Thursday , 28 March 2024
Haboubaccur Fakeerbaccus et les proches de la victime
Haboubaccur Fakeerbaccus et les proches de la victime

Il projetait d’emmener ses filles à La Mecque : le rêve brisé de Haboubaccur Fakeerbaccus (83 ans)

La voix brisée par l’émotion, les larmes aux yeux, les enfants de Haboubaccur Fakeerbaccus, 83 ans, nous reçoivent dans leur modeste maison à Lower Vale pour nous parler de leur père, victime d’un accident le 22 août dernier en début de soirée à chemin Vingt-Pieds, Grand Baie.

Il était à moto et devait récupérer son petit-fils du travail quand il a été percuté par une voiture. Transporté à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam,Pamplemousses, Haboubaccur Fakeerbaccus était conscient et ne présentait aucune blessure externe. Il a conversé avec sa fille Nassima et disait qu’il ressentait d’atroces douleurs au dos. Admis en salle, il a rendu l’âme le même jour à 5h30 du matin. Le rapport d’autopsie fait mention d’une fracture de la colonne vertébrale.

Son fils, Faizal, qui vit en Angleterre, est rentré d’urgence au pays mais n’a pu assister aux funérailles. Nassima nous raconte que son père était un modèle de bonté. Il avait l’intention d’emmener toutes ses filles à La Mecque l’an prochain. Il projetait aussi de faire un voyage en Arabie Saoudite en décembre pour accomplir l’umrah en compagnie des amis. Nassima nous explique que son père était un homme pieux et ne ratait jamais ses namaz. À son âge il se rendait au Vale Cadeemee Musjid à bicyclette chaque jour.  À son retour après le namaz Assar, il aimait converser avec les jeunes sous la varangue d’une boutique.

Un dur travailleur

Haboubaccur Fakeerbaccus à pratiqué l’ittikaf durant plus de 30 ans au musjid de sa localité. D’ailleurs, il était membre du comité de musjid dans le passé et à son âge il aimait nettoyer le musjid pour les grandes occasions. Son fils décrit son père comme un dur travailleur qui a fait beaucoup de sacrifices pour ses enfants. Il était laboureur et s’occupait de l’élevage des animaux pour assurer l’éducation de ses  6 enfants. Nassima raconte que son père a accompli le hadj en 3 occasions et était un homme heureux. Il ne présentait aucun signe de maladie. Bien que les médecins lui interdisaient de s’adonner à des exercices physiques, il se rendait dans son champ pour s’occuper de ses plantations de légumes.

Comme un signe prémonitoire de sa mort, la veille il avait nettoyé la cour  et avait fini d’acheter toutes les provisions pour la fête Eid-ul-Adha. Il aimait faire des plaisanteries avec ses proches et le jour de l’accident, il avait plaisanté  avec les personnes au champ et avait lancé : « Mo pe aller aster, zotte pas pou trouve moi».

Ses enfants sont tristes car il rendait la maison  gaie par sa présence. Faizal nous explique que rien ne sera plus comme avant «Ena 3 semaines mo ti coze avec li et li ti paraitre en forme. Aster là mo pou manque mo papa boucoup», dit-il. Il se souvient avoir plaisanté avec son père le 26 juillet dernier quand il avait invité ses enfants et petits-enfants pour déguster un briyani le jour de son anniversaire. C’était la première fois qu’il voulait fêter son anniversaire en grande pompe.

La famille Fakeerbaccus remercie les personnes qui l’ont soutenue durant cette épreuve et prie pour  qu’Allah lui accorde le Jannat-ul-Frdaus.

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