Friday , 29 March 2024
HSC 2018

HSC – Cuvée 2018 : le dur labeur récompensé

Les résultats du Higher School Certificate (HSC) pour la cuvée 2018 sont officiels depuis le vendredi 8 février 2019. La liste des lauréats a été proclamée, vendredi matin, par la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun. Comme c’était le cas pour la cuvée 2017, c’est le collège Royal de Port-Louis qui se taille la part du lion chez les garçons avec neuf bourses. Chez les filles, le Queen Elizabeth College (QEC) maintient sa suprématie de justesse avec sept lauréates tandis que le collège Dr Maurice Curé obtient six lauréates. Pour 2018, le taux de réussite à Maurice est de 75,28%, soit une légère hausse par rapport à 2017 (74,5%). Comblés de joie et de fierté, plusieurs de ces jeunes lauréats se sont confiés à STAR.

Hudaa Beebee Faatimah Bhugaloo : «Mes duas à La Mecque ont été acceptés»

Hudaa Beebee Faatimah Bhugaloo« Le collège ne fait pas le lauréat mais c’est le dur labeur et la persévérance qui sont les clés du succès. » Telle est la devise de Faatimah Bhugaloo, 18 ans, lauréate dans la filière des arts à la Rajcoomar Gujadhur SSS de Flacq. L’établissement célèbre au passage sa deuxième lauréate après celle de la cuvée 2013.

Faatimah Bhugaloo est l’aînée d’une fratrie de quatre enfants. Elle a fait le cycle primaire à l’école du gouvernement de Bon-Accueil. Avec modestie, elle dit qu’elle n’est en aucun cas différente des autres élèves. Après avoir réussi brillamment aux examens du CPE, Faatimah avait à cœur de rejoindre le collège Queen Elizabeth. « Je me souviens que mon deuxième choix était le collège d’État Rajcoomar Gujadhur. Je n’ai pas eu de place au QEC mais cela ne m’a pas découragé pour autant. Je me suis toujours mise en tête qu’il fallait avoir la bonne attitude pour atteindre mes objectifs quel que soit le collège », nous confie-t-elle.

Faatimah Bhugaloo avance qu’elle s’est montrée très appliquée dans ses études secondaires. Amoureuse de la langue de Shakespeare et de la littérature, elle dévorait tous les livres qui lui passaient sous la main. Bien qu’elle soit la première lauréate de la famille, Faatimah nous confie fièrement que ses parents ont été aussi des boursiers. « Mon père s’était classé 8e dans la filière des arts et il était aussi premier au niveau national en ourdou aux examens du HSC en 1994. Il avait obtenu une bourse pour aller étudier en Inde. Une année après, c’était au tour de ma mère qui s’était classée première au niveau national en ourdou », dit-elle.

Faatimah avance qu’après avoir entendu son nom parmi les lauréates de la cuvée 2018, elle a en premier remercié le Créateur. « Dès qu’on a appris la nouvelle, ma mère m’a conseillé de faire deux rakaats de namaz nafil pour remercier Allah. J’étais submergée de joie », dit-elle et d’ajouter qu’elle a effectué son tout premier voyage en allant accomplir l’umrah en décembre 2017. « Après les résultats de Lower 6, nous sommes tous partis accomplir l’umrah à La Mecque. Devant la Kaaba, j’ai demandé des duas pour que tout se passe bien durant mes examens du HSC et que je sois au moins classée après les lauréates. Je suis certaine que mes duas à La Mecque ont été acceptés », dit-elle avec émotion.

Désormais,  Faatimah  a le regard tourné vers l’avenir. Elle envisage de poursuivre des études supérieures soit dans le domaine de la littérature ou en droit. « Je n’ai pas encore pris une décision mais j’aimerais bien poursuivre mes études dans un pays anglophone », souligne-t-elle. Sa mère, Faranaaz Bhugaloo, qui est enseignante de langue ourdoue dans le même établissement que fréquentait sa fille, nous confie que Faatimah a toujours été une enfant disciplinée et obéissante. La jeune lauréate a des mots élogieux à l’égard de ses enseignants en particulier son prof de sociologie. « J’ai une pensée spéciale pour une ancienne enseignante d’anglais qui est malheureusement décédée», conclut-elle.


Naïla Bibi Soreefan : Lauréate à seulement 17 ans

Naïla Bibi SoreefanNaïla Bibi Soreefan, 17 ans, est une des plus jeunes lauréates de la cuvée 2018. Cette habitante de Sodnac fait la fierté du Queen Elizabeth College  en s’illustrant dans la filière scientifique. Pourtant, elle ne se considère pas comme un génie. « J’ai complété mon HSC à 17 ans parce que j’ai tout simplement raté une année de maternelle », nous dit Naïla dans un éclat de rire. Néanmoins, elle avance que le parcours n’a pas été de tout repos. « La préparation a été difficile. Souvent, je trouvais les sessions de révision fatigantes mais je n’ai pas baissé les bras », ajoute-t-elle.

Après la proclamation des résultats, Naïla s’est dit soulagée d’avoir pu réaliser son rêve car elle voulait rendre ses parents fiers d’elle. « Mon but dans la vie est de toujours faire honneur à mes parents. J’estime que chaque enfant a le potentiel d’être lauréat. Il faut juste y mettre du sien », affirme-t-elle. En ce qui concerne la clé de la réussite pour le HSC, Naïla indique : « Je ne travaillais pas pour être lauréate, mais pour avoir de bons résultats. L’important c’est de faire un travail régulier et de croire en soi. Mes enseignants et mes parents ont aussi joué un grand rôle dans ma réussite. » Et la lauréate en Sciences conseille aux prochains candidats de s’appliquer et de donner le meilleur d’eux-mêmes.

Désormais, Naïla souhaite entamer des études supérieures en informatique. Pour l’instant, elle a un petit penchant pour la filière de Computer Science.

« Je suis très intéressée par ce domaine. La logique des choses pour résoudre les problèmes et les applications me fascinent. Je pense mettre le cap sur le Canada ou l’Angleterre. Mais rien n’a été décidé pour l’instant », dit-elle. Néanmoins, elle souhaite retourner à Maurice afin de contribuer au développement du pays. Outre ses études, la lauréate adore les sorties entre amis, la natation et la lecture. Elle raconte également qu’elle a participé au Duke of Edinburgh Award, qui a été une expérience riche en émotions. « Pendant deux mois, je faisais du social dans une maison de retraite. Je me suis fait de nouveaux amis qui m’ont tous encouragée à donner le meilleur de moi-même. Je pense que tout cela m’a permis de garder un bon équilibre pour mes études », souligne-t-elle
Par ailleurs, la mère de Naïla, Nasrin, se dit comblée de joie. Elle révèle que sa fille a raté une classe de la maternelle et profite de l’occasion pour nous raconter une anecdote : « À son admission en primaire à la Cavendish School, son enseignante, Christine, la surnommait la petite lauréate. Aujourd’hui, elle est réellement devenue une lauréate. Je suis très fière d’elle. »

Nasrin Soreefan, une ex-secrétaire du Mauritius Sugar Research Institute, a décidé d’être femme au foyer à la naissance de Naïla, pour consacrer son temps à ses deux enfants. « Nous l’avons encouragée à faire de son mieux et en même temps de profiter de son adolescence. Elle est une fille très douée», conclut-elle.


Kareema Kawthar Jumoorty : «Je dédie mon succès à mes parents»

Kareema Kawthar JumoortyÀ mi-journée vendredi, Kareema Jumoorty, lauréate du collège Maurice Curé, côté technique, accompagnée de ses parents, ne laisse pas apparaître sa joie. Alors que ses amies se précipitent vers elle pour la porter en triomphe sur leurs épaules, Kareema décline gentiment leurs sollicitations  et préfère marcher pour se fondre dans la foule d’étudiantes qui scande son nom.

Kareema nous avoue qu’elle ne s’attendait pas du tout à être lauréate cette année. Elle attribue sa réussite à ses efforts constants, à ses révisions en passant des nuits blanches, aux leçons particulières et en une foi inébranlable dans le Créateur. Kareema n’a pas encore décidé quelle carrière elle embrassera à l’avenir mais une chose est sûre : elle étudiera les mathématiques à l’université. Elle aime jongler avec les  chiffres et résoudre les équations.

Au bord des larmes, Kareema avoue que sans le support de ses parents elle n’aurait pas été lauréate. Son père, Raffick Jumoorty, cadre au ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire,  nous dit que la réussite de Kareema repose sur la discipline au travail, le sacrifice, l’effort constant et l’abnégation. Il rend grâce au Créateur qui a montré à sa fille la voie du succès et remercie les enseignants de Kareema. Pour la lauréate, les jeunes sont l’avenir du pays et il faut leur donner l’opportunité pour réussir. Kareema dédie sa réussite à son père, à sa mère Jameela, qui s’est dépensée sans compter pour elle, à ses professeurs de l’école et ceux des leçons particulières. Elle a un mot spécial pour le recteur du collège Dr Maurice Curé.


Narmeen Fatimah Oozeer : «Il a fallu beaucoup de courage pour réussir»

Narmeen Fatimah OozeerAmbiance de kermesse au collège Dr Maurice Curé pour fêter les lauréates de la cuvée 2018. Pétarades, roulement de tambours et cris de joie se faisaient entendre dans l’enceinte du collège pour accueillir Narmeen Fatimah Oozeer, lauréate de la cuvée 2018 dans la filière économie. Timide de nature, Narmeen Fatimah se laisse emporter par l’ambiance et esquisse un large sourire.
D’emblée, elle nous exprime sa joie d’être lauréate après beaucoup de sacrifices et de dur labeur. Elle ne s’attendait pas à être lauréate à 100% mais elle avait sa petite idée dans sa tête comme une croyante. « Pour être lauréate, il faut beaucoup de courage, de sacrifices et il faut franchir beaucoup d’obstacles », dit-elle.

Narmeen voue une confiance absolue dans le Créateur qui est à la base de son succès. Elle se dit très reconnaissante envers ses parents. Son père, Yousouf, enseignant du primaire, et sa mère, Waheda,  Human Resource Executive, l’ont épaulée tout au long de ses études. «Sans mes parents je n’aurai pas été lauréate », lâche-t-elle. Elle a aussi une grande reconnaissance pour tous ses enseignants depuis le primaire qui ont guidé ses pas vers la route du succès. Narmeen avait pris l’arabe comme matière subsidiaire. Elle remercie d’ailleurs son enseignante, Mme Jumoorty, qui l’a bien guidée avant les examens. Cette dernière confirme que la lauréate est une fille exemplaire qui fait honneur au collège.

Yousouf Oozeer, le père de la lauréate, nous a déclaré que les efforts personnels de sa fille ont payé et aujourd’hui elle est récompensée. La lauréate dédie son succès au Créateur, à ses parents, ses amies, ses enseignants et sans oublier ceux des léçons particulières. Elle conseille aux jeunes d’être constants dans leurs études et de ne pas attendre la veille des examens pour commencer les révisions. « Les jeunes doivent savoir faire des sacrifices pour réussir », nous dit-elle. Elle conseille aux jeunes de se comporter correctement que ce soit à l’école ou en société car ils seront les leaders de demain .


Mohamed Talha Ebrahim Atcha : «Être lauréat c’est une faveur d’Allah»

Mohamed Talha Ebrahim AtchaMohamed Talha Ebrahim Atcha, lauréat du collège Royal de Curepipe dans la filière scientifique, fait honneur à ses parents et à ses coreligionnaires.

Il est heureux d’être lauréat certes mais sa joie est décuplée quand il pense que ses efforts spirituels ont porté leurs fruits. Talha est non seulement lauréat mais est aussi un mémorisateur du Coran depuis l’âge de 13 ans sous la baguette du Qaari Faqi Ali de la Jummah Musjid. Et à l’âge de 14 ans alors qu’il était en Form III, il a dirigé le namaz taraweeh durant le ramadan et le fait régulièrement chaque année à la musjid Qadri Chisty de Camp-Chapelon. Mohamed Talha a représenté le pays en Arabie saoudite lors d’une compétition de Quiraat. En 2015, il avait participé au Quraan Nite Recitation à l’Islamic Cultural Centre en compagnie d’une dizaine de Qaaris étrangers. Son grand-père maternel, Azize Kader, qui a les larmes aux yeux,  nous raconte qu’il accompagné son petit-fils à l’école matin et après-midi dans l’autobus qui dessert la ligne Port-Louis/Curepipe. Pendant le ramadan, dans l’après-midi en route pour la maison dans l’autobus, Talha retire son Coran de son cartable pour faire des révisions afin d’être prêt pour le taraweeh. Azize Kader parle de support spirituel et l’encouragement de ses mentors à la Jummah Musjid de Port-Louis. Selon lui, l’encadrement joue un rôle prépondérant dès l’enfance.

Le lauréat nous dit que son succès est une faveur d’Allah. « Certes, il y a les efforts de mes parents et grands-parents mais le côté spirituel est aussi très important », affirme-t-il.  Mohamed Talha ne trouve pas que les études coraniques en parallèle avec les études académiques posent un problème. « Au contraire les deux marchent de pair », dit-il.  Il conseille aux jeunes de ne jamais négliger la madrassah et de ne pas trouver de prétexte pour fuir le côté spirituel. « Un étudiant, même à l’université, ne doit jamais rater le namaz du taraweeh sous prétexte que c’est trop long et qu’il faut réviser à la maison. Il faut une balance entre les deux et Allah fera le reste », souligne-t-il.

Mohamed Talha a un mot spécial pour tous ceux qui ont été à ses côtés durant ses années d’études. Il n’oublie pas ses amis et ceux « ki fine demande Allah duah pou moi». Il remercie ses parents et son grand-père qui l’a accompagné à l’école matin et après-midi. Le lauréat compte entreprendre des études de médecine à l’étranger.


Mohammad Billal Shuaib Emritte : «Si vous tenez ferme, vous allez réussir tôt ou tard»

Mohammad Billal Shuaib EmritteBillal Shuaib Emritte, lauréat de la filière scientifique du collège Royal de Port-Louis, est actuellement en Australie avec sa mère, Nazeemah Emrith. Par le biais de ses proches, ce jeune habitant de Vallée-Pitot nous fait part de sa joie d’être lauréat. Pour lui, c’est un moment de béatitude car ses efforts ont été finalement récompensés. Pourtant, la vie ne lui a pas fait de cadeau.

Ce n’est qu’à l’âge de 13 ans que Billal vit le moment le plus douloureux de sa vie quand son père, Aslam Ghaffoor, quitte ce monde. « Aujourd’hui, même quand j’ai réussi dans mes études, je ressens vraiment l’absence de mon père », nous dit-il, le cœur serré. « Heureusement, ma mère m’a toujours soutenu et essaie de combler le vide dans ma vie », nous confie Billal. En outre, il n’oubliera jamais le soutien de sa grand-mère paternelle et celui de sa tante qu’il considère comme ses deux autres mamans. Ce sont elles qui préparaient au quotidien ses repas car sa mère travaillait.

Selon Billal, l’éducation à Maurice est d’un bon niveau surtout avec les universités comme Curtin University et l’université des Mascareignes dont les diplômes sont reconnus à l’étranger. Les élèves qui n’ont pas les moyens pour aller étudier à l’étranger, selon lui, ont l’opportunité d’avoir accès à un bon niveau d’éducation. Toutefois, il est d’avis que Maurice doit, en parallèle avec les académies, s’ouvrir davantage aux polytechniques pour donner plus de chances aux élèves qui ne réussissent pas académiquement.

Il tient à remercier tous ceux qui l’ont aidé dans ses études et en particulier son ami, Talha Atcha, autre lauréat  de la cuvée 2018 et élève du collège Royal de Curepipe. « Nous avons étudié ensemble et il m’a beaucoup aidé avec ses explications, même le soir », raconte le lauréat. Son conseil aux enfants des quartiers pauvres: « Vous ne devez pas vous laisser influencer par votre entourage. Si vous tenez ferme dans votre intention et dans votre vision, vous allez réussir tôt ou tard ». Par ailleurs, il conseille aux élèves n’ayant pas réussi de ne pas baisser les bras et de continuer à persévérer, tout en ayant confiance en Allah.

Son secret d’apprentissage est qu’il aime analyser par lui-même les réponses en profondeur. Billal nous explique qu’il base ses réponses particulièrement sur celles provenant de Cambridge. « Toutefois pour se démarquer, j’améliore les réponses en ajoutant mon propre style et  les éléments expliqués par mes enseignants », dit-il.  Il ne cache pas qu’il est un slow learner et qu’il prend du temps pour apprendre mais grâce à son attitude et sa persévérance, il comprend parfaitement les choses après maintes pratiques aux leçons particulières.

Pour sa part, sa mère, Nazeemah Emritte, se dit très fière de son fils. Elle estime que le dur labeur de ce dernier a finalement porté ses fruits. Elle pense que l’entourage d’un enfant est primordial pour son avenir. « Les parents doivent savoir qui sont les amis de leurs enfants. Les bonnes fréquentations leur feront sans doute le plus grand bien. Aussi, ils leur faut accomplir le namaz pour rester humbles », dit-elle. Sa grand-mère, Fatmah Emritte, nous a rencontrés dans sa maison à la rue Inkermen, à Vallée-Pitot. Elle ne peut contenir sa joie. « Je suis très contente mais en même temps un peu triste car mon petit-fils n’est pas à mes côtés et n’a pu profiter entièrement de ce grand jour », relate-t-elle. Elle conclut en ajoutant que Billal est un garçon humble qui ne rate jamais ses namaz.  Elle souhaite tout le bonheur du monde à son petit-fils bien-aimé.


Saphia Arbeena Beekawoo : «Les jeunes sont trop collés à leurs écrans»

Saphia Arbeena BeekawooSaphia Beekawoo, lauréate de la cuvée 2018 dans la filière des arts, fait honneur à la réputation du collège Mahatma Gandhi Institute (MGI). Elle est très contente de ses résultats même si elle ne s’attendait pas vraiment à être lauréate. Saphia avoue avoir fait beaucoup de sacrifices et admet avoir été victime d’une dépression nerveuse à la veille des examens. Elle compte poursuivre ses études en psychologie ou en droit. Saphia rend hommage à ses parents, Naïm et Ameerah, qui étaient toujours présents pour partager ses hauts et ses bas dans sa vie.

La jeune fille affirme qu’il n’y a pas de recette magique pour devenir lauréat avant d’ajouter que la concurrence n’a pas été facile. « Certes, c’est une compétition féroce mais ce n’est pas une guerre mondiale », dit-elle avec humour. Toutefois, elle précise que pour avoir du succès dans ce que l’on fait, il faut être régulier dans son travail et d’en prendre beaucoup de plaisir. Elle change de ton en parlant de la nouvelle génération. Saphia jette un regard critique sur le comportement des jeunes qui font un tort immense à la société. Elle trouve que « les jeunes sont trop collés à leurs  écrans » et doivent accorder plus de temps à leurs études. Elle insiste sur le fait que l’adolescence est une phase temporaire et qu’à un certain moment, les jeunes doivent assumer leurs responsabilités. Elle se dit très inquiète en ce qui concerne la recrudescence de la drogue dans la société actuelle. Saphia lance un appel aux parents aussi afin qu’ils fassent très attention quant aux fréquentions de leurs enfants. D’emblée, elle ajoute que les autorités et les forces vives doivent s’unir pour contrer ce fléau qui détruit beaucoup de familles.

Pour conclure, cette passionnée de lecture et de peinture dédie son succès à tous ceux qui ont su lui apporter leur soutien, notamment, son frère Osman, son grand-père Saïd, toutes ses amies, et en particulier son amie Elodie (aussi connue sous le sobriquet de Claudia).


Bibi Narmeen Boolaky : «Il y a la main de Dieu dans ma réussite»

Bibi Narmeen BoolakyNarmeen Boolaky est lauréate côté Arts du Mahatma Gandhi Institute (MGI) de Moka. Très à l’aise et nullement timide, elle a un bagout qui impressionne. Étudiante au MGI depuis 2012, elle a toujours démontré de grandes qualités lors des activités auxquelles elle participait. La lauréate admet avoir bossé très dur et s’est donné beaucoup de peine pour réussir .Les leçons particulières s’enchaînaient à un rythme effréné et elle n’avait que très peu de temps pour les loisirs.

Narmeen savait que la récompense était au bout de l’effort et qu’il fallait persévérer pour goûter au succès. éffectivement, elle a fait honneur à ses parents qui ont consenti à beaucoup de sacrifices pour qu’elle soit lauréate. D’ailleurs, elle rend un hommage appuyé à ses parents qui étaient à ses côtés au collège le jour de la proclamation des résultats. Croyante et pratiquante, Narmeen est d’avis que sans l’aide d’Allah rien n’est acquis dans la vie. « ‘Ask from Allah and He will help.’ Il y a la main de Dieu dans ma réussite », dit-elle. Narmeen révèle qu’elle prenait 8 leçons par semaine et il y avait des jours où elle devait prendre 2 leçons en 2 heures. « Sans mes parents, je ne serai pas lauréate », ajoute-t-elle.

Elle compte étudier le droit dans une université étrangère et retournera à Maurice pour aider ceux qui n’ont pas les moyens. Elle conseille aux jeunes de travailler très dur, de se donner beaucoup de peine et d’être sincères. La lauréate croit qu’avec le «hard work» tout peut se réaliser.

Son passe-temps préféré est la lecture. Elle  adore lire les biographies des grandes personnalités pour s’en inspirer. Elle pratique aussi le sport pour garder la forme. Narmeen est d’avis que les jeunes ne savent pas saisir les opportunités qui s’offre à eux pour devenir quelqu’un dans la vie. Elle s’inquiète de la prolifération de la drogue et conseille aux jeunes d’être responsables de leurs actions.

Pour conclure, elle remercie tous ses professeurs, ses amies et tous ceux qui ont été à ses côtés pour l’encourager.


Rabiah Ibrahim Bahemia : «Je compte faire des études de médecine en Irlande»

Rabiah Ibrahim BahemiaRabiah Ibrahim Bahemia devient la deuxième lauréate de sa famille sept ans après le sacre de sa soeur. Elle dédie cette réussite à ses parents, ses proches, ses enseignants et au recteur du collège collège Queen Elizabeth. Titulaire d’une bourse additionnelle côté Sciences, elle compte emboîter le pas à sa sœur ainée pour aller étudier la médecine à l’étranger. Émue et fière à la fois, elle souligne que ses années de travail et de sacrifices ont finalement porté leurs fruits. « Je suis très heureuse aujourd’hui car je voulais rendre mes parents fiers comme l’a fait ma sœur auparavant. Il y avait une bonne préparation derrière ce succès et j’ai travaillé un nombre incalculable de Past Exams Papers », dit-elle d’emblée.

La jeune lauréate confie également qu’elle n’aurait jamais réussi sans l’aide du Créateur. « Je partais à la madrassah et faisais mes prières. Cela m’a définitivement beaucoup aidé », ajoute-t-elle.  Fascinée par la médecine depuis son enfance, Rabiah compte s’envoler pour l’Irlande pour entamer des études de médecine. Elle révèle qu’elle a déjà fait des demandes d’admission dans des universités et qu’elle est en attente d’une réponse. « La médecine, c’est ma passion. Je voulais toujours faire carrière dans ce domaine. Je souhaite aussi apporter des innovations dans le domaine de la médicine après mes études », dit-elle.

Le père de Rabiah, Ibrahim Bahemia, se dit très fier de sa fille. Il relate qu’il s’attendait à ce que cette dernière obtienne d’excellents résultats étant donné qu’elle s’était montrée très appliquée dans ses études au collège. « La concurrence est sans aucun doute très rude. Mais Rabiah est une fille studieuse. Je suis aujourd’hui un père très fier. C’est la deuxième lauréate de la famille », souligne-t-il. En 2017, Rabiah avait participé à la Model United Nations (MUN) avec ses amies.

En dehors de ses études, Rabiah Bahemia aime jouer au badminton et faire du jardinage. « Je joue au badminton avec ma sœur. C’est un passe-temps et un moyen de me détendre. À l’école, je faisais du jardinage », dit cette habitante de Beau-Bassin. Elle conseille aux jeunes de travailler dur tout en ayant à cœur de réaliser leur rêve et d’atteindre leurs objectifs afin de réussir dans la vie.


Muhammad Aqil Khan Yearoo : «Je compte retouner après mes études pour servir mon pays»

Muhammad Aqil Khan YearooMuhammad Aqil Khan Yearoo, lauréat du collège Royal de Curepipe dans la filière économie, a la tête bien sur ses épaules. Il démontre une grande maturité pour son âge. Il ne s’attendait pas à être lauréat et quand il a entendu son nom à la radio à l’annonce des résultats, il n’a pu empêcher une larme de joie de glisser sur sa joue. Muhammad Aqil dit avoir fait beaucoup d’efforts durant ces deux dernières années. « Je n’ai pas fait trop de sorties et j’ai fait beaucoup de révisions à la maison après les leçons particulières », dit-il.

Il estime qu’il faut maintenir un bon équilibre entre les études et les loisirs meme s’il est d’avis que rien n’empêche un futur lauréat de faire une sortie entre amis pour des activités saines. Il souligne que le soutien des parents est primordial car cela motive davantage un enfant.

« Quand un enfant sait que ses parents sont à ses côtés, il va redoubler d’efforts pour leur faire plaisir », ajoute-t-il.

Muhammad Aqil conseille aux jeunes de ne pas attendre le dernier moment pour commencer les révisions sinon ils y iront au-devant  d’une catastrophe. « Il faut être discipliné, honnête, respectueux envers les professeurs et écouter les consignes attentivement. Il n’y a pas de recette miracle pour devenir lauréat. Le tout c’est d’être appliqué dans ses études et ne jamais abandonner le namaz », fait-il ressortir.

Aqil Khan compte entreprendre des études en ‘computer engineering’. Il adore rencontrer ses amis pour des discussions autour des sujets intelligents et n’aime pas trop les activités physiques. Le lauréat est d’avis que les jeunes manquent de guidance dans la vie et affirme qu’ils doivent croire en leurs capacités pour venir en aide à ceux qui sont au bas de l’échelle sociale. En ce qui concerne le problème de drogue et de la délinquance dans la société, il trouve que le gouvernement fait un excellent travail pour endiguer le fléau. Il est d’avis que la politique de zéro tolérance porte ses fruits.

Muhammad Aqil  compte retourner à Maurice après ses études pour servir sa patrie. Il n’est pas intéressé à faire de la politique mais néanmoins aime suivre l’actualité internationale. Il remercie le Créateur, son père Ali, sa mère Parveen, ses professeurs et ses amis qui ont été à ses côtés.


Aïsha Sultana Begum Aullybux : «Beaucoup d’efforts et de sacrifices»

Aïsha Sultana Begum AullybuxLauréate de la cuvée 2018, Aïsha Sultana Begum Aullybux a été primée dans la filière scientifique. Cette élève du Queen Elizabeth College dit avoir été extrêmement soulagée en entendant son nom à la radio. Elle précise qu’elle a fait beaucoup d’efforts et de sacrifices et qu’elle a travaillé d’arrache-pied tout au long de l’année pour être, aujourd’hui, parmi les meilleurs.

Sa mère, Heelana Aullybux, et son père, Ismaël Aullybux, confirment que leur fille n’a jamais baissé les bras et qu’elle a toujours eu le soutien familial. Pour ces derniers, le succès d’un enfant dépend, en premier lieu, du soutien des membres de la famille. « La famille joue un rôle primordial dans la vie d’un enfant, surtout dans des situations complexes comme à la veille des examens », disent-ils. Selon sa mère, Aïsha tient aussi à remercier ses enseignants, non seulement pour sa formation académique et morale mais pour leur support tout au long de son parcours scolaire. Elle ajoute que sa fille n’a pas encore décidé du choix d’études et qu’elle attend la marche à suivre, tels que les procédures au ministère, pour savoir son orientation tertiaire.

Heelana Aullybux se dit, par ailleurs, très heureuse pour sa fille mais pense qu’il y a une exubérance dans la célébration lors de la proclamation des résultats. Tout en restant modeste, elle nous dit que les manifestations excessives de joie ne sont pas dans leurs habitudes mais qu’il faut remercier le Créateur en premier. « C’est Allah qui décide de tout. Il est Miséricordieux et récompense ceux qui se prosternent devant Lui avec humilité », conclut-elle. Quant à sa fille, elle tient à remercier tous ceux qui ont contribué à son succès.


Mohammad Abraar Ibrahim Faki Ahmed : «C’était pour ma mère que j’ai tenté ma chance une fois de plus»

Mohammad Abraar Ibrahim Faki AhmedAbraar Faki Ahmed, lauréat de la filière économie au collège Royal de Port-Louis, n’a pu contenir ses émotions. Il ne s’attendait guère à pareille fête car la concurrence était féroce dans son collège. Toutefois, son esprit de compétitivité lui a servi de motivation et il s’est donné à fond dans sa préparation. Après s’être classé 30e  au niveau national en 2018, Abraar en était à sa deuxième tentative et a finalement décroché la timbale cette année. Et maintenant, le jeune homme compte poursuivre ses études dans la filière économique. Il avait un an quand son père s’était séparé de sa mère et il est parti vivre chez ses grands-parents avec sa maman et son frère Ashfaq. Pour lui, tout cela a été une rude épreuve dans sa vie. Cependant, aujourd’hui, il est aux anges avec à ses côtés une mère dont il est très fier. Abraar nous confie qu’il doit son succès à sa mère, Khadijah Hayatullah, qui en dépit de sa situation financière précaire a toujours su être présente pour le soutenir.  « D’ailleurs c’était pour elle, que j’ai tenté ma chance une fois de plus. Je savais que ma mère n’avait pas les moyens pour financer mes études tertiaires à l’étranger », révèle-t-il.

Abraar poursuit en disant qu’il est extrêmement fier de son collège car ses enseignants ne l’ont abandonné à aucun moment.  Selon lui, être lauréat n’est pas le fruit du hasard. Bien que depuis son enfance, Abraar travaillait très dur pour avoir de bons résultats, en Forme V, quand il avait obtenu 14 unités alors que ses amis avaient obtenu moins de dix unités, il savait qu’il était temps de redoubler d’efforts pour être de la course.

Pour sa part, Khadija Ayatoollah, la mère d’Abraar ne cesse de remercier le Créateur pour le succès de son fils. Le fait qu’Abraar ne négligeait jamais ses prières, fait dire à Khadija qu’Allah l’a finalement récompensé. Elle n’oublie pas toutefois les efforts et les sacrifices de son fils l’année dernière. Elle ajoute qu’il s’est concentré uniquement sur ses études ces six derniers mois, qu’il préférait la solitude durant ses séances de révision et qu’il détestait être dérangé. Elle ne nous cache pas que l’année dernière elle avait pris peur  lorsque son fils lui avait annoncé qu’il allait redoubler.

Ashfaq Fakiahmed, le frère d’Abraar, se dit très fier de son cadet. Pour lui, c’est un grand soulagement pour toute la famille. « Je pense que maintenant mon frère peut prendre un peu de recul et participer davantage aux  activités familiales et sociales avant d’entamer ses études tertiaires », soutient-il.


Ben Yardan Jumoorty : «Mes professeurs m’ont inculqué une culture de travail»

Ben Yardan JumoortyBen Yardan Jumoorty, lauréat du collège Royal de Curepipe dans la filière scientifique, était aux anges, vendredi, après avoir appris qu’il était lauréat de son collège. Très calme, il nous explique que le travail a débuté depuis le primaire et qu’il lui a fallu beaucoup d’efforts et de sacrifices pour réussir. Ben Yardan rend hommage à ses professeurs qui l’ont beaucoup aidé. « Je ne pourrai jamais assez remercier mes professeurs qui m’ont guidé car ils savaient que j’étais un lauréat potentiel et qu’il fallait que je sois sérieux et constant. Ils m’ont inculqué une culture de travail qui m’a permis de me surpasser », dit-il. Il a une pensée pour sa mère, Elizabeth, qui lui a enseigné comment atteindre l’excellence.

Yardan nous raconte que lorsqu’ il a entendu son nom à la radio, pendant 5 secondes il a crié pour évacuer le stress de l’attente qui a duré toute une nuit. Ben Yardan ne se considère pas comme un génie et n’estime pas non plus être supérieur à ses autres amis de classe. Il compte s’inscrire dans une université américaine pour ensuite faire carrière comme chargé de cours. Il conseille aux jeunes de prendre leurs études au sérieux et de travailler sans relâche. Il est d’avis que le travail dépasse le talent et qu’avec de la persévérance tout est possible dans la vie. « Les jeunes doivent se mettre au travail très tôt et prendre au sérieux les recommandations du professeur. Il faut être respectueux envers ses enseignants », laisse-t-il entendre.

Le lauréat pense que les jeunes perdent trop de leurs temps dans les choses futiles, surtout avec le phénomène des réseaux sociaux. Il rémercie ses professeurs,ses amis ,ses parents et tous ceux qui ont été à ses côtés durant les moments difficile pour lui rémonter la morale.

Les lauréats pour la cuvée 2018

SSR National Scholarships (Sciences) (2)

Garçon

Li Youn Fong Evan Fook Chong     Royal College de Port-Louis

Fille

Bucktowar Anoushka Devi          Queen Elizabeth College

State Of Mauritius Scholarships (16)

Sciences

Garçons

Lee Slew Pascal Kim Lioung          Royal College de Port Louis
Gangasingh Kooshiraj            Royal College de Port Louis
Jumoorty Ben Yardan            Royal College de Curepipe
Atcha Mohamed Talha Ebrahim        Royal College de Curepipe

Filles

Aullybux Aïsha Sultana Begum        Queen Elizabeth College
Bullywon Neha              Dr Maurice Curé
Calloo Gwendoline Shania Chérie        Queen Elizabeth College
Ponisamy Pallavee           Dr Maurice Curé

Economie

Garçons

Banymandhub Namsharan Das        Royal College de Curepipe
Faki Ahmed M. Abraar Ibrahim     Royal College de Port-Louis

Filles
Kullen Ritika            Droopnath Ramphul
Bissessur Nehal              Droopnath Ramphul

Arts

Garçon

Ramen Sakthivelan            Royal College de Port-Louis

Fille

Bhugaloo Hudaa Beebee Faatimah       Rajcoomar Gujadhur SSS

Technique

Garçon

Liu Yew Fai Dylan             Royal College de Curepipe

Fille

Li Pin Hiung Annaëlle            Dr Maurice Curé

MCB Foundation Scholarship (1)

Poonyth Shipra           Dr Maurice Curé

Additional Scholarships (26)

Sciences

Garçons

Gajadhur Soodarshan            Sookdeo Bissoondoyal
Annauth Karmishth            Royal College de Curepipe
Gobin Nikhil              Royal College de Port-Louis
Emritte Mohammad Billal Shuaib        Royal College de Port-Louis

Filles

Wan-Bok-Nale Shania April           Droopnath Ramphul
Soreefan Naïla Bibi           Queen Elizabeth College
Hanumunthadu Lovéni            Queen Elizabeth College
Bahemia Rabiah Ibrahim         Queen Elizabeth College

Economie

Garçons

Hong Lin Damien Fat Shin          Royal College de Port-Louis
Yearoo Muhammad Aqil Khan         Royal College de Curepipe
Pookim Li Fu Hoi Yan            Collège John Kennedy

Filles

Li Ting Chung: Steffi Li Ka         GMD Atchia
Moteea Aryani Jena            Queen Elizabeth College
Oozeer Narmeen Fatimah          Dr Maurice Curé

Arts

Garçons

Jowree Terry Jean Dimitri          Collège du St Esprit
Hurbhookun Leckraj Sharma         Piton State College

Filles

Beekawoo: Saphia Arbeena          MGI de Moka
Boolaky: Bibi Narmeen            MGI de Moka

Technique

Garçons

Beeharry Varesh Kumar         Royal College de PortLouis
Seebaruth Mukul              Royal College de Curepipe

Filles

Jumoorty Kareema Kawthar         Dr Maurice Curé
Chue Chong Chee Cathy Moy Niouk    Droopnath Ramphul

Rodrigues Open Scholarships

Garçons

Swee Louis Thomas            Rodrigues College
Casimir John Evans Mwembé          Rodrigues College

Filles

Meunier Grace Lovena            Rodrigues College
Colet Marie Josianna            Marechal College

Rahim Murtuza, Ahmad Fakuddeen Jilani, Nafissah Fakun et Jameela Jaddoo

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