Thursday , 28 March 2024
Le député Bashir Jahangeer

Bashir Jahangeer : « Je n’ai jamais deterré la hache de guerre contre Ivan Collendavelloo »

Bête noire d’Ivan Collendaveloo, après « une trêve », Bashir Jahangeer lui adressera à nouveau des questions, mardi prochain. Le député du MSM nous explique ses motivations.

  • Plus d’un note avec surprise le contenu de vos questions parlementaires pour la séance de mardi prochain. L’interdiction qui pèse sur vous a donc été levée ?

– Il est exagéré de dire que j’ai fait l’objet d’une interdiction de poser de questions à l’Assemblée nationale. Le MSM est un parti démocratique qui ne viole pas la liberté de ses membres. Pensez-vous qu’un élu peut continuer comme député sans pouvoir poser de questions ? On m’a tout simplement demandé de m’assurer que mes questions ne donnent pas l’impression que je suis un élément contestataire au sein de la majorité gouvernementale. Ni que je m’acharne contre un membre du gouvernement. Car ces mauvaises perceptions seront alimentées par les partis de l’opposition pour faire croire à la population qu’il n’y a pas d’entente au sein du MSM et par extension au sein du gouvernement Lepep.

  • Donc, vous avez enterré la hache de guerre contre le leader du Mouvement Liberater, Ivan Collendavelloo ?

Je n’ai jamais sorti de hache de guerre contre Ivan Collendavelloo…

  • Tout de même, il avait fait une sortie en règle contre vous, allant jusqu’à vous traiter de « tête fêlée. »

– Comme j’avais dit dans le passé, je ne suis pas une tête fêlée. Je suis sain d’esprit et j’ai un raisonnement très lucide. Je ne me sens nullement visé par ses propos. À mon avis, Ivan Collendavelloo avait ‘overreact’ en se sentant visé par mes questions. Jamais il n’était de mon intention de l’embarrasser. À travers certaines questions, j’ai tout simplement voulu attirer son attention sur le fait qu’il y aurait anguille sous roche de certains projets.. À vrai dire, je ne visais qu’une clique au CEB (Central Electricity Board) qui aurait un agenda caché. Je crois savoir qu’Ivan Collendavelloo a fini par comprendre mes motivations.

  • En lui adressant à nouveau des questions, ne craignez-vous pas de lui faire à nouveau monter le sang à la tête ?

– En tant qu’ingénieur qui a une riche expérience dans le domaine de l’électricité, les utilités publiques représentent mon domaine de prédilection. Il est clair que bon nombre de questions seront adressées au ministre des Utilités publiques et non à Ivan Collendavelloo. Cette nuance est très importante. Après une trêve durant le Ramadan, je reviens avec trois questions, dont deux adressées au ministre des Utilités publiques et une au Premier ministre par rapport aux plaintes reçues à la prison de Melrose. Si on m’avait interdit de poser de questions, je n’en aurais pas adressé une au Premier ministre. Je pose des questions d’intérêt national.

  • Vous avez diversifié vos questions au ministre des Utilités publiques en vous intéressant maintenant à la Central Water Authority (CWA). Pour quelle raison ?

– Ma question sur la CWA est d’intérêt national. Elle concerne la grosse majorité des consommateurs, en particulier ceux qui ont chez eux des vieux compteurs de plus de 15 ans. Plus un compteur est vieux, plus il est défectueux et c’est le consommateur qui en fait les frais. A mon avis, il faut remplacer les compteurs actuels par des compteurs électroniques qui ont deux avantages. D’une part, ils sont dotés de précision, ce qui avantagera le public. D’autre part, le consommateur malhonnête ne pourra pas le manipuler et ainsi ce manque à gagner de la CWA sera éliminé.

  • Le gouvernement risque de laisser des plumes avec le dossier CT Power, dont le promoteur a eu gain de cause en Cour suprême. Qu’en pensez-vous?

– Comme beaucoup de personnes, j’étais contre ce projet pour une raison évidente. Le gouvernement d’alors avait opté pour ce promoteur sans lancer un appel d’offres. Ainsi, je considérais que ce projet est entouré d’opacité. Maintenant, une chose est claire. L’ancien régime a mis tout le monde devant un fait accompli en accordant un contrat à ce promoteur qui a eu aussi l’EIA Report. Reste à savoir la décision que va prendre le CEB qui est actionnaire dans ce projet. J’ai appris que le gouvernement décidera de la marche à suivre à la lumière des conseils que fournira le State Law Office.

  • Que dites-vous à vos mandants qui considèrent que le gouvernement Lepep a raté le départ et que le deuxième miracle économique n’est qu’un mirage ?

– On ne juge pas un gouvernement qui a un mandat de 5 ans, donc 60 mois, après 18 mois seulement. Il ne faut pas oublier que les conditions n’étaient pas réunies pour que ce gouvernement démarre sur des chapeaux de roue. Il a fallu mettre de l’ordre dans tous les secteurs. Après que le terrain a été déblayé, les coups de pioche vont se poursuivre. 2016 sera l’année du démarrage des grands chantiers. Ce qui fait qu’au terme de notre mandat, nous aurons des grandes réalisations.

Le retour de Pravind Jugnauth au Cabinet des ministres a créé une dynamique au sein du gouvernement et de l’alliance Lepep. Le leader du MSM sera un élément catalyseur avec son Budget qui à coup sûr va recréer le ‘feel good factor’. Avec l’expérience de sir Anerood Jugnauth, le deuxième miracle économique est loin d’être un mirage.

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