Friday , 12 September 2025

Aissah Bibi Najurally : un vol inoubliable en hélicoptère pour ses 100 ans

Fêter un siècle de vie est un évènement exceptionnel. Mais pour Aissah Bibi Najurally, souffler ses 100 bougies n’était pas suffisant : elle a choisi de marquer cette journée inoubliable en réalisant un rêve, un baptême de l’air… en hélicoptère.

Entourée de ses proches, la fringante centenaire a pris place à bord de l’appareil sous les applaudissements et les regards émus des siens. Sourire aux lèvres et regard pétillant, Aissah Bibi Najurally a savouré chaque instant du vol, découvrant du ciel les paysages qu’elle connaît pourtant depuis toujours. « Sa laz monn ariver la, bizin oser viv mo rev », a-t-elle confié à son retour, encore émue, alors que le pilote l’aidait à descendre de l’appareil avec la délicatesse due à une princesse.

La résilience

Bibi Aissah Najurally (née Joomun) est née le 28 août 1925 à Quartier-Militaire. Son père Abdool Hamid Joomun travaillait comme pulvérisateur au ministère de la Santé. Sa mère Jameelah Auhammad a consacré sa vie à élever ses enfants. La petite Aissah grandit au sein d’une fratrie de sept enfants – quatre frères et trois sœurs.

Aujourd’hui, un frère et une sœur cadette sont encore en vie.

Dadi Aissah n’a pas eu la chance d’être admise à l’école. Elle a contracté le Nikah avec Samsoodeen Najurally le 27 février 1946. Ensemble, ils travaillèrent durement dans les champs. Elle épaula son mari dans la culture tout en assurant la gestion du foyer et l’éducation de leurs enfants. Le couple eut neuf enfants – six fils et trois filles. Aujourd’hui, Dadi est entourée de 17 petits-enfants et 19 arrière-petits-enfants. Son époux décéda en 1986, mais son souvenir reste vivant dans le cœur de la famille.

Générosité

Bien que privée d’instruction, Dadi Aissah est fière d’avoir su construire un foyer solide, marqué par les valeurs de respect, de travail et de générosité. Femme robuste et dévouée, elle a toujours eu à cœur de partager ce qu’elle possédait, aussi modeste soit-il, avec ceux qui en avaient besoin.

Son sens du partage se manifestait particulièrement durant le mois sacré de Ramadan. Avant même l’aube, elle se levait pour préparer le sehri et allait frapper aux portes des voisins pour les réveiller, afin qu’eux aussi puissent manger à temps.

Une longévité exemplaire

À 100 ans, Dadi Aissah se déplace encore seule dans sa maison et n’a besoin d’aucune assistance pour manger, se laver ou s’habiller. Elle ne souffre d’aucune maladie grave, preuve d’une santé remarquable pour son âge. Côté alimentation, elle n’a pas de préférence marquée : elle apprécie les plats végétariens et évite ceux à base de poisson. Elle aime surtout évoquer les souvenirs d’antan, comme ces longues marches de Quartier-Militaire à Mesnil pour rendre visite à des proches, des moments qu’elle partage volontiers avec ses petits-enfants.

Pour elle, la clé de la longévité réside dans un équilibre entre le corps, l’esprit et l’âme. Elle attribue sa santé et sa vitalité à une attitude positive, une vie simple mais saine, aux bénédictions de ses parents disparus, et surtout à la grâce et à la miséricorde du Tout-Puissant.

Dadi Aissah est bien plus qu’une centenaire. Elle est un modèle d’endurance, de générosité et de foi. Son vol en hélicoptère pour ses 100 ans symbolise son esprit audacieux et son refus de laisser l’âge limiter ses rêves.

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