Escalader le mont Kilimandjaro en Tanzanie, qui culmine à 5895 mètres de hauteur, est un rêve que tous les trekkeurs du monde souhaiteraient accomplir un jour.
Notre jeune compatriote, Muhammad Hussayn Adnaan Bundhun (19 ans), petit-fils de Raouf Bundhun, ancien vice-président de la République, et son ami Sahil Dajee ont réussi l’ascension du Kilimandjaro, considéré comme le trône d’Afrique, en juin dernier. L’ascension de ce mastodonte demeure une aventure qui se mérite par plusieurs journées d’effort à pied.
Muhammad Hussayn Adnaan étudie l’économie et la géographie à l’université de Leeds. Depuis son jeune âge, il a toujours aimé l’aventure, et cette fois-ci, il a voulu relever un nouveau défi. En effet, Hussayn Adnaan Bundhun pratique déjà plusieurs autres disciplines – natation, football, rugby, tir à l’arc et gymnastique. « En début d’année, lors d’une conversation avec mon ami sahil, il m’a fait part de son souhait d’escalader le mont Kilimandjaro en Tanzanie. Cela m’avait paru une excellente mais audacieuse idée », dit-il.
Entraînement intense
Au début du mois de juin, Sahil le contacte à nouveau pour lui demander s’il se rappelle de la proposition faite en début d’année. Sans réfléchir, Hussayn Adnaan répond par l’affirmative, même s’il n’en avait pas informé ses parents à Maurice. C’est après qu’il a appelé son père pour le mettre au courant de son projet d’ascension du Kilimandjaro. « Heureusement que mon père a trouvé ce projet génial et m’a dit que c’est une expérience unique à saisir », avance-t-il. Il ajoute que pour gravir cette montagne, un entraînement très intense, tant sur le plan physique que mental, est nécessaire, car il faut prendre en compte le fait que le niveau d’oxygène à très haute altitude, près du sommet, diminue d’environ 60% par rapport au niveau de la mer.
Husayn Adnaan Bundhun explique aussi que pour grimper le Kilimandjaro, il faut établir un programme d’entraînement six mois avant le départ. Ce qui fait que nos deux compatriotes n’avaient qu’un mois pour se mettre dans le bain. « C’était en période d’examens, il fallait trouver un équilibre. On n’a pas eu le temps de s’entraîner, mais on avait le moral et on savait qu’on allait réussir », confie-t-il. Le jeune homme fait ressortir qu’il fallait que les pieds soient habitués à marcher six heures par jour à un rythme lent mais régulier.
L’escalade
Les deux amis ont quitté le pays pour Nairobi le 23 juin et ont atterri à l’aéroport international de Kilimandjaro, situé dans la ville de Moshi en Tanzanie. Ils étaient les seuls Mauriciens dans un groupe de quinze personnes, y compris un porteur, un aide, un cuisinier et un guide qui connaît le parcours comme sa poche. « Le premier jour, il fallait marcher dans une forêt humide pour déboucher sur un terrain plat et sec sous le soleil, pour ensuite atteindre un terrain désert sans aucun arbre. Quand j’ai vu le sommet de la montagne avec le glacier, c’était vraiment impressionnant », raconte-t-il et de poursuivre : « la température tourne autour de 8 degrés au sommet, il fallait donc porter plusieurs couches de vêtements pour se protéger du froid, trois paires de chaussettes, deux paires de gants, et un équipement adapté à la montagne. »
L’équipe a mis 6 jours pour atteindre le sommet, et chaque jour, il fallait dormir dans des tentes et manger des repas préparés par le cuisinier. « Ti ena zour kot nou ti telma fatiguer ki nou ti kouma dir dan enn letat second », dit Husayn Adnaan Bundhun. Même si c’était dangereux de marcher la nuit, le guide les a conseillés de prendre la route nocturne pour éviter la chaleur du jour. D’ailleurs, le dernier jour avant d’atteindre le sommet, le groupe a commencé à marcher à minuit pour arriver au sommet à 6h du matin. « Au sommet, il est recommandé de rester seulement 30 minutes pour éviter l’essoufflement et le vertige dû au manque d’oxygène. Mais on ressent une grande sensation de bonheur en atteignant le sommet, même si le parcours fut rude », souligne notre interlocuteur.
L’Himalaya en ligne de mire…
Husayn Adnaan Bundhun confie que ce fut une expérience inoubliable. Pour descendre, ils ont pris deux jours. Notre compatriote ne compte pas s’arrêter au mont Kilimandjaro. Il souhaite dans le futur faire l’ascension de l’Himalaya, une chaîne de montagnes située entre l’extrême sud-est du Tibet, le nord-est de l’Inde, le Népal et le Bhoutan. Pour ce projet, Husayn Adnaan fait comprendre qu’il faudrait au moins un an d’entraînement et une équipe expérimentée en montagne, souvent surnommée les Sherpas.
Soulignons que cette année, Husayn Adnaan Bundhun participe aussi au marathon de Leeds. L’ancien vice-président de la République, Raouf Bundhun, exprime sa fierté devant l’exploit de son petit-fils et espère que d’autres jeunes Mauriciens lui emboîteront le pas.