Wednesday , 29 October 2025

Acte de bravoure du Sergent Syed Ameer : en congé, il a risqué sa vie pour sauver des enfants

Dans la Police mauricienne, certains officiers incarnent l’essence même du devoir, de la discipline et du courage. Parmi eux, le sergent Syed Ameer, attaché au poste de police de Plaine-Verte, se distingue par un engagement exemplaire envers la sécurité publique. Avec 24 années de service irréprochables, il symbolise l’esprit de sacrifice et de bravoure qui fait la fierté de la force policière.

Le mercredi 15 octobre 2025 restera une date marquante dans sa carrière. Ce jour-là, le sergent Syed Ameer, pourtant en congé, s’était rendu au poste de police dans l’après-midi pour enregistrer un simple call. Mais le destin en avait décidé autrement. Presque au même moment, un appel d’urgence est reçu : un homme, visiblement hors de contrôle et armé d’un samouraï et d’un sabre, semait la terreur devant la mosquée Shan-E-Rasool, rue Large, alors que des enfants sortaient de la madrassa.

Sans réfléchir à sa sécurité personnelle, le sergent Ameer décide d’accompagner ses collègues — le sergent Rathooa et le constable Rujubally — sur les lieux. « Même en congé, quand une vie est menacée, on ne réfléchit pas. On agit », dira-t-il plus tard avec modestie.

Face à un homme déchaîné

En arrivant sur place, les policiers découvrent un individu, un certain Firhaad Mohideenkhan, tenant un samouraï dans la main droite et un sabre accroché à la taille, dans un état d’excitation inquiétant. Sans hésitation, le sergent Ameer tente de raisonner l’homme, lui expliquant qu’il commet une infraction grave. L’individu, au lieu d’obtempérer, frappe violemment son arme contre le capot du véhicule de police avant de prendre la fuite en direction d’une rue adjacente.

Les policiers se lancent à sa poursuite. L’homme se réfugie alors dans une cour privée, toujours armé et menaçant. Dans un accès de rage, il crie : « fer sir seki zot pou fer, sinon mo touy zot ! »

Malgré les tentatives de la police pour le calmer, il devient de plus en plus violent. Les officiers utilisent alors du gaz lacrymogène (Federal Streamer) afin de neutraliser la menace. Mais avant même que l’effet du gaz ne se fasse sentir, l’individu assène un coup de samouraï, blessant le sergent Ameer au bras.

La douleur aurait pu l’arrêter. Mais animé par un sens aigu du devoir, il poursuit l’opération. L’homme, désormais incontrôlable, pénètre dans l’enceinte de la mosquée, brandissant son arme. À ce moment précis, le sergent Ameer n’hésite pas : il s’élance, le désarme et le plaque au sol avec l’aide de ses collègues et du public présent. Le constable Rujubally est blessé à l’œil lors de la lutte, mais l’individu finit par être maîtrisé et menotté.

Once a policeman, always a policeman

Interrogé sur cet acte héroïque, le sergent Ameer reste humble : « J’ai agi parce que la vie des enfants était en danger. Même en congé, un policier reste un policier. Once a policeman, always a policeman. »

Selon lui, un policier doit avant tout penser à la sécurité du public et ne jamais reculer face au danger.

« L’individu était prêt à tuer. S’il n’avait pas été arrêté à temps, il aurait pu y avoir de nombreuses victimes parmi les enfants de la madrassa », confie-t-il.

Il insiste aussi sur l’importance de la formation policière : « Chaque policier doit être prêt à faire face à toute situation imprévisible. Notre rôle, c’est d’assurer la sécurité de la population et de maintenir la paix dans le pays. »

Un parcours marqué par le courage

Ce n’est pas la première fois que le sergent Ameer démontre une bravoure exemplaire. Durant son passage au sein de la Crime Intelligence Unit, il avait participé à une opération qui a permis d’arrêter une équipe de malfaiteurs responsables d’un hold-up d’un million de roupies sur un vendeur. Ses interventions courageuses lui ont valu trois lettres de félicitations officielles de la part du Commissaire de Police.

Reconnu par ses pairs comme un officier discipliné, respectueux et méthodique, le sergent Ameer inspire la nouvelle génération d’agents de police par son professionnalisme et sa fidélité à l’uniforme.

Revenant sur la racine de la violence dans ce genre d’incidents, il évoque sans détour le fléau de la drogue  : « C’est la drogue qui pousse ces jeunes à perdre tout contrôle. Kot pena kontrol lor servo, li kapav touye dimoun san realiser. » Pour lui, la lutte contre la drogue est indissociable de la mission de la police : protéger la jeunesse et préserver la tranquillité publique.

Gratitude et humilité

À l’issue de cet acte de bravoure, le sergent Syed Ameer a reçu les félicitations de ses collègues, de la population présente et de sa hiérarchie. Mais il reste profondément humble : « Je remercie avant tout le Créateur, mes parents, mes beaux-parents, mes collègues du poste de Plaine-Verte et le Commissaire de Police pour la confiance et le soutien. »

Toujours fidèle à sa devise — « Servir et protéger » —, il conclut avec un calme désarmant : « Les risques font partie de notre métier. Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter. »

Par son courage, sa loyauté et son sens du devoir, le sergent Syed Ameer rappelle que la vocation policière n’est pas un simple emploi, mais un engagement de cœur et d’âme envers la nation. Son histoire illustre la véritable essence du service public : celle d’un homme qui, même en congé, n’a pas hésité à risquer sa vie pour sauver celle des autres.

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