Pour réussir, soyez prêt à payer le prix. Telle est la première leçon que l’on peut tirer du parcours cahoteux de Mohammud Hussain Yaaseen Noorbuccus, un entrepreneur qui a pu se relever de ses déboires. Rencontre avec ce jeune homme qui est aujourd’hui à la tête de deux entreprises.
Habitant de Brisée-Verdière, Mohammud Hussain Yaaseen Noorbuccus a su mener sa barque entre les écueils de toutes sortes et de toutes tailles pour créer Sparrow Events Ltd et Alya Marketing Ltd. Sparrow Events Ltd est engagée davantage dans la gestion d’événements tandis qu’Alya Marketing Ltd se spécialise dans la distribution alimentaire. Être entrepreneur est pour lui un rêve d’enfance. « J’ai toujours eu à l’esprit qu’un jour je deviendrai un homme d’affaires et aujourd’hui, par la grâce du Tout-Puissant et les bénédictions de mes parents et grands-parents, je peux dire avec fierté que je suis directeur de deux entreprises », dit-il.
Série d’échecs avant la réussite
Son parcours dans l’entrepreneuriat a débuté quand il était encore étudiant en deuxième année à l’université de Maurice. « Je me sentais mal à l’aise de demander de l’argent de poche à mes parents. Je voulais juste faire quelque chose afin de générer des revenus pour couvrir mes petites dépenses quotidiennes. Je me suis lancé dans l’agro-industrie. J’ai suivi un cours à FAREI concernant la configuration et le commerce de la culture en serre. Un premier essai s’est avéré être un flop », raconte le jeune homme.
Après ce premier échec, il a changé de domaine et s’est lancé dans l’importation et la distribution mais faute de temps, de savoir-faire et de capitaux, il n’a pas réussi à continuer. « Après plusieurs essais et comme j’ai été le premier à étudier pour obtenir un diplôme dans ma famille, on m’a conseillé de me concentrer sur mes études et ensuite de trouver un emploi bien rémunéré. Ce que j’ai finalement fait après avoir décroché mon diplôme. J’ai travaillé pour le groupe Currimjee pendant près d’un an. Même si j’avais un salaire décent et un bon environnement de travail, je me remettais en question », ajoute-t-il.
Après un an de travail, il a pu économiser environ Rs 110 000 et a alors décidé de prendre son destin en main et redémarrer son entreprise. Ses proches n’étaient pas convaincus qu’il avait pris la bonne décision. Encore une fois, Yaaseen n’a pas eu la main heureuse et a essuyé deux revers financiers successifs. D’abord, son entreprise en automobile a coulé à pic et une autre entreprise artisanale où il utilisait les matériaux recyclés pour construire des canapés a eu du plomb dans l’aile. Au début, l’entreprise marchait plutôt bien mais a ensuite connu de grosses difficultés. « J’ai ensuite incorporé et lancé Sparrow Events Ltd qui est aujourd’hui toujours opérationnelle mais tourne au ralenti en raison des effets de la Covid-19. Après tous les hauts et les bas, j’ai reçu une proposition de ma cousine Farzana Beegun pour lancer en partenariat une entreprise de distribution alimentaire. Nous avons alors incorporé Alya Marketing Ltd qui, par la grâce du Créateur, a maintenant presque un an d’existence », révèle Yaaseen.
La vie d’un jeune entrepreneur
Le parcours de Yaaseen, qui est jalonné d’échecs, est singulièrement atypique. Ce n’était pas évident pour lui d’encourir des pertes aussi considérables. Courageux et déterminé, il estime que pour réussir comme entrepreneur, il faut affronter l’étape la plus difficile qui est de surmonter la peur d’échouer et de rester concentré sur soi-même et non sur le succès des autres. « La partie la plus importante est la patience et la confiance dans le Tout-Puissant. Il n’y a pas une telle équation pour le succès du jour au lendemain. Tout dépend de votre travail acharné. Jusqu’à présent, mon parcours d’entrepreneur a été incroyable et fructueux. J’aime ce que je fais. J’adore mon travail et je peux le dire avec fierté, et je prie pour qu’il soit de mieux en mieux », lance-t-il.
Notre interlocuteur laisse entendre qu’être entrepreneur est un défi quotidien. « En tant que chef d’entreprise, vous devez toujours vous préparer au pire. Un de mes défis quotidiens est que je dois travailler avec des gens plus expérimentés et beaucoup plus âgés que moi. Surtout, le plus grand défi d’un jeune entrepreneur est de commercialiser son produit / entreprise de telle manière à réaliser un profit et de le maintenir sur le long terme », précise-t-il.
Le social et le sport
Yaaseen sait jongler avec sa vie professionnelle et personnelle. Il est amoureux de football et est un grand fan de Manchester United. En plus de cela, il a récemment développé une passion pour le tennis et il s’entraîne dur pour atteindre bientôt les niveaux nationaux. « Je suis également impliqué dans de nombreuses activités sociales, que ce soit au niveau régional qu’au niveau national. Je suis également membre et directeur des services communautaires au club Rotaract de Flacq », dit-il.