Alors que les derniers grains de sable s’écoulent dans le sablier de son mandat, le gouvernement mauricien s’est soudainement pris de zèle pour réglementer le financement des partis politiques.
Tel le Prince Charmant émergeant de son sommeil de quatre ans et demi, le gouvernement lance une initiative « éclairée » pour amener la lumière sur les finances politiques. Ou peut-être qu’ils ont passé tout ce temps à essayer de comprendre comment écrire « transparence » sans faute d’orthographe. Mais quelle belle coïncidence ! N’est-ce pas ? Seulement quelques mois avant les élections ! Quel timing impeccable, n’est-ce pas ?
C’est un peu comme une pièce de théâtre où le gouvernement, en fin de mandat, décide subitement de jouer le rôle du chevalier blanc en proposant des projets de loi pour réglementer le financement des partis politiques. Mais, attendez une seconde, n’est-ce pas un peu comme essayer de fermer la porte de l’écurie après que tous les chevaux se soient enfuis ? Car, pour que cet amendement à la Constitution passe, il faut une majorité des trois quarts, avec le vote de l’opposition. C’est comme demander à un chat et à un chien de partager un bol de lait sans se crêper le poil. De toutes les façons, cette initiative est un mort-né, car l’opposition parlementaire a fait savoir qu’elle n’en prête pas foi.
Pendant ce temps, les partis politiques se préparent pour les élections comme des pirates amassant leurs trésors, dans l’ombre et le secret le plus absolu. Oh, la belle hypocrisie de nos politiciens, clamant haut et fort leur lutte contre la corruption tout en cachant leurs propres trésors dans les coffres-forts de l’opacité politique.
Le cœur du débat réside dans la nécessité de garantir la transparence et l’intégrité dans le financement politique. Alors que les citoyens mauriciens sont tenus de déclarer toutes leurs sources de revenus à l’autorité fiscale sous peine de poursuites pour blanchiment d’argent, il est paradoxal que les partis politiques puissent continuer à amasser des fonds dans l’opacité, sans aucun mécanisme de reddition de comptes.
Cette hypocrisie politique est d’autant plus préoccupante que les politiciens continuent de se présenter comme des champions de la lutte contre la corruption. L’absence de réglementation adéquate en matière de financement politique risque de miner la confiance du public dans le processus démocratique et d’alimenter le cynisme à l’égard de la classe politique.
Il semble que le seul véritable suspense est de savoir qui sortiront vainqueurs : la transparence et l’éthique, ou les manigances et les jeux de pouvoir.