Friday , 29 March 2024
négligence médicale alléguée

Négligence médicale alléguée : Farha perd ses jumelles après 8 mois de grossesse

À l’hôpital Dr Jeetoo où on lui a affirmé le mardi 30 novembre que ses jumelles se portaient bien, deux jours après, une échographie dans une clinique indique qu’elles étaient décédées. Elle est dévastée.

Chez les Kurrimulla à la rue Alma  à Vallée-Pitot, la vie reprend son cours tout doucement. Toutefois il leur est difficile d’oublier la perte de leurs jumelles. Aktar Kurrimulla, un salesman, âgé de 37 ans, est marié à Farha,  une ressortissante indienne de 26 ans, depuis le 18 mars 2017. Le couple attendait la naissance de  jumelles. Le destin  leur a été très cruel. Les jumelles sont mortes in utero après huit mois de grossesse.

Selon Aktar, son épouse est tombée enceinte au début du mois de mai 2017 et suivait un traitement à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Tout se passait bien et son épouse avait une grossesse normale. Au bout de trois mois de grossesse, lorsque Farha s’est rendue à  son rendez-vous médical à l’hôpital, son gynécologue lui a annoncé qu’elle portait deux bébés dans son ventre. C’était une agréable surprise. « Ma mère m’a téléphoné et m’a annoncé la nouvelle. J’ai été surpris, mais très content. Un gynéco du privé a confirmé la bonne nouvelle, »   raconte Aktar.

Selon l’avis de son médecin, Farha aurait dû accoucher le 10 janvier 2018. De temps à autre, Farha passait une échographie.  Ainsi, au bout de six mois de grossesse, elle a su qu’elle mettrait aneeu monde des jumelles. Le couple était au septième ciel même si pour Aktar que les bébés soient filles ou garçons cela n’avait aucune importance. Il considérait que les bébés étaient des cadeaux du Créateur et il s’en félicitait comme tout le monde dans la famille.  Ainsi, le grand-père et la grand-mère paternels ont commencé à acheter tous les vêtements pour leurs futurs petits-enfants. Haroon Rashid, le grand-père, nous laisse entendre que ses petits-enfants allaient s’appeler Talisma et Walimah. « Mo ti fini acheter zot ti layette, bavette et même zot banne ti bonnet et ti linge flanelle », nous dit-il.

Les tests médicaux

Après six mois de grossesse Farha se rend à son rendez-vous médical chaque semaine. Ainsi le mardi 28 novembre  elle se  rend à l’hôpital comme à l’accoutumée.  Les tests médicaux se sont bien passés. Acktar nous dit que son épouse a  passé une échographie à l’issue de laquelle le médecin a indiqué que les bébés se portaient bien et que leurs cœurs battaient normalement. « Or, jeudi, soit deux jours après, ma femme a eu une petite douleur au ventre. Elle pensait que c’étaient les bébés qui donnaient des petits coups de pied », laisse entendre Aktar.

Le vendredi 1er  décembre 2017, Aktar dit avoir eu un mauvais pressentiment quand il a regagné son lieu de travail.  Pour en avoir le cœur net,  il décide  d’emmener son épouse chez un gynécologue d’une clinique privée. « Kan docteur-là fer échographie li demande mo madame si zenfants pé bougé dans ventre. Mo madame fine dire oui. Li dire peut-être so l’appareil échographie pas bon. Li amène ene l’autre l’appareil li refaire échographie. Lerla li dire les cœur zenfants pas pé batté ni zenfan pé bougé. Li dire alle hôpital tout de suite et li donne ene recommandation aussi », raconte Aktar.

À l’hôpital on a confirmé  que les jumelles ne donnaient aucun signe de vie et Farha a été admise en urgence en salle.  Durant la nuit, un médecin spécialiste est venu faire des examens médicaux et a confirmé la mauvaise nouvelle.  « Le médecin m’a dit qu’il a remarqué des problèmes pendant la grossesse et il lui semblait que les bébés souffraient de malnutrition. J’ai expliqué au médecin que c’était impossible car ma femme suivait son traitement à l’hôpital et que son dernier rendez-vous médical remontait à deux jours. Je lui ai aussi dit que le gynécologue n’avait rien remarqué d’anormal et avait même dit que les bébés se portaient bien. Je lui ai aussi dit qu’en outre ma femme prenait tous ses médicaments »,  explique Aktar.

Au final, samedi vers 11h00, Farha a dû subir une césarienne pour accoucher. « C’était le pire moment de ma vie quand j’ai vu mes deux filles décédées que nous avions tant attendues. Je n’ai  pas pu dire à mon épouse la nouvelle car elle aurait pu avoir un choc. Je lui ai fait croire que les bébés avaient été placés dans  un incubateur. Ce n’est que le mardi 5 décembre que nous lui avons annoncé la triste nouvelle. Elle est démoralisée», nous dit Aktar.

Les funérailles de ces deux petits anges ont eu lieu le même jour.  Aktar nous explique que le médecin l’a informé que le décès des bébés remontait à 24 heures dans le ventre de la mère.  « Il m’a aussi dit que mon épouse était sur le point de faire une infection en raison de la lenteur de l’hôpital qui a pris trop de temps pour retirer les deux bébés », fait-il ressortir.

Aktar et ses proches estiment que la mort des jumelles est attribuable à une négligence médicale dans le traitement que  Farha a suivi. Il nous indique qu’il va adresser une lettre au Dr Anwar Husnoo, ministre de la Santé pour demander  que son ministère initie une enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire.

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