Thursday , 27 November 2025

Coupe du monde de Kyokushin Budokai en Pologne : première participation mondiale de l’île Maurice

Pour la toute première fois, l’île Maurice portera ses couleurs sur le tatami de la World Kyokushin Budokai (WKB), les 28 et 29 novembre 2025 en Pologne. Elle sera représentée par Mohammad Salman Ramjany, Iyaad Hosenbux et Zyan Jawaheer.

À la tête de cette délégation, Ismaail Patel (Branch chief) salue l’engagement total de ses jeunes combattants — trois athlètes qui s’apprêtent à découvrir l’élite mondiale du full-contact. « Vu que c’est la première fois que Maurice participe à la World Kyokushin Budokai, nous avons eu à préparer nos trois athlètes depuis l’année dernière. »

Dans un dojo transformé en véritable camp de haute performance, tout a été revu : puissance, explosivité, endurance, maîtrise des techniques, stratégie… mais aussi le mental, souvent décisif dans des combats où chaque seconde compte. « Etant donné qu’ils vont lutter contre des concurrents internationaux, nous avons mis en place un programme de formation de haut niveau. Ils ont eu la meilleure préparation possible. Nous avons travaillé tous les aspects — moral, physique, etc. », souligne Ismaail Patel.

L’entraîneur insiste sur l’état d’esprit qui anime l’équipe. Une rage de vaincre. Une soif d’apprentissage. Une fierté nationale assumée. « Ils sont très motivés. Ils ont le fighting mood. Ils travaillent très dur pour que ce coup d’essai soit un coup de maître. »

Pas question de voyager en touristes. Pas question d’admirer le spectacle depuis les tribunes. Pas question de laisser l’histoire se faire sans eux. « Ainsi, je suis confiant qu’ils n’y vont pas pour faire de la figuration. »

Dans les derniers mots qu’il accorde avant le départ, Ismaail Patel tient à exprimer sa reconnaissance envers ceux qui ont contribué à rendre ce rêve possible : « Je remercie les sponsors et tous ceux qui nous ont aidés pour participer à cet événement. »

Affronter le monde

À 24 ans, Mohammad Salman Ramjany aborde l’un des plus grands défis de sa jeune carrière sportive. Tout juste diplômé d’un BSc en Operations and Supply Chain Management de l’Université de Maurice, ce passionné de sport vit aujourd’hui ce qu’il considère comme la consécration de sept années de travail sur le tatami. « Je me suis donné à fond, étape après étape. Participer à la Coupe du monde de Kyokushin Budokai, c’est une récompense immense », confie-t-il à Star.

Le passage à l’échelle internationale marque un tournant décisif dans son parcours. De ses succès à Maurice à ses premières prouesses régionales, notamment à La Réunion, Salman réalise pleinement la dimension du défi polonais. « À Maurice, j’ai brillé. Dans la région, j’ai pu me faire remarquer. Maintenant, je vise le niveau mondial. Nous travaillons sans relâche pour tenir tête aux meilleurs. »

Atteindre le niveau mondial exige une transformation complète. Et Salman ne recule devant aucun effort : « Nos coachs et nos encadreurs ne lésinent pas sur les moyens. Le programme d’entraînement est intense, pensé sur plusieurs phases, et monte en puissance mois après mois. »

Six jours d’entraînement par semaine, discipline alimentaire, récupération millimétrée… Le quotidien bascule, les priorités changent. « Nous sommes formés mentalement, physiquement. J’ai mis de côté les sorties, le football, le tennis… même les bonnes parties de pêche. Tout est centré sur la compétition. »

Dans sa catégorie, ils seront 29 combattants à se disputer le sommet. Salman ne le voit pas comme une pression, mais comme une motivation supplémentaire. « Par la grâce d’Allah, je combattrai jusqu’au bout. Je suis prêt à tout donner pour représenter mon pays. »

L’équilibre parfait entre école et combat

À seulement 16 ans, Iyaad Hosenbux représente la relève la plus prometteuse du Kyokushin mauricien. Étudiant appliqué et combattant d’élite, il a débuté les arts martiaux à 8 ans et cumule déjà un palmarès impressionnant : plusieurs titres de champion de Maurice et, l’an dernier encore, champion de l’océan Indien à La Réunion.

Mais cette ascension a un prix  : une discipline de vie exemplaire. « Ma journée commence à 7 heures le matin, avec la préparation pour aller au collège. Les lundis, mardis et vendredis, en rentrant, je mange vite quelque chose puis je pars aux leçons particulières. Et dès que je rentre, je file à l’entraînement. Je retourne à la maison vers 22h. Après mon bain et mon dîner, je me repose un peu. Malgré cet emploi du temps chargé, je ne rate jamais mes salât. »

Entre école, leçons, entraînement intensif et vie spirituelle, la conciliation relève du défi quotidien. Pourtant, Iyaad tient son équilibre avec une maturité rare. « Mes études ne sont pas affectées. J’ai un plan de travail que je respecte à la lettre. Les jours sans leçons particulières, je me consacre aux devoirs. Je garde le bon équilibre. »

Côté préparation sportive, le ton est sans ambiguïté : c’est du très haut niveau. « L’entraînement est très dur. Mais je sais pourquoi je me donne autant. » Avec une humilité solide et l’œil déjà tourné vers la Pologne, Iyaad se projette sans trembler. « Je suis confiant. Insha’Allah, je vais briller en Pologne. »

Rigoureux, croyant, persévérant : Iyaad s’avance vers sa première Coupe du monde avec le calme d’un combattant déjà prêt à écrire son histoire.

Commentaires

A propos de star

Ceci peut vous intéresser

Distribution de méthadone au Ward 4 : la relocalisation à la rue Orléans fait grincer des dents

La relocalisation du point de distribution de méthadone à Port-Louis s’invite une nouvelle fois dans …