Thursday , 28 March 2024
rue du Vieux Conseil

À la rue du Vieux Conseil, Port-Louis : Avenir incertain pour 70 femmes entrepreneurs

C’est la confusion totale qui règne chez les 70 femmes entrepreneurs à la rue du Vieux Conseil à Port-Louis après qu’elles ont reçu l’ordre d’évacuer leur lieu de travail dans deux mois.

Le couperet est tombé. Les femmes entrepreneurs qui opèrent à la rue Vieux Conseil, non loin de la Municipalité de Port-Louis, ont obtenu deux mois de sursis, mais après, elles seront obligées de quitter cet endroit en raison des travaux de rénovation. Depuis deux semaines, Francesska Wong, la responsable de ces femmes entrepreneuss et marchande de gâteaux, milite pour pouvoir repousser la date de leur évacuation de la rue du Vieux Conseil. Au maximum elles ont deux mois pour quitter ce lieu où elles ont œuvré pendant une décennie et ont créé une fidèle clientèle.

Comme tous ses autres amies qui y travaillent, Francesska Wong est également incertaine de ce que le destin lui réserve après ces deux mois. Pour elle, c’est l’ironie. « D’un côté le gouvernement promeut l’entrepreneuriat féminin et de l’autre côté, 70 femmes seront au chômage dans deux mois. Beaucoup sont ceux ici qui aident leurs familles à joindre les deux bouts grâce à ce métier », dit-elle. Elle soutient que tous les produits que vendent les femmes entrepreneurs sont faits maison. Elle se demande aussi ce qui se passera si le gouvernement n’arrive pas à les reloger

Mme Joosub qui est marchande des chaussures à la rue du Vieux Conseil abonde dans le même sens. « Mon époux et moi nous avons grandi nos enfants en vendant des chaussures sur ce lieu pendant dix ans et maintenant nous nous retrouvons à zéro car nous aurons à évacuer ce chemin dans deux mois. Il est vraiment dur de se retrouver sans emploi à cet âge, » dit-elle, déçue. À son avis la municipalité aurait dû leur céder une place avoisinante pour continuer à travailler. «On comprend que la rénovation doit être faite mais la municipalité pourrait nous donner une place par exemple dans le bâtiment Emmanuel Anquetil pour que nous puissions continuer à travailler », suggère-t-elle.

Aradhna D, marchande de sacs faits main, n’a pu contenir ses larmes en nous confiant ses problèmes. Mère célibataire avec la responsabilité de son enfant et de sa mère d’un certain âge, elle ne sait pas quoi faire après le délai de deux mois. « Je dois travailler du jour au lendemain pour trouver quelque chose pour nourrir ma famille  », raconte-t-elle. Son problème est le même que ses amies. Elle n’aura aucun moyen pour soigner son fils et sa mère et payerles leçons particulières de son fils qui est actuellement en Grade 10 (ex-Forme IV). Elle lance un appel au gouvernement et à la municipalité de Port-Louis de prendre en considération leurs doléances et de trouver un lieu convenable où elles pourront travailler comme avant. Elle suggère qu’on leur alloue le chemin du Vieux Conseil à l’arrière de Café ou un coin dans le bâtiment d’Emmanuel Anquetil jusqu’à ce qu’on leur trouve une meilleure place.

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