémentaire de 15 jours réclamé par la police pour mener l’enquête, ainsi qu’aux objections basées sur l’appartenance religieuse.
Il a souligné que son client n’a pas été identifié comme l’auteur des dégradations. Il a également critiqué l’argument selon lequel la sécurité des accusés serait menacée en raison de leur religion. Me Cassim espère que la police achèvera son enquête avant la prochaine comparution des suspects le 20 novembre et que les objections à leur libération seront levées. Il représente également M. Choomka et attendra la décision du DPP le 8 novembre au lieu d’insister sur la libération conditionnelle prévue pour le 6 novembre.
Le Muslim Citizen Council (MCC), dans un communiqué daté du 1er novembre 2023, se dit « très préoccupé » par ce qui s’est passé à La Citadelle et les évènements qui ont suivi. Le MCC recommande de mettre l’accent sur les enseignements de l’Islam pour sortir de la crise sociale actuelle. Le MCC considère que « les succès passés et présents de nombreuses communautés ont été alimentés par la pensée positive ». Pour sortir de la situation actuelle, le MCC demande de se concentrer sur l’éducation, l’emploi, et la croissance spirituelle, « en abandonnant les ruminations sur le passé et en adoptant une approche équilibrée, modérée et positive pour résoudre les problèmes ».