Sunday , 19 January 2025

La folie des promesses électorales

Alors que les élections générales approchent à grands pas, le pays tout entier est pris dans une véritable fièvre électorale depuis le 1er-Mai. Les politiciens rivalisent d’imagination pour attirer l’attention des électeurs, mais surtout pour tenter de les séduire avec des promesses les unes plus extravagantes que les autres.

On est témoin d’une danse des promesses électorales, un ballet enivrant où chaque parti politique va rivaliser d’ingéniosité pour charmer l’électorat avec des cadeaux en pagaille. Ce sera comme une foire aux petits fours où tout le monde veut sa part du gâteau, peu importe si la boulangerie est sur le point de faire faillite. Quelle folie contagieuse !

Oui, c’est contagieux, car Navin Ramgoolam, autrefois réticente à plonger dans les eaux troubles de l’État-providence « excessif », a soudainement eu une révélation sur le chemin vers la mairie de Port-Louis où l’alliance PTr-MMM tenait son meeting du 1er-Mai. Oubliant ses anciennes craintes économiques et son conservatisme relatif, il décide de s’aventurer joyeusement dans le marécage des promesses sociales, prenant d’assaut le MSM sur son propre terrain de jeux. Pourquoi pas ?

Pendant ce temps de prudence de Navin Ramgoolam, le MSM, le vieux routier des largesses gouvernementales, continue d’ouvrir les vannes du robinet à cadeaux. Hausse de la pension universelle, introduction du salaire minimal, éducation gratuite jusqu’à l’université, 0% income-tax pour ceux qui touchent Rs 30 000 par mois, une couverture intégrale des frais de traitement médical à l’étranger pour les personnes de moins de 18 ans, la Contribution sociale généralisée (CSG), entre autres. Pravind Jugnauth est devenu le Père Noël de la politique locale. Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?

Etant donné que la population en redemande toujours plus, comme des enfants gourmands devant un buffet à volonté, Navin Ramgoolam décide de tronquer ses principes contre le goût des électeurs. Alors, l’alliance PTr-MMM sort ses as de la manche, proposant des idées qui semblent tout droit sorties d’une stratégie électorale bien pensée. Transports publics gratuits, internet pour tous, congé de maternité d’un an, et même une journée de congé spécial pour les règles ! Rien n’est trop beau, rien n’est trop gratuit dans ce festin de promesses électorales.

Et pendant que les partis politiques rivalisent pour offrir le plus gros cadeau, une partie de la population, telle une horde de pigeons affamés, se demande jusqu’où peut aller cette farce. Le MSM, pris au piège de sa propre générosité, pourrait-il offrir les denrées de base gratuites, le logement social gratuit, l’essence gratuit ? Avec eux, tout est possible pour pouvoir retourner au pouvoir.

Pourtant, derrière le scintillement des cadeaux se cache une réalité amère. Qui paiera la facture de cette fête sans fin ? C’est là que le bât blesse. La population, prise dans l’euphorie des promesses, doit maintenant exiger des chiffres concrets, des plans détaillés sur la façon dont tout cela sera financé. Car, comme on dit, les cadeaux gratuits sont rarement sans conséquences, et personne ne veut se retrouver avec une gueule de bois économique une fois la fête terminée.

Les meetings du 1er-Mai donnent aux électeurs un avant-gout du cirque de nos leaders politiques qui vont jongler avec des promesses lors de la prochaine campagne électorale. Sans l’ombre d’un doute, les électeurs seront enchantés par ces promesses mirifiques, oubliant parfois de vérifier si les politiciens ont un plan cohérent pour financer ces délices électoraux. Comme des enfants dans un magasin de bonbons, ils seront attirés par les promesses sucrées mais peut-être pas tout à fait réalistes. Mais après tout, dans cette période pré-électorale, qui a besoin de réalisme quand on peut avoir des rêves électoraux aussi doux que des nuages de barbe à papa ?

Alors que la folie des promesses électorales atteint des sommets stratosphériques, les électeurs vont se prendre à rêver d’un monde où les problèmes se résolvent d’un simple coup de baguette magique électorale. Mais peut-être que dans ce conte de fées électoral, les électeurs doivent se rappeler qu’aucun politicien ne peut transformer une citrouille en carrosse, même avec le meilleur des discours électoraux.

Alors que les élections se rapprochent, il est temps pour les électeurs de se rappeler que certaines promesses électorales extravagantes peuvent être aussi éphémères qu’une bulle de savon.

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