Une campagne transparente, l’évitement de la fraude et de la corruption, ainsi que la promotion de la méritocratie sont les principales demandes formulées par The Muslim Footprint lors d’un événement auquel étaient invités des parlementaires et des candidats musulmans potentiels aux prochaines élections générales.
Lors de cet événement, qui s’est tenu dans la soirée du mercredi 11 septembre au Sir Abdul Razack Mohamed Hall à Phoenix, les membres de The Muslim Footprint ont adressé des recommandations aux candidats musulmans pour les prochaines élections générales. « Nous leur demandons de mener une campagne propre et pacifique, en particulier dans les zones à concentration musulmane. Nous insistons sur la nécessité d’éviter les abus, la fraude et la corruption. Enfin, il est impératif que la méritocratie prévale. Aucun musulman ne doit agir de manière injuste envers des citoyens d’autres communautés. C’est contraire à nos principes et enseignements », a souligné Djouneid Fatemamode, le président de l’organisation.
Dans la foulée, il a annoncé la prochaine diffusion d’un « Muslim White Paper » au sein de la communauté. Son objectif est de recueillir les diverses demandes de la communauté musulmane, en se fondant sur les cinq piliers des ‘maqasid al shariah’ : la préservation de la vie, de l’intellect, de la religion, des biens et de la famille. « En vertu de l’un de ces principes, nous avons demandé que le jour férié pour l’Eid-ul-Adha soit rétabli dès l’année prochaine, car l’absence de ce jour férié cause un préjudice considérable aux musulmans. Par exemple, une cérémonie de remise des diplômes avait été programmée le jour de Bakr’Eid, et certains ont eu à se rendre aux casernes centrales pour des tests de conduite, car les institutions fonctionnent normalement ce jour-là. Cela empêche les musulmans de célébrer leur foi de manière appropriée », précise-t-il.
Méritocratie
Lors de cette rencontre, le « manque de méritocratie » à l’égard des élus musulmans a aussi été décrié. « Nous avons évoqué deux exemples qui, selon nous, ne reflètent pas la méritocratie prônée par certains partis politiques. D’abord, le cas de Zahid Nazurally, le Deputy Speaker de l’Assemblée nationale. Bien que sa gestion soit largement admirée par la population lorsqu’il préside, il n’a pas été sélectionné pour succéder à l’ancien Speaker, Sooroojdev Phokeer. Ensuite, le cas de Shakeel Mohamed : malgré une performance appréciée et jugée satisfaisante en tant que Leader de l’Opposition, il a été contraint de céder sa place à un autre membre de son parti, dont les résultats à ce poste sont diversement évalués », dit-il. Dans ces deux situations, estime Djouneid Fatemamode, des considérations diverses auraient conduit ces représentants de foi musulmane à faire des compromis et à se sacrifier.
Toutefois, selon le président de Muslim Footprint, de nombreux Mauriciens de foi musulmane ont fait preuve d’excellence lorsqu’ils ont occupé des postes importants, voire constitutionnels. Il cite notamment Cassam Uteem, ancien président de la République, Raouf Bundhun, ancien vice-président, Rashid Beebeejaun, ancien Deputy Prime Minister, et Razack Peeroo, ancien Speaker de l’Assemblée nationale. « C’est pourquoi, au Muslim Footprint, nous restons sceptiques quant aux assurances données par certains partis concernant la nomination d’un député musulman au poste de numéro 3 du gouvernement. Nous estimons qu’il est temps pour toutes les formations politiques aspirant à gouverner de considérer un partage équitable du poste de Premier ministre avec un membre de la communauté musulmane », a-t-il réclamé.