Alors que ses parents et autres proches multipliaient les démarches pour recueillir l’argent nécessaires pour qu’il puisse se faire opérer à Maurice, Mohammed Irshad Boyragee a poussé son dernier soupir à la clinique Fortis Darné dans la matinée du samedi 28 mai.
Le cas de Mohammed Irshad Boyragee, 28 ans, a ému plus d’un surtout sur les réseaux sociaux où plusieurs associations faisaient des « dua requests » pour le jeune homme. Ses parents sollicitaient l’aide des frères et sœurs mauriciens afin que leur fils puisse se faire opérer à la clinique Darné. Les ‘posts’ étaient partagés par des centaines d’internautes et des messages étaient envoyés sur WhatsApp. Les proches d’Irshad avaient bon espoir que ce dernier allait subir son intervention et retrouver une vie normale. Cependant, le Créateur en a décidé autrement. Hier matin, samedi 28 mai, Irshad Boyragee a poussé son dernier soupir sur son lit d’hôpital. Vendredi matin, nous nous sommes entretenus avec son père qui nous a raconté comment son fils était gravement malade.
En effet, Mohammed Irshad Boyragee, qui exerçait comme coiffeur et qui est originaire de Curepipe, était dans une situation délicate à la clinique Fortis Darné depuis deux semaines. Il souffrait de complications rénales suite à une pathologie de valves entraînant une insuffisance cardiaque. Son père Ashraf Boyragee a été sur tous les fronts pour trouver la somme de Rs 3,4 millions pour sauver son fils. Malheureusement, ce ne sera plus nécessaire à présent. Cependant, il nous a fait part que son fils a été victime de négligence à l’hôpital. Au mois de février 2022, Irshad Boyragee souffrait d’insuffisance rénale et a été admis à l’hôpital Jawaharlal Nehru pour des séances de dialyse. « Dan lopital, mo garson fin gagne infection dan so le corp ek lin malad boucou », nous a-t-il dit. Il est ensuite retourné chez lui après deux semaines mais tombe gravement malade une fois de plus.
Irshad Boyragee est transporté à l’hôpital et le médecin lui prescrit des antibiotiques pour une période d’un mois. Il est admis encore une fois pour deux semaines. « Li ti gagne infections, zot met li dans ene la salle rempli avec patients, toilette et salle des bain malpropre », laisse-t-il entendre. Le jeune homme aurait dû passer un scanner à l’hôpital Jawaharlal Nehru, mais malheureusement l’appareil est tombé en panne et il est référé à l’hôpital Victoria, Candos. « Lambilans fin amen li ver 12h10 ek 12h25 ti fini fer so scan. Mé lambilans fin blier vin pren li ek mo garson fin reste lor fauteuil roulant ziska 17h30 san manzer ni boir », a dénoncé son père.
Des frais de clinique à s’acquitter
Ashraf Boyragee nous a aussi déclaré que lorsqu’il a rendu visite à son fils à l’hôpital Jawaharlal Nehru, il avait découvert avec stupeur que « zegui serum fin sorti depi so la veine ek disang pe couler alor ki ban infirmier ti fer le tour la table pe blaguer. » Il prend alors la décision de transférer Irshad à l’unité des soins intensifs de la clinique Fortis Darné pour des soins plus appropriés. « Mo fin gagn sok kan clinik fin reclame moi la somme de Rs 1,2 million. Mé mo fine tracer ek mo fin puise dans tou reserve pou paye zot », soutient-il. Irshad Boyragee était admis à la clinique et devait subir une importante opération chirurgicale pour remplacer une valve qui permettrait de sauver sa vie. Cette intervention allait coûter plus de Rs 3 millions. Mais le sort en a décidé autrement.
Les funérailles de Mohammed Irshad Boyragee ont eu lieu samedi. Ses parents remercient tous ceux qui les ont aidés et demandent à tous de prier pour que leur fils soit accueilli dans le Jannat-ul-Firdaus et que la veuve d’Irshad puisse avoir la sabr. Ils précisent que l’argent recueilli entre-temps servira à payer les frais d’hospitalisation à la clinique Darné.