Thursday , 28 March 2024

Démission surprise de Jenny Adebiro

S’il y a un domaine où tout est possible, c’est bien la politique. La démission de Jenny Adebiro du MMM, jeudi, en est l’énième exemple. Et bien sûr, ce ne sera pas le dernier. Cette démission surprise intervient quelques jours après qu’elle ait fait l’éloge du MMM et surtout de son leader, Paul Bérenger. Cela intervient aussi après qu’elle s’est préparée pour être la troisième députée du MMM dans la circonscription No 19 (Stanley/Rose-Hill). Avant le Recount qui avait eu lieu le 1er février, elle était confiante de faire son entrée au sein de l’auguste Assemblée nationale aux dépens d’Ivan Collendavelloo. Mais l’exercice de recomptage ordonné par la Cour suprême a maintenu la députation du leader du Muvman Liberater (ML). Cela pousse à réfléchir.

Cette démission a trois facettes. Primo, il y a le côté personnel. Selon son entourage, Paul Bérenger est très touché par les « manœuvres » de Jenny Adebiro. Celle qu’il estime, dit-on, beaucoup. Il avait créé pas mal de militantes frustrées en accordant l’investiture du No 19 à Jenny Adebiro. Sans compter que lorsqu’elle était sans emploi, il s’est évertué à lui trouver un emploi et lui accordé des facilités. Et c’est pour cela que lors de la conférence de presse de la Plateforme de l’Espoir, ce samedi, Paul Bérenger a déclaré que c’est : « Triste, triste, triste, … très triste… horrible. » Dans le dictionnaire politique, le mot « reconnaissance » n’existe pas. L’histoire abonde en cas de défections et de ceux mis sur la touche par le leader. Cela pousse à réfléchir.

Secundo, cette décision compromet la décision du MMM de contester l’exercice du Recount compte tenu des nouveaux manquements. Après les anomalies décelées lors de l’exercice du 1er février dernier, Reza Uteem, un des avocats de Jenny Adebiro, avait annoncé que le MMM envisage d’entrer une nouvelle action en Cour. Trois options s’offrent aux mauves : une révision judiciaire, la demande d’annulation des élections ou une pétition électorale. Cette démarche tombe à l’eau avec le départ de la candidate battue. C’est au grand plaisir de la Commission électorale, du leader du ML et par extension du MSM. Cela pousse à réfléchir.

Tertio, elle intervient à un moment où le MSM ouvre grande la porte du Sun Trust à des anciens du MMM. Cela paraît être une guerre des nerfs orchestrée par le MSM pour nuire au MMM, surtout en marge des élections municipales qui seront précédées par la conclusion d’une alliance entre la PTr, le MMM et le PMSD. Paul Bérenger se démène pour que Navin Ramgoolam accepte de « take on board » les partis de Nando Bodha et de Roshi Badhain. Cela pousse à réfléchir.

Nahse Mohammed

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