- Ses fiançailles étaient prévues en janvier
La nouvelle année débute sur une note triste pour la famille Russun qui perd le jeune Shabbeer à 22 ans seulement. Sa mère, inconsolable, parle d’un fils qui avait des ambitions et des projets plein la tête.
C’est une statistique que sa famille aurait bien aimé s’en passer. Mohammad Shabbeer Russun est la première victime d’accident de la route en ce début d’année. Dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 janvier 2023, alors qu’il rentrait du travail, il a été victime d’un accident mortel à la route Royal, Balaclava. Cet employé de l’hôtel Ravenala gisait dans une marre de sang lorsque la police l’a retrouvé et il était inconscient. Le personnel du Samu n’a d’ailleurs pu que constater son décès et l’autopsie pratiquée à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo a conclu à une mort par rupture du foie. La police privilégie la thèse que la victime aurait perdu le contrôle de sa motocyclette et aurait percuté un arbre.
À Vallée-Pitot, chez la famille Russun, tout le monde est bouleversé. Accablée de chagrin, Shamima, la mère de Shabbeer, nous raconte avec beaucoup de peine que son fils avait des projets dans la vie. « Allah finn decide autremen », se contente-t-elle de dire. Issu d’une famille de deux enfants dont une sœur de 16 ans, Shabbeer devait fêter ses 23 ans en mars mais il préparait aussi un autre grand événement. En ce mois de janvier, il devait se fiancer à sa bien-aimée qui habite la même localité. « Pena mot pour dekrir ki kalite bon zenfan li ti eter. Li pa ti mank person respect ek so grand passe-temps ti motocyclette. Li ti konten repare so moto, bricoler, kasser ranzer. Tou letan li ti ena kitsoz a fer », laisse entendre Shamima. Entre sa passion pour la moto et son travail, le jeune homme ne manquait jamais une occasion pour accomplir ses obligations religieuses.
Des rêves brisés
Le soir du drame, Shamima raconte que Shabbeer revenait du travail. Elle indique que son fils venait d’être embauché comme serveur à l’hôtel deux jours avant l’accident et auparavant, il a travaillé comme serveur pendant deux ans sur un bateau de croisière. Lorsqu’il a rencontré l’élue de son cœur, il a alors renoncé à aller travailler sur les croisières. « Li [Shabbeer] ti dir moi ‘mama mo kontan sa tifi la ek mo prefere rod ene travay dan Moris mem aster’. Lin retourne Moris en 2022 ek li dir moi ki aster, li pa pou re ale lor croisiere. Nou tou ti soutenir li dan so decision. En tan ki parent, nou souhaite bonheur nou zenfan. Mo Shabbeer ti ena boukou projets pou lavenir », dit Shamima en pleurs.
En effet, Shabbeer avait tout planifié minutieusement. Après ses fiançailles, il avait l’intention de contracter un emprunt auprès de la banque pour organiser son mariage et aussi pour financer l’achat d’une maison. « Tou so ban projets in envoler », soupire la mère du défunt et d’ajouter : « ene semaine avan sa aksident la, Shabbeer ti deman nou tou pardonne li. Nou ti trouve sa drole mais nou pa fin tro kompren ki li ti pe rod dir. Mone dir li ‘kifer to pe dir sa, zamai to pan fer nou narnier’. »
Outre sa mère, la petite sœur et le père de la victime sont également très affectés par ce drame. Saib Russun était très attaché à son fils unique. Selon Shamima, ils étaient comme deux amis et avaient beaucoup de complicité. Depuis la disparition de son fils, Saib fait face à des crises d’angoisse et son état de santé s’est détérioré, et il a dû être admis à l’hôpital.
Soulignons que les funérailles de Shabbeer Russun ont eu lieu dans l’après-midi du dimanche 8 janvier et il repose au cimetière de Riche-Terre. Qu’Allah lui accorde le Jannat-ul-Firdaus.