Triste réalité pour une vieille dame qui vit seule. Coincée entre les immeubles à la rue Vandermeersch à Rose Hill, la maison de Fatma Bibi Oozeerkhan est un contraste entre l’opulence et la pauvreté.
Qui aurait cru qu’une personne vit seule dans une maison presqu’à l’abandon ? L’âge a eu raison de sa mémoire. Mais elle n’a pas abandonné ses devoirs de musulmane et observe le ramadan . Quand nous entrons dans la maison, une odeur de moisissure empeste l’air. Sa maison se compose de 3 chambres toutes laissées à l’abandon. Aucun meuble, sauf un lit qui pousse ses derniers soupirs et qui tient à peine sur ses pieds. Une large flaque d’eau devant le lit laisse imaginer que le toit suinte. Malgré sa situation kala Fatma, que les Rose Hilliens croisent souvent, observe le jeûne et accomplit ses namaz même en position assise. Pour son iftar, un bienfaiteur, Ackmez, vient lui remettre des gâteaux chaque jour. Kala Fatma nous raconte quelques bribes de sa vie. « Mo ena famille ki aide moi et zotte donne moi manger dans ramadan ,mais pas seulement dans ramadan ki mo bizin vivre », dit-elle.
Une mémoire défaillante
Parfois quand elle n’a rien à se mettre sous la dent elle boit du thé pur et mange un morceau de pain sec de la veille. Parfois aussi l’âge faisant défaut sur sa mémoire, elle oublie son passé. Kala Fatma dit qu’elle vit grâce à sa pension de vieillesse. Mais elle doit payer un loyer de Rs 2800 chaque mois. Sa fourniture d’électricité a été supprimée de même que celle de ’eau potable. Une personne lui a donné Rs 8000 pour payer ses arriérés pour rétablir la fourniture d’électricité. Toutefois, le CEB réclame son contrat que le propriétaire refuse de lui donner pour la forcer de quitter la maison. Chaque jour elle allume une bougie et parfois à l’aide d’une lampe de poche elle marche à tâtons pour trouver ses repères. Pour l’eau potable, elle remplit des bouteilles en plastique du parcours de santé qui fait face sa maison.
Elle attend votre visite
Triste sort pour une personne qui aurait dû finir sa vie dans la tranquillité. Kala Fatma se plaint aussi que des gens racontent des histoires sur son compte. « Ena dimoune kan trouve moi sorti dans la banque zotte dire mo ena l’argent. Zotte pas conner ki mo garde mo pension dans la banque pou ki voleur pas vine attaque moi », dit-elle.
Elle ne veut laisser à personne le soucis de l’héberger. « Mo vivre tous seul et mo pas le donne personne tracas pour moi », dit-elle encore. Mais dans son regard on voit un grand chagrin qui laisse penser qu’elle désire terminer sa vie comme une musulmane entourée de gens qui l’aiment. Kala Fatma mérite qu’on lui rende visite et lui parler pour réchauffer son cœur.
À son âge elle mérite la tendresse et des mots gentils. Si sur votre chemin, vos regards se croisent, offrez lui votre sourire pour lui faire comprendre qu’elle est un être humain. Heureusement qu’il existe des jeunes comme Ackmez qui donne un peu de son temps pour la soutenir. Vous pouvez l’appeler sur le 57668971, il vous conduira chez kala Fatma.