Tuesday , 19 March 2024
The Ranger Foundation

The Ranger Foundation : une pédagogie conductive pour enfants atteints de paralysie cérébrale

The Ranger Foundation Mauritius,  se trouve à Wooton, Curepipe. Cette école accréditée offre une éducation comportementale pour les besoins spéciaux des enfants atteints de paralysie cérébrale. Rencontre avec  des responsables.

La paralysie cérébrale ne peut pas être guérie, mais nécessite des soins professionnalisés et un suivi continu qui peuvent améliorer considérablement le contrôle des mouvements. Ainsi, l’éducation comportementale est l’une des méthodes les plus efficaces pour améliorer les capacités motrices et surmonter les difficultés physiques afin que le participant puisse maximiser son indépendance. C’est ce que fait la « Ranger Foundation ».

Cette ONG est également enregistrée en tant qu’école. Ceux qui sont désireux d’apprendre ont l’opportunité de suivre le programme scolaire soit du théâtre, des chants, des cours et l’art culinaire. L’école offre aussi un accès au cursus mauricien pour les élèves  jusqu’à l’âge de 16 ans qui ont de difficultés associées à la paralysie cérébrale. « Les classes ne dépendent pas de l’âge de l’enfant mais de ses aptitudes à apprendre et de sa capacité de mémorisation, » explique Sultana Atia, la directrice de l’école.

Elle ajoute que les enfants apprennent très lentement. « On ne peut pas les forcer ou faire pression sur leur cerveau. Cela peut prendre six mois à deux ans pour eux pour apprendre des choses élémentaires. Mais, pour nous, ces petites réalisations sont énormes, » dit-elle. Sultana Atia nous apprend qu’il y a des enfants qui n’arrivent pas à accepter la structure que l’on a préparée pour eux à l’école. Ils font de la résistance à l’apprentissage. Ils se plaignent pendant une journée en classe ou ils jettent les papiers qu’on leur donne. « C’est un problème de comportement que l’on arrive à gérer avec le temps. En fait, ils cherchent l’attention et l’amour, » explique l’ergothérapeute Shaheen Luckun Soohun.

Sultana Atia déplore le fait que beaucoup de parents d’enfants handicapés ne profitent pas des facilités  qu’offrent le gouvernement et les ONG. « Je lance un appel aux médias pour qu’ils accordent plus souvent des couvertures à nos activités afin que les parents soient informés d’une manière ou d’une autre, » dit-elle.

Sultana Atia rappelle aux gens que ces enfants ont besoin d’amour et d’affection et qu’ils ont le droit de vivre une vie heureuse malgré tout. « Nous devons changer notre mentalité envers ces personnes. Ils ont besoin de notre affection. Nous devons avoir une bonne attitude à leur égard, » souligne-t-elle. Elle estime qu’il est trop facile de donner de l’argent aux ONG et de les laisser se débrouiller seules. Pour elle, l’argent est certes nécessaire mais on ne peut acheter le bonheur avec l’argent. Ils ont besoin de gens autour d’eux. Elle envisage d’accueillir plus de volontaires pour passer du temps avec ces enfants.

Les therapies

Les thérapies sont basées sur les activités quotidiennes. « Nous leur montrons comment se brosser les dents, manger seuls et ainsi  leur assurer une indépendance. Nous fixons des objectifs qu’ils peuvent atteindre. Si elles réussissent, nous augmentons nos attentes pour qu’ils puissent s’améliorer, » dit encore Shaheen Luckun.

Ceux et celles qui ont passé le cap de 24 ans, reviennent  aux cours de réhabilitation chaque semaine. Certains d’entre eux sont plus désireux d’apprendre à partir d’applications spéciales installées sur des tablettes et des ordinateurs et d’autres par l’intention rythmique, reliant les mouvements à la chanson. « Ils oublient même s’ils pratiquent tous les jours. Leur cerveau n’a pas été développé. Donc, avec les activités de routine quotidiennes, ils sont formés pour établir des liens dans leur esprit grâce à beaucoup de répétition, » fait ressortir l’ergothérapeute. D’ailleurs,  elle nous explique que les enfants sont la plupart du temps regroupés car ils se sentent plus motivés à travailler avec des amis. Ils apprennent mieux en tant qu’observateurs. Parfois, les parents sont invités à participer afin qu’ils puissent continuer ces activités à la maison.


Qui dirige le programme ?

Les spécialistes qualifiés, appelés «conducteurs», sont hautement qualifiés pour fournir un programme complexe qui implique des exercices physiques actifs, des exercices de parole et de langage et qui améliorent les capacités d’apprentissage et de résolution de problèmes des participants. Shaheen Luckun Soohun, ergothérapeute et Bernaded Oravecz, conducteur,  ont pour travail  de motiver les enfants d’une manière amusante, afin qu’ils soient prêts à initier eux-mêmes les mouvements importants. Ils encouragent les étudiants à recevoir autant de soutien que nécessaire afin qu’ils se sentent en sécurité mais en même temps le moins d’aide possible, menant à leur indépendance.

La paralysie cérébrale

La paralysie cérébrale est un trouble neurologique qui affecte les mouvements du corps, le tonus musculaire et la coordination, soit un groupe de conditions qui causent des problèmes de mouvement. Outre le trouble physique, il existe des conditions associées qui peuvent apparaître, telles que des difficultés perceptuelles, cognitives, visuelles, auditives, comportementales et de la parole. Ces conditions secondaires sont également le résultat des dommages dans le système neurologique.

C’est un trouble non-progressif lui-même, mais d’autres conditions secondaires telles que l’épilepsie peuvent affecter négativement la condition globale. Pour le traiter, on a recours à l’éducation comportementale. C’est une approche holistique, basée sur le mouvement, conçue pour les enfants et les adultes avec des handicaps moteurs pour leur permettre de surmonter leurs difficultés afin qu’ils puissent mener une vie plus indépendante. Ainsi, la méthode cible toute la personnalité, développe le mouvement et la communication, ainsi que les capacités cognitives et sociales. Pour ce faire des équipements spéciaux sont utilisés: la chaise « ladder back », les attelles,  la coutellerie et le matériel d’alimentation adaptés ainsi que des aides à la marche.

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