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Ridwan

Père et fils: même destin tragique : une année après Ridwan est tué dans un accident

Le 30 octobre 2016, Ikbal Marie avait trouvé la mort quand il avait été percuté par une voiture. Un an après, le 2 novembre 2017, Ridwan, son fils, a trouvé la mort dans un accident de voiture. Même destin tragique pour père et fils qui étaient complices dans la vie.

C’est une virée entre amis dans l’après-midi de jeudi  2 novembre 2017 qui a tourné au drame. En effet, cinq amis habitant Bel Air rivière Sèche étaient à bord d’une voiture et se rendaient à La Croissette. Arrivée au rondpoint de The Vale à Fond du Sac, la voiture a fait une sortie de route  et s’est renversée dans un champ de cannes à sucre. Transporté à l’hôpital de Pamplemousses, un des cinq occupants de la voiture, Ridwan Marie,19 ans,  a sombré dans le coma et a rendu l’âme quelques heures après. Les autres occupants de la voiture sont sortis avec des simples blessures. Ridwan était  en Lower V1 au collège New Educational.

À Pont Lardier, la mère de Ridwan est encore sous le choc. Assise dans un fauteuil, elle pleure la mort de son fils qui était très attaché à elle surtout depuis la mort de son époux, Ikbal.  En effet, au mois d’octobre 2016, celui-ci avait trouvé la mort quand il avait été percuté par une voiture.  « Dépuis la mort so papa, Ridwan ti affecté et li ti dire moi ki li nepli envie vivre et li envie mort couma so papa », nous dit-elle entre deux sanglots. Très affecté par la disparition de son père, Ridwan avait changé de comportement et s’était muré dans le silence. « Ridwan ti attache li avec musjid et so l’étude », ajoute-t-elle. Elle laisse entendre que son fils était brillant au collège et avait déjà planifié son avenir après ses études. Il disait à sa mère qu’il comptait faire des études en   ingénierie informatique. D’ailleurs, au collège il est sorti premier en informatique et avait raflé le prix d’excellence. Ridwan était attaché aux principes de la religion et ne manquait pas à ses obligations religieuses. Il se faisait un devoir d’accomplir ses prières et encourageait ses amis à l’émuler.

La mère de Ridwan vit dans une petite maison en tôle au fond d’une cour. Comme Ridwan fréquentait le musjid de la région, les responsables de la mosquée ont commencé à construire une maison en béton pour sa famille. Sa mère raconte qu’il y a deux semaines Ridwan lui avait confié qu’il n’était pas sûr d’habiter la nouvelle maison. « Maman pas conner si mo pou gagne chance reste dans sa lacaze là », avait-il dit. Sa mère lui a dit de ne pas dire des sottises. À sa mort, les membres de la mosquée ont voulu réaliser son vœu et le jannaza est sorti de la maison en béton même si elle n’a pas encore été complétée. La mère de Ridwan raconte que son fils parlait de la mort assez souvent. « Li ti dire moi ki si li mort c’est Allah so marzi sa. Et ki si li mort ene jour mo bizin continuer vivre mo la vie ».

La mère de Ridwan ne condamne personne pour la mort de son fils :  « Personne pas responsable ceki fine arrive mo garçon », dit-elle. Pour elle, c’est un malheur qui aurait pu arriver à n’importe qui. Les jeunes qui étaient en compagnie de Ridwan avaient l’habitude d’accomplir le namaz ensemble chaque jour. Une tante de Ridwan nous raconte que ce dernier était un garçon qui faisait la fierté de sa famille et de la région. « Jamais li refuse pour ranne ène service n’importe qui dimoune », fait-elle ressortir. Elle raconte que quand elle avait été hospitalisée, c’est Ridwan qui avait donné à manger à ses chatons pendant trois jours. La mère de Ridwan pleure le départ de son fils et maintenant elle n’a que sa fille pour la consoler. « Li pas pou facile pou rester sans ene garçon dans mo lacaze », dit-elle en écrasant une larme au coin de l’oeil.

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