Friday , 29 March 2024
Farozia Bibi Peerally

Le destin tragique de Farozia : assassinée par son fils préféré

La population a été choquée par la nouvelle d’un cas de matricide survenu le mardi 27 mars à Highlands. Farozia Bibi Peerally, 60 ans, a été tuée de sang-froid par son fils Irshaad, 33 ans, qui lui a donné six coups de couteau dans le dos. Le rapport de l’autopsie a conclu que la victime est décédée suite aux multiples blessures qu’elle avait reçues.

Le suspect Irshaad Peerally présente des troubles mentaux et a été arrêté sur le champ pour être conduit à l’hôpital psychiatrique Brown Sequard à Beau-Bassin et être admis dans la High Security Ward. Le mystère total entoure les circonstances dans lesquelles le drame s’est produit. Ce qu’on sait c’est qu’au moment des faits, la victime s’est retrouvée seule à l’étage avec son fils Irshaad.

Après avoir été conduit au poste de police par les enquêteurs du CID de Phoenix, Irshaad, dans sa version des faits, a déclaré qu’il avait tenté de se suicider, sans vraiment en donner les raisons, et que sa mère était venue l’en empêcher et qu’il a retourné le couteau contre elle pour lui asséner plusieurs coups. Les enquêteurs explorent toutes les possibilités qui ont pu pousser Irshaad à tuer sa mère. L’enquête se poursuit.

Trois jours après le drame, nous sommes retournés sur le lieu où la vie semble s’être arrêtée, surtout pour Abdool Peerally, 60 ans, l’époux de la victime et livreur de pistaches de son état depuis quarante ans. Il s’interroge toujours sur les raisons qui ont amené Irshaad à tuer sa mère.

« Mo pas comprend ki fine passe dans so la tête ? » se demande-t-il. Irshaad était le benjamin de la famille et était aussi le préféré de sa mère. « Kuma li fini cuit mangé, premier li tire pou Irshaad. Li ti extra content li, » raconte Abdool.

Signes de dépression

Abdool et Farozia compte 39 ans de mariage. Ils ont cinq fils. L’aîné est âgé de 38 ans, le 2e fils a 37 ans, puis des jumeaux âgés de 35 ans et enfin Irshaad qui a 33 ans. Abdool nous explique qu’Irshaad, après avoir été déscolarisé après le CPE, a obtenu une formation comme soudeur et en a fait son métier. Il travaille pour le compte de la compagnie de transport Nabee à Castel. Marié depuis trois ans à une ressortissante indienne, il n’a pas d’enfant. Abdool nous explique que sa bru s’est rendue depuis le 4 mars en Inde pour se faire soigner car elle avait des soucis de santé.

rshaad présentait des signes de dépression depuis son départ. « Li pas arrête dire so cash fine fini. Li ti ena Rs 700000 et li dire so fam ine fini so casse. Avant li marié li ti construire so la case là haut et ene partie casse mo même fine aide li pou construire so la case. Tout coup li vine avec même causé, » indique-t-il.

Selon les proches de la victime, le drame ne serait pas produit si seulement l’hôpital Brown Sequard avait admis Irshaad. Abdool nous explique que depuis dimanche, Irshaad n’était pas rentré à la maison contrairement à son habitude.

« Li téléphone moi et dire moi vine cherche li Rose-Hill li pena casse avec li. Li dire so la tête pe fatiguer amène li mental li envie alle resté, »ajoute Abdool.

Abdool et son épouse conduisent alors leur fils à l’hôpital Brown Sequard et ce dernier explique sa maladie au médecin. Mais selon Abdool, celui-ci ne trouve pas qu’Irshaad devait être admis et il recommande qu’il soit conduit plutôt à l’hôpital Candos pour être examiné et qu’il faudrait avoir une recommandation médicale pour qu’il soit transféré de l’hôpital Candos à celui de Brown Sequard. Cette décision, toujours selon Abdool, allait provoquer la perte de son épouse. À l’hôpital Candos, Irshaad ne voulait pas y être admis car il estimait qu’il devait être admis à l’hôpital Brown Sequard et non à Candos. Il a insisté et ses parents ont signé alors l’attestation de sortie contre avis médical.

En ce mardi fatidique aux alentours de 8h30 quand s’est joué le drame, Farozia faisait la préparation des pistaches dans une cuisine à l’étage de la maison avant de les mettre en sachets pour la livraison. La chambre d’Irshaad se trouve juste à côté. Sa mère l’aurait surpris avec un couteau et s’est imaginé qu’il voulait se suicider. Elle est intervenue pour lui sauver la vie mais ne s’attendait pas qu’elle allait elle-même y laisser la vie.

En entendant les cris de détresse de son épouse, Abdool a grimpé l’escalier et a trouvé son épouse gisant dans une mare de sang. Elle a réussi à lui confier que c’était Irshaad qui l’avait agressée sans motif avant de rendre l’âme. Deux frères d’Irshaad ont été blessés en tentant de venir aider leur mère. Ils ont pu enfermer Irshaad dans une chambre jusqu’à l’arrivée de la police. Ils ont reçu des soins à l’hôpital.

Mari jaloux

Par ailleurs, Nazeleen la belle-sœur d’Irshaad, laisse entendre que ce dernier était un mari jaloux et possessif. « Li ti extra jaloux so madame et li pas laisse li cause avec personne même pas avec banne propre famille surtout banne zom. Mais pourtant madame-là bien jovial et très gentille », nous dit Nazleen Elle nous explique qu’il n’est pas vrai de dire qu’Irshaad et son épouse s’étaient séparés et que depuis il avait perdu la raison

« Son épouse est partie en Inde pour un mois pour suivre un traitement. Elle devra rentrer au pays la semaine prochaine. Il est possible que depuis le départ de son épouse il a sombré dans la dépression, » ajoute Nazleen.

Abdool nous explique que Farozia a toujours été une épouse et une mère formidable. Ils avaient plein de projets. Ils devaient marier leur fils cadet, l’aider à construire sa maison comme ils l’avaient fait pour Irshaad et se rendre par la suite à la Mecque pour accomplir le Hadj. « Tous les jours c’est li ki alle avec moi fer livraison dans tout banne la boutique. Et Irshaad partout kot nous allé, li alle avec nous. Li ti ene garcon trankil. Pas conné ki fine passe dans so la tête. Mais mo 4 garçons fine dire zot pas oulé li revine ici. Et moi osi mo pas pou capave pardonne li parski li tire la vie so mama, » laisse entendre Abdool.

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