Plaine Verte était en état de choc après le décès de cause naturelle de Saphia Beebee, 81ans, et de son époux, Mamode Hossen Bussawon, 88 ans, le même jour à six heures d’intervalle.C’est la plus dure épreuve d’un fils unique que de mettre en terre côte à côte son père et sa mère, inséparables jusque dans la mort. Riaz Bussawon a dû prendre son courage à deux mains pour faire face à ce double coup du sort.
Pourtant, rien ne présageait que Mamode Hossen Bussawon et son épouse, Saphia, allaient quitter ce monde car ils étaient en parfaite santé quoique souffrant d’une grippe ordinaire. Mariés en 1953, ils allaient célébrer leurs 63 ans de vie commune au mois de décembre 2016. Ils filaient le parfait amour et passaient des moments de grand bonheur entourés de leur fils unique, de son épouse, de leurs petits-enfants et arrière-petits-enfants. La veille de la fête Eid-ul-Adha, Hossen Bussawon attrape une grippe. Le jour de Bakreid, après le namaz, Riaz l’aide à prendre son bain et à faire sa toilette. Quelques minutes après, sa maman se sent mal. Elle n’a pas bien dormi la veille car son époux n’avait pas fermé l’oeil de toute la nuit. Transportée à l’hôpital Jeetoo, elle est admise en salle.
Des difficultés à respirer
Vers 18h00, sa bru la force à avaler quelques cuillères de custard. Lorsque Riaz est de retour à la maison avec son épouse, son père se plaint de ne pouvoir respirer normalement. Il l’emmène à une clinique où il est admis dans la soirée. Mardi matin, Riaz apprend que sa mère est décédée à 6h20. C’est un premier choc et la décision est prise de ne rien dire à son époux. Les préparatifs sont enclenchés pour les funérailles prévues pour 12h15. Le convoi mortuaire quitterait la rue Velore pour se rendre à la mosquée Noor-E-Islam et de là au cimetière de Bois Marchand.
Vers midi, Riaz monte à l’étage chez lui pour faire ses petits besoins. Au même moment, la sonnerie du téléphone retentit . Croyant à un appel d’un parent qui n’a pu venir assister aux funérailles, il décroche le récepteur. Au bout du fil le Dr Kanowah lui demande si le mayyat de sa maman est prévu pour 12h15. Riaz répond par l’affirmative. Le Dr Kanowah l’informe que son père est décédé à midi. Riaz sent la terre se dérober sous ses pieds et il pleure en silence. Il descend au rez-de-chaussée pour demander que l’heure de la levée du corps de sa maman soit reportée à 15h00. Quand on l’interroge, il finit par dire entre ses larmes que son papa aussi venait de trépasser. Vu que la maison était remplie de monde, la décision est prise de confier l’organisation des funérailles à Al Ihsaan du frère Shakeel Anarath qui s’est occupé de tout en temps record.
Enterrés côte à côte
Le bouche-à-oreille faisant son effet, la touchante histoire du décès le même jour d’un couple octogénaire s’est répandue en un rien de temps et bientôt une foule nombreuse est venue rendre un dernier hommage au couple Bussawon. Le namaz Janaza a eu lieu à la mosquée Noor-E-Islam. Les deux jannaza étaient portés à bout de bras dans un silence impressionnant. Les dames de la région, perchées sur leur balcon, tenaient à être témoins de ces funérailles qui sortaient de l’ordinaire. Au cimetière Bois Marchand, mari et femme ont été enterrés côte à côte. Mamode Hossen Bussawon était connu pour sa gentillesse et sa serviabilité. Il rendait service à quiconque venu frapper à sa porte à n’importe quelle heure de la nuit. Il a fait carrière comme infirmier et à sa retraite il était administrateur d’hôpital. Son épouse, malgré son âge avancé, aimait mijoter de bons petits plats savoureux pour inviter son fils unique à grignoter quelque chose chez elle avant qu’il ne monte à l’étage.
Riaz nous dira que leur disparition est une perte inestimable pour la famille et que pour lui la vie ne sera plus comme avant. Il s’occupait de ses parents avec dévotion sans jamais se plaindre d’eux. La nuit venue, avant de d’aller se mettre au lit, il s’assurait que leurs portes et fenêtres étaient bien fermées.
Riaz remercie tous ceux qui ont sympathisé avec sa famille dans son malheur. Qu’Allah accorde à son père et à sa mère le Jannat-ul-Firdaus.