Friday , 29 March 2024
Beebee Sabeelah

Son toit risque de s’écrouler : la NHDC et la Sécu rejettent la demande d’aide de Beebee Sabeelah

À chaque grosse pluie, quand sa modeste maison se transforme en passoire, Beebee Sabeelah Maudarun se réfugie chez sa sœur. à 71 ans, elle est fatiguée de fuir sa maison qui menace de s’écrouler.

La septuagénaire ne s’est pas croisé les bras en attendant que son toit lui tombe sur la tête. Tous ses voisins à Gokhoola la plaignent car ils savent qu’elle a entamé  plusieurs démarches auprès de la NHDC (National Housing Development Company) et de la Sécurité Sociale pour obtenir une aide financière afin de réparer  le toit de sa maison qui s’est lézardé. Mais à chaque fois sa demande est rejetée.

Comme en 2015 quand des ingénieurs de la NHDC ont grimpé sur le toit de sa maison pour un constat. Cependant, elle a  été extrêmement déçue quand en 2016 elle reçoit une lettre pour l’informer que sa demande n’a pas été agréée. La lettre est libellée comme suit : « With reference to your application for the government grant, we regret to inform you that your request has not been approved ». N’abandonnant pas la partie, elle entame d’autres démarches auprès de la Sécurité Sociale pour recevoir une aide afin qu’elle puisse s’offrir les services d’une compagnie privée faire réparer son toit à l’aide d’un produit d’étanchéité de toitures à base de goudron. Encore une fois, elle se heurte à un mur : la Sécu l’informe qu’elle ne tombe pas dans la catégorie des demandeurs d’aide.

Désarroi et tristesse

Beebee Sabeelah est terriblement abattue car elle sait qu’elle ne pourra jamais trouver l’argent nécessaire pour réparer le toit de sa maison. Elle  ne touche que sa pension de vieillesse et elle est de santé fragile. Elle souffre de problème cardiaque, de diabète, de cholestérol et de varices. Elle est en traitement à l’hôpital de Flacq et souvent c’est sa sœur qui doit l’accompagner à l’hôpital.

« Mo pas reste boucoup pou vive, mais mo envie qui mo reste dans ene lacaze cotte péna humidité et cotte pena cuvette dans salon »

Un coup d’œil dans sa maison fait tout de suite comprendre son désarroi et sa tristesse. Des ustensiles sont disposés pour capter l’eau de pluie. Tous ses meubles sont abimés, son matelas et trempé et pour accéder à la cuisine ,elle doit jouer à l’équilibriste  car les planchers sont défoncés. Beebee Sabeelah pleure sur son sort et elle a peur de vivre dans une maison où le toit  menace de s’écrouler sur sa tête.  « Avec saison cyclone ki pe vini mo pas conner si mo pou capave continuer vive dans sa lacaze là », dit-elle. Beebee Sabeelah lance un appel auprès des autorités pour que son cas soit reconsidéré. « Mo péna moyen pou faire réparation. Mo touche seulement ene pension pou mo vivre Couma mo pou faire pou paye dimoune pou répare mo toit », ajoute-t-elle.

D’après un ingénieur, une nouvelle dalle en béton ne pourra pas être coulée car la fondation de la maison n’est pas solide. Par contre, des réparations peuvent être entreprises par une équipe spécialisée en revêtement de toit à l’aide d’un produit à base de goudron.

Beebee Sabeelah, la voix cassée par l’émotion, nous prie d’être son porte-parole pour trouver un bon samaritain qui l’aidera à réparer le toit de sa maison.  « Mo pas reste boucoup pou vive ,mais mo envie qui mo reste dans ene lacaze cotte péna humidité et cotte pena cuvette dans salon », laisse-t-elle entendre.  La septuagénaire est d’autant plus triste car pour accomplir ses cinq prières elle doit  déplacer toutes les cuvettes, les seaux et autres ustensiles pour trouver un coin afin d’installer son tapis de prière.

Sa sœur, présente lors de notre visite, confirme les difficultés de son aînée.  « Mo grand sœur pe vive dans ene lacaze dangereux. Kan la pluie tombé couma dire la rivière dans so lacaze. Plafond capave tombe lor so la tête », souligne-t-elle.

Beebee Sabeelah, qui vit seule, a peur qu’un malheur lui arrive sans que personne ne soit au courant. « Le soir kan gros la pluie tombé mo pas dormi parski mo matelas mouillé et mo peur ki plafond tombé », dit-elle encore.  Elle attend l’aide des particuliers avant le début de la saison cyclonique pour vivre l’esprit tranquille.

« Aide-moi pou mo termine mo vieux jours en paix »,  conclut Beebee Sabeelah Maudarun en essuyant ses larmes.

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