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Alors que l’échéance électorale approche à grands pas, le paysage politique se métamorphose. Parmi les figures politiques qui se démarquent par leur indépendance de plus en plus marquée, Zahid Nazurally, député du Mouvement Libéral (ML) et Deputy Speaker, se distingue particulièrement. Sa récente prise de position critique à l’égard du gouvernement sur les réseaux sociaux, notamment son commentaire sur l’ « abus d’autorité » par la police lors de la manifestation à Côte-d’Or, en est la preuve flagrante.
Cette déclaration a un double effet. D’une part, elle représente un désaveu clair des actions de la police, institution directement sous la responsabilité du ministre de l’Intérieur, rôle occupé par le Premier ministre Pravind Jugnauth. D’autre part, et c’est peut-être plus significatif, elle semble pointer un doigt accusateur vers le Premier ministre lui-même, suggérant une faille dans le soutien traditionnellement attendu des membres de l’alliance gouvernementale.
Zahid Nazurally ne se contente pas de critiquer ; il se distingue également par son absence remarquée lors de l’élection de David Utile comme maire de Beau-Bassin/Rose-Hill, une absence qui n’est pas passée inaperçue. Cette distance croissante avec ses pairs soulève des questions sur ses intentions futures, alimentant les rumeurs selon lesquelles il pourrait être en pourparlers avec le Parti travailliste (PTr).
Il est vrai que Nazurally a de quoi être mécontent. Après la démission inattendue de Soorojdev Phokeer de son poste de Speaker, l’opposition n’a pas manqué de souligner que c’était lui, Zahid Nazurally, qui aurait dû être nommé à ce poste plutôt qu’Adrien Duval. Cette situation semble avoir exacerbé les tensions et nourri un sentiment de frustration chez le député.
Cependant, son avenir politique reste incertain. Bien que des rumeurs suggèrent qu’il pourrait lorgner du côté du PTr, il est peu probable qu’il soit inclus sur la liste des candidats de l’alliance PTr-MMM-ND, en raison de l’investissement de longue date de Reza Saumtally dans la circonscription No 10. La question demeure alors : Zahid Nazurally envisage-t-il de se présenter comme candidat indépendant ?
Son activité soutenue dans sa circonscription laisse entrevoir cette possibilité. Se pose alors une autre question cruciale : quelle serait la réaction de l’électorat à une candidature indépendante de Zahid Nazurally ? Les électeurs de la circonscription No 10 sont-ils prêts à soutenir un candidat qui semble prendre ses distances avec les alliances traditionnelles, au risque de brouiller davantage les cartes dans un contexte politique déjà complexe ?
Dans un environnement où les alliances et les loyautés politiques sont essentielles, la trajectoire de Zahid Nazurally représente un élément de suspense à l’approche des élections. S’il choisit de suivre cette voie indépendante, il pourrait bien transformer le jeu politique dans sa circonscription – pour le meilleur ou pour le pire.
