Friday , 29 March 2024
SABERAH DAWOOD AUMEERALEE

Saberah Dawood Aumeeralee, Centenaire : «Je n’ai pas de secret pour ma longévité»

À cent ans plus, elle accomplit ses namaz sur une chaise et lit le Coran avec ses lunettes. Malgré son âge, Saberah n’aime pas vivre chez des proches. Ses petits-enfants, Soolmah,Yasmine, Ameena, Rooksana, Farzana, Mina, Nazemoon, Ackmez, Nazma et d’autres lui tiennent compagnie à tour de rôle.

C’est une centenaire rayonnante de joie et en bonne santé que STAR a rencontrée chez elle à la rue Bénarès à Port-Louis. Dadi Sabera nous parle de son passé comme si c’était hier. Elle se remémore son enfance et sa vie de couple dans les moindres détails.

Elle ne fait pas ses 100 ans. Bien au contraire, elle paraît plus jeune. Parlant de sa longévité, elle nous dit ceci : «Mo pena aukène secret. Ou coné quand tou le temps ou faire bon kit chose, ou pas in fer ou maman, papa ou banne grand dimoune zot leker fer mal, ou gagne zot benediction. Tout le temps nous parents ti montré nous respecter tout dimoune. Dan mo l’époque zenfan ti obeir lordre parents », dit-elle.

Enfance paisible

Elle a vécu une enfance paisible en compagnie de son frère Naseeb Hossain et sa sœur Badroon Nessah. Son père, Dawood, était propriétaire d’un magasin de bicyclettes à la rue Bourbon à Port-Louis, et possédait aussi un champ de cannes. Sa mère Khatoon, était femme au foyer.

Elle fréquentait l’école primaire Notre Dame de La Paix, autrefois connue comme école « Les sœurs » jusqu’à la sixième. Puis, elle restait à la maison pour aider sa mère à préparer les repas et apprendre à coudre. À l’âge de 15 ans, elle est demandée en mariage par Issa Ahmad Rajahbalee, lui aussi propriétaire d’un magasin de bicyclettes à quelques mètres de celui de son père.

Elle s’est mariée en avril 1933 et la cérémonie religieuse a eu lieu au Madad-Ul- Islam Hall à Port-Louis. Sa nouvelle vie, elle l’a vécue aux côtés de son époux, mais son bonheur allait être de courte durée. Après 7 ans de vie conjugale, le couple avait 4 enfants. Soleiman qui a été PAS au bureau du Premier ministre, Aleem, enseignant, a émigré au Canada, Sahera et Goree mariées et femmes au foyer. Elle a sept petits-enfants et six arrière-petits enfants.

Souvenirs

Après 7 années de vie commune, empreinte d’amour, de joie et de bonheur, Dadi Sabera a perdu celui qui lui avait fait la promesse de vivre toute sa vie auprès d’elle. En effet, en 1940, Ahmad son époux est parti en Inde pour l’achat des pièces de rechange pour bicyclettes, mais il n’est pas revenu à Maurice. Malgré des recherches effectuées par le gouvernement indien, le corps d’Ahmad n’a jamais été retrouvé. Selon des informations recueillies par Dadi Saberah, à cette époque il y avait des émeutes dans cette région de l’Inde.

Dadi Saberah aujourd’hui centenaire, n’a jamais oublié ce moment tragique de sa vie. Elle et ses enfants sont allés vivre chez son père, Dawood. Avec un pincement au cœur elle accepta ce que le Créateur a décidé. Elle se résigna à son sort et s’occupa de ses enfants avec le soutien de ses parents mais sans vouloir se remarier. Elle fait des doahs pour qu’Allah accorde Sa grâce à ses parents, son époux, ses enfants, son grand-père, Peer Jahoor Shah.

Dadi Saberah préfère manger des légumes, mais aime aussi manger un curry de poisson avec des faratas ou des naans. Elle ne refusera pas une soupe de lentilles ou un bouillon de « brèdes » cresson mais n’aime pas le poulet et les œufs. Elle préfère l’eau mais le matin elle prend son thé au lait avec du pain, du beurre et du fromage ou des fois avec de la confiture. Elle souffre un peu de sa vue.

La bonne éducation reçue de ses parents, elle l’a transmise à ses enfants. Elle les a exhortés à apprendre la lecture du Coran, le savoir-vivre et surtout le respect envers leurs aînés.

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