Bibi Aaïsha Bakerally, 20 ans, a réalisé un exploit. Elle a décroché la bourse de l’Indian Council for Cultural Relations’ (ICCR) dans la filière ourdoue après une deuxième tentative aux examens du HSC et du coup un siège à l’Aligarh Muslim University. Aaïsha s’est envolée pour la Grande Péninsule le mercredi 7 août pour poursuivre des études tertiaires en langue ourdou.
Aaïsha a étudié de la form I jusqu’à la HSC au MGSS de Solferino. N’étant pas satisfaite de ses résultats à la première tentative aux examens du HSC, elle décide de tenter une deuxième chance. Cependant, elle voulait étudier la langue ourdoue comme matière principale. « Au collège MGSS, je ne pouvais pas étudier la langue ourdoue comme matière principale. Mes deux soeurs exercent comme enseignante au collège Aleemiah à Phoenix. Elles m’ont encouragée à venir au collège Aleemiah pour cette deuxième tentative », explique Aaïsha.
Admise au collège Aleemiah à Phoenix, Aa’ïsha a l’occasion d’étudier quatre matières principales, notamment les mathématiques, la chimie, la biologie et la langue ourdoue. « Dans mon ancien collège, j’étudiais la langue ourdoue comme matière subsidiaire. Au collège Aleemiah, j’ai eu la chance d’étudier cette langue comme sujet principal. De plus, j’ai réussi à compléter le programme d’études en un an et j’ai pris part aux examens au nom du collège Aleemiah », nous dit Aaïsha.
Cette habitante de Vacoas est classée troisième dans la filière ourdoue. Elle décide alors de faire acte de sa candidature en vue d’obtenir une bourse. Bingo ! Aaïsha obtient un siège à l’Aligarh Muslim University, où elle étudiera en vue de l’obtention d’un BA en ourdoue pour une durée de trois ans. Aaïsha rêve de faire carrière comme enseignante. « Je compte retourner à Maurice après les études pour enseigner. Je projette aussi de poursuivre avec une maîtrise », ambitionne-t-elle.
Aaïsha dit être reconnaissante envers son enseignante du collège Aleemiah, Farahnaz Fatadeen, pour avoir cru en elle. Elle a une pensée spéciale pour ses enseignants du MGSS Solferino également.
Des parents fiers
Mohammad Malleck, ancien chauffeur de la National Transport Corporation (NTC), et Sameerah, femme au foyer, sont des parents fiers. « J’ai exercé pendant plus de 40 ans comme chauffeur. Ce métier ne me permet pas de financer les études tertiaires de mes enfants. Mais, par la grâce d’Allah, mes quatre enfants ont accordé beaucoup d’importance à leurs études et ils ont tous goûté au succès. Nous ne pouvons qu’être fiers », nous confie le père d’Aaïsha.
Malleck et Sameerah sont les parents de quatre enfants, trois filles et un fils. Deux de leurs filles exercent comme enseignantes alors que son fils, Mohammad Noorani complète actuellement son doctorat en France. « Mon fils était chargé cours à l’université de Maurice. Il a décroché une bourse de trois ans pour son doctorat en France », indique Malleck d’une voix remplie d’émotion.
Des liens spéciaux avec le collège Aleemiah
Aa’ïsha relate que sa soeur aînée, Bibi Shenaz, a étudié au collège Aleemiah et est aujourd’hui enseignante dans ce même collège. Sa soeur cadette, Bibi Mariam, exerce également comme enseignante dans le même collège. Quant à Aa’ïsha, elle doit son succès au collège Aleemiah. « Ce collège m’a permis d’étudier quatre matières principales. Les enseignants sont dévoués. Mes soeurs comptent des années d’expérience et elles m’ont conseillé de venir au collège Aleemiah. De plus, je suis une habituée de l’établissement puisque j’y prenais des leçons particulières. Je me suis vite adaptée à son système d’enseignement », avance Aa’ïsha. Le beau-frère d’ Aa’ïsha, soit l’époux de Bibi Shenaz, enseigne également dans le même collège. « Nous devons tous notre succès au collège Aleemiah », affirme Aaïsha.